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Actualités - OPINION

Pas de dévaluation, réaffirme le Sérail Dépôt chinois potentiel auprès de la Banque centrale

Les rumeurs savamment, ou perfidement, distillées au sujet d’une éventuelle dévaluation de la livre sont particulièrement malvenues. Elles visent à saper cette confiance qui commence tout juste à se consolider. À travers, par exemple, le dépôt financier qu’à l’instar de l’Arabie séoudite ou du Koweït, la Chine consentirait à remettre à la Banque centrale libanaise. C’est ce que révèle un homme d’affaires qui a fait partie de la suite du président Rafic Hariri lors de sa visite dans la Cité interdite communiste de l’Empire du Milieu. Cette source indique que le gouverneur de la Banque, M. Riad Salamé, accompagné d’une délégation technique, doit se rendre bientôt à Beijing pour discuter du montant comme de la durée d’un éventuel dépôt chinois. Dans le même esprit, ajoute cette personnalité, M. Hariri a tenté d’obtenir des engagements similaires de la Russie, lors de son dernier voyage à Moscou, comme de l’Union européenne et d’autres contrées. Cependant, les cercles d’affaires craignent que l’Europe ne se montre réticente. À cause de la récente dérobade du Liban, qui, pour faire comme la Syrie, a boudé la réunion de Valence le 22 avril dernier, sous prétexte qu’Israël n’en était pas exclu pour ses exactions dans les Territoires. Quoi qu’il en soit, retour de Chine à Beyrouth, le Premier ministre se montre fortement agacé, courroucé même, disent ses proches, par les attaques sournoises contre la livre. Il les qualifierait volontiers de billevesées, ajoutent les haririens, s’il ne savait combien elles peuvent nuire au pays. Ces mêmes loyalistes croient devoir rendre justice au régime. En affirmant que malgré ses différends avec leur chef de file, le président Lahoud est d’accord avec lui pour tenir le dossier économique (et financier) à l’abri des retombées des querelles d’ordre politique. En fait, le chef de l’État ne cesse de répéter devant ses visiteurs qu’il faut éviter toute exploitation politique de ce dossier, le prémunir contre tout esprit de lucre, pour ne songer qu’à l’intérêt supérieur du pays. En ajoutant qu’il convient avant tout de sauvegarder les droits de l’État, sans brader ses rentrées potentielles. De son côté, le président du Conseil affirme (comme toujours en réalité) que la situation commence à se redresser, que la détente est en vue. Et que le traitement du problème n’est pas si difficile que certains le prétendent pour démoraliser le pays. Il ajoute que si les intentions (d’autrui) sont bonnes, les résultantes de son action le seront aussi. Mais en coulisses, tous les observateurs s’accordent à le relever, les tiraillements politiques se poursuivent de plus belle. Chaque dirigeant tente de se justifier tout en faisant retomber la faute sur le vis-à-vis. Dès lors les cercles d’affaires tout comme les salons politiques n’entrevoient de solution que par un nouvel arbitrage de Damas. En attendant, M. Hariri fait de son mieux. C’est du moins le point de vue d’un pôle des organismes économiques. Qui loue les démarches que le président du Conseil multiplie à l’étranger afin de faire porter assistance à ce pays, de lui obtenir un moratoire ou des viatiques financiers. Et d’ouvrir des marchés devant les hommes d’affaires du cru. Le Premier ministre lui-même estime qu’il faut mettre à profit la pause forcée dans laquelle la région se trouve plongée au niveau de l’activité économique, à cause des événements dans les Territoires, pour préparer le redémarrage économique. Il pense que le pouvoir doit resserrer son tissu interne par une meilleure coopération entre ses pôles. Qui doivent, à son avis, renoncer à leurs luttes d’influence. Une logique qui ne va toutefois pas jusqu’au point de porter le Sérail à faire des concessions à ses contempteurs de l’intérieur du système. En tout cas, M. Hariri espère qu’un geste chinois substantiel viendrait prouver au monde comme aux Libanais que ce pays est sauvable, restant digne de la confiance d’investisseurs potentiels une fois que le ciel régional se serait un peu dégagé. Une façon de répliquer aux oiseaux de mauvais augure qui soutiennent que le gouvernement se contente de tranquillisant et atermoie pour gagner du temps. Philippe ABI-AKL
Les rumeurs savamment, ou perfidement, distillées au sujet d’une éventuelle dévaluation de la livre sont particulièrement malvenues. Elles visent à saper cette confiance qui commence tout juste à se consolider. À travers, par exemple, le dépôt financier qu’à l’instar de l’Arabie séoudite ou du Koweït, la Chine consentirait à remettre à la Banque centrale...