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Actualités - REPORTAGE

Publiscopie - Banques d’affaires et sociétés financières Un mot d’ordre : dynamisme et performance (photos)

Les réalisations dans le secteur bancaire et financier ne sont pas à négliger. Dans un contexte économique défavorable, les professionnels redoublent d’efforts et de dynamisme, et les institutions financières s’activent pour garder ce secteur performant. Le secteur bancaire au Liban, comme dans tout autre pays, ne saurait rester à l’abri des influences, négatives ou positives, de l’état des finances publiques, affirme-t-on à la ABN Amro Bank. Il ne saurait y avoir de croissance robuste et d’appel soutenu d’investissements sans un assainissement tangible de la dette publique et un arrêt du recours chronique à l’endettement pour financer le déficit budgétaire. Si l’on admet que les problèmes et les difficultés sont bien connus, et les moyens de redressement identifiés, il reste à savoir quels seraient alors les obstacles qui continuent d’interdire ou de retarder la mise en application des solutions préconisées. En attendant, il ne fait aucun doute que le secteur bancaire reste solidement en place, faisant encore une fois preuve d’un sens louable de responsabilité, de vigilance et d’une adaptation continue aux conditions du marché, ce que ne cesse de lui reconnaître les observateurs étrangers». Les grandes institutions financières de la place disposent de l’expertise et de la technicité nécessaires pour pallier aux mutations rapides du marché mondial. «La baisse des taux d’intérêt internationaux depuis l’année dernière, surtout sur le dollar américain, a fortement influencé la gestion des banques libanaises, déclare Mona Barakat Sayegh, directrice du département de recherche et développement de la Arab Investment Bank. En principe, ce phénomène devrait être favorable aux banques commerciales où la plupart des dépôts-clientèle et autres ressources sont concentrés sur le court terme, alors que les emplois sont plus dirigés vers le moyen et long terme. Cela devrait résulter en une baisse du coût des ressources plus rapide que celle des crédits, investissements et autres emplois des banques. Vu la forte compétition entre les banques au Liban et la hausse du rendement des eurobonds de l’État libanais pendant la même période, les taux d’intérêt sur les dépôts des clients en devises ont montré une grande résistance à la baisse, ce qui a négativement affecté les résultats des banques. Sur le plan positif, les banques ont continué à bénéficier des taux subventionnés accordés par la Banque centrale aux crédits destinés aux secteurs productifs, ce qui a contribué à activer le marché des crédits, dans une conjoncture économique de dépression continue depuis plusieurs années». Par ailleurs, les contraintes, exigences et défis de l’environnement économique et financier globalisé ont rendu floue l’activité principale des marchés financiers. «Les sociétés financières au Liban n’ont pas encore acquis le rôle qu’elles devraient avoir dans un contexte d’économie développé, déclare Jean Riachi, PDG de la FFA. Avec la désintermédiation, l’importance des marchés financiers dans le financement de l’économie par rapport à l’envergure du secteur bancaire commercial est majeure. La banque n’est plus l’intermédiaire obligée entre les déposants et les investisseurs. Le passage à travers les marchés financiers est embryonnaire au Liban et le financement de l’économie se fait principalement à travers le secteur bancaire». Une compétitivité régionale «Le marché local et régional s’est considérablement développé durant les cinq dernières années avec l’aide de la révolution médiatique, laquelle a rendu l’information financière accessible à la majorité des investisseurs qui disposent désormais d’un flux d’informations et d’innovations financières, constate John Dagher, directeur exécutif de Merrill Lynch Pierce, Fenner & Smith (M.E.) SAL. L’investisseur individuel nécessite une banque de gestion qui puisse lui assurer à la fois le conseil et l’exécution d’une manière efficace, éthique et professionnelle. Dans ce contexte, la compétitivité du secteur a poussé les opérateurs locaux et régionaux à développer les services offerts à leur clientèle au-delà des services bancaires traditionnellement offerts. Le Liban a toujours pu compter sur le dynamisme du secteur bancaire. Ce rôle ne peut que croître afin de faire face aux défis locaux et régionaux. La BDL a joué et continue à tenir un rôle encourageant le développement du secteur, tout en gardant un œil très vigilant sur la bonne démarche des opérations de ces institutions. Elle affirme son rôle d’une manière qui garantie l’évolution du secteur et la préservation des droits et des obligations de toutes les parties concernées». Dans un environnement peu encourageant, le dynamisme des institutions financières ne fait pas défaut. «Les banques libanaises ont fourni de gros efforts ces dernières années dans le but d’intégrer les derniers développements réalisés au niveau de la technologie et des produits bancaires, indique Mona Barakat Sayegh. Sur le plan informatique, les banques ont considérablement amélioré leurs systèmes d’informatique et de communication et ont fait de grands pas pour installer les structures nécessaires qui permettent d’offrir les services bancaires électroniques. Plusieurs banques permettent déjà à leurs clients d’accomplir des opérations bancaires diverses en ligne, directement sur Internet. Par ailleurs, le marché des produits bancaires a considérablement évolué et comporte aujourd’hui une vaste panoplie de produits dans chaque activité bancaire, tant au niveau des prêts et crédits qu’à celui des dépôts et investissements des clients. L’évolution bancaire dans le futur dépendra, non seulement de la capacité des banques à offrir des services et produits innovateurs, mais aussi des possibilités d’expansion dans un marché très compétitif et presque saturé. Les banques libanaises sont conscientes de ce fait, comme le démontre l’intérêt accru de certaines banques dans les marchés des pays voisins ou les divers partenariats et démarches conclus par d’autres pour attirer la diaspora libanaise dans les pays d’émigration, surtout au Golfe». Dégradation v/s contrôle Les professionnels du secteur souhaitent voir instaurer, dans leur ensemble, un contrôle strict et efficace du secteur. Jean Riachi explique que «tant qu’il n’y aura pas de respect de la notion d’actionnaire, l’éclosion d’un marché financier restera difficile. La réticence des investisseurs est aussi liée au problème de la transparence de la gestion et de l’état financier des entreprises libanaises». Pour Tarek Fawaz, directeur du département de gestion du patrimoine à la Gulf Finance & Investment Company SAL, «le contrôle des sociétés financières doit être plus strict. De nombreux investisseurs étrangers ont été fortement déçus par les performances de certaines sociétés. Par ailleurs, aucune loi ne vient les protéger en cas de litiges et tout ce climat affecte l’image des sociétés sérieuses. Les médias et le flux d’informations qui en transite sont des éléments majeurs pour développer le marché des capitaux. La BDL doit encourager les investisseurs des pays du Golfe à s’ouvrir aux marchés financiers libanais, en régulant le secteur, en imposant un plus grand contrôle et une transparence vis-à-vis des investisseurs. Cela impliquera plus de sécurité et augmentera la confiance des investisseurs». L’évolution du secteur passe par l’application de règles déjà votées au Parlement. «Les sociétés financières ont particulièrement besoin d’un cadre économique, commercial sain, mais aussi et surtout d’un cadre législatif et opérationnel moderne qui inspire confiance et transparence à l’investisseur», souligne John Dagher. Au fil des ans, la Banque centrale a émis des circulaires pour réorganiser le secteur des banques d’affaires et sociétés financières. À travers la gestion de la politique de stabilisation de la monnaie, l’autorité a donné un coup de pouce au secteur, lui permettant de renforcer sa crédibilité. De son côté, Jean Riachi affirme que «le rôle de la BDL a été extrêmement constructif, ayant fortement contribué à la mise en place de lois nécessaires au développement du secteur : loi sur la fiducie, loi sur l’intermédiation financière, les comptes titres, la loi sur le leasing. Toutes ces lois qui protègent à la fois l’investisseur et les sociétés financières forment un cadre juridique et légal qui devrait rassurer quant à la possibilité d’exercer notre métier en toute sérénité. Malheureusement, beaucoup ignorent ces lois et il faut compter encore un certain temps pour qu’elles soient comprises de tous. D’autre part, la présence d’un organisme de contrôle qui pourrait émaner de la BDL et qui aurait pour mission de réguler les marchés financiers et les activités d’intermédiation financière faciliterait l’accès de Beyrouth à la fonction de place financière régionale». Pour un redressement économique «L’accroissement continu de la dette publique demeure le problème majeur qui entrave tout redressement économique au Liban, souligne Mona Barakat Sayegh. Les banques sont particulièrement touchées, non seulement parce qu’elles détiennent la majeure partie des émissions de bons de l’État libanais, mais aussi parce que le besoin continu de financement de l’État empêche la baisse des taux d’intérêt tant sur la livre libanaise que sur les devises étrangères, ce qui entrave la reprise de la croissance économique locale. De fait, les crédits nets à la clientèle ont diminué de 0,21 % en 2001, et ce pour la première fois depuis la fin de la guerre au Liban, ce qui constitue un indicateur significatif de l’ampleur de la crise économique actuelle. Les mesures prises par le gouvernement depuis le début de l’année s’inscrivent dans la voie des solutions requises pour résoudre le problème de la dette croissante, notamment celles visant à augmenter les recettes de l’État comme la TVA et le plan de redressement de l’EDL. Pourtant, une solution aux problèmes structurels du budget de l’État est toujours attendue, surtout que le montant de la dette publique a atteint un niveau insoutenable». La privatisation demeure le moteur incontesté du développement. C’est un facteur pertinent pour déclencher un redémarrage boursier et réduire les dépenses et le poids de la dette. «Les bases du succès de la privatisation des institutions publiques sont similaires à celles qui aboutissent à des entreprises privées florissantes, déclare Joe Issa el-Khoury, PDG de la Saradar Investment House. D’un côté, il convient d’assainir l’activité de l’institution publique afin de redresser sa profitabilité. D’un autre côté, il est nécessaire au gouvernement de bien définir sa politique économique, au Parlement de légiférer en faveur des investisseurs, à l’administration de limiter ses ingérences souvent politisées, et aux instances judiciaires de rétablir l’état de droit. Cependant, le processus de privatisation (passation du public au privé) doit être accompagné de libéralisation (transformation de monopole à marché concurrentiel) afin de profiter réellement aux consommateurs». Najib Semaan indique que «la privatisation des secteurs de télécommunication, de l’ADP, du port doit intervenir rapidement. Les investisseurs arabes bénéficient sur le marché local de coûts faibles et de revenus supérieurs à ceux collectés à travers les capitaux à revenus garantis. Le rôle de la BDL pour soutenir la monnaie nationale est essentiel pour la sécurité et la stabilité du pays, qui accélèrera le processus de privatisation. Une fois déclenché, l’effet positif sera doublement ressenti et augmentera l’image et la bonne volonté de l’État pour diminuer le déficit budgétaire et améliorer la balance des paiements». Même si la plupart des professionnels préfèrent ne pas spéculer sur les délais d’une relance économique vitale pour le pays, beaucoup se tiennent prêts pour le retour de la croissance. La perspective d’une ouverture des marchés arabes et le retour espéré des investisseurs étrangers font miroiter de belles opportunités pour les banques d’affaires et sociétés financières. Dossier réalisé par Joëlle MISSIR
Les réalisations dans le secteur bancaire et financier ne sont pas à négliger. Dans un contexte économique défavorable, les professionnels redoublent d’efforts et de dynamisme, et les institutions financières s’activent pour garder ce secteur performant. Le secteur bancaire au Liban, comme dans tout autre pays, ne saurait rester à l’abri des influences, négatives ou...