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Actualités - REPORTAGE

Marine - Palinurus, timonier du roi Énée Sur la trace du grand Ulysse (photo)

Il s’agit d’un voilier italien. D’un trois mâts pour les connaisseurs. En visite au Liban, le Palinuro, navire-école appartenant à la Marine nationale italienne, charme par son côté boisé rustique et ramène à notre mémoire les aventures de Tintin et le secret de la licorne et celles dans l’odyssée d’Ulysse et de Télémaque. Charmant aussi par son histoire étonnante et par son nom emprunté à un timonier de la légende grecque. Histoire, rêve, navigation, c’est à bord du Palinuro ! Invité par l’ambassade d’Italie, après une escale à Larnaca et à Alexandrie, le voilier est actuellement dans le port de Beyrouth. Sa mission en Méditerranée est tout d’abord de renforcer les liens privilégiés entre l’Italie et les pays visités, mais aussi de parcourir le chemin emprunté par Ulysse lors de son odyssée. Marier le sérieux du travail à bord et le rêve d’une croisière sur la trace du grand Ulysse, c’est ça le Palinuro. Après Beyrouth, nouvelle tournée en Méditerranée et retour, le 12 juin, au port de La Spezia en Italie. Au départ, ce voilier était un bateau de pêche appartenant à la Société française de pêches malouines. Il naviguait alors du côté de Saint-Malo sous pavillon français et avait pris le nom du Commandant Louis Richard. Ce n’est qu’en 1950 qu’il a été acheté par la Marine nationale Italienne. Il fut rénové dans le port de La Spezia, à côté de Gênes, et transformé par la suite en bateau-école servant à l’apprentissage des futurs sous-officiers de la marine italienne. Il fut dès lors baptisé Palinuro. Sa mise en service a lieu officiellement le 16 juillet 1955. À bord, les élèves de l’école navale située à La Maddalena, en Sardaigne, apprennent les exercices de base comme la navigation, les différentes manœuvres, les nœuds marins, tout ce qui est technique et qui relève de la mécanique. Ils apprennent surtout l’art de manipuler à l’ancienne, sans avoir recours à des machines modernes. Les milliers de cordes situées sur chacun des trois mâts, par exemple, servent toutes à quelque chose et sont utilisées manuellement. Tant que le vent le permet en mer, toutes les manœuvres et les exercices sont effectués sans machines. Mais que signifie donc «Palinuro» ? D’après la légende évoquée par Virgile, dans l’Énéide, Palinurus était l’homme fort, le meilleur timonier du roi Énée. Neptune, roi de la mer, avait promis au vaisseau troyen du roi Énée une journée tranquille seulement si l’équipage, en guise d’offrande, sacrifiait un seul de ses membres. Palinurus fut choisi. Neptune envoit alors Morphée, dieu du sommeil, pour éloigner Palinurus de son rôle de timonier. Après une lutte acharnée, ce dernier est jeté à l’eau et son corps retrouvé par les habitants de Lucania près de Campagnie et de Velia. Croyant avoir affaire à un monstre, les habitants rejetèrent, dans un premier temps, son corps mort à la mer. Ce n’est que plus tard, grâce à une force divine, que Palinurus fut repêché et enterré sur la côte. Les natifs de Lucania érigèrent même un temple en son nom, connu aujourd’hui sous le nom de Cap Palinurus, un point important pour tous les marins italiens. Retour à bord. Le Palinuro est en réalité un bateau à trois mâts : mât de misaine, mât carré et mât beaupré pour les connaisseurs. Une sorte de barque, de goélette, longue de 59 mètres, large de 10,1 m et lourde de 1 341 tonnes. L’équipage est composé de 5 officiers, de 25 sous-officiers (étudiants) et de 31 matelots. En mission, le Palinuro embarque quelques fois des scientifiques pour étudier les profondeurs sous-marines ou les questions liées à l’environnement. Raji GABRIEL
Il s’agit d’un voilier italien. D’un trois mâts pour les connaisseurs. En visite au Liban, le Palinuro, navire-école appartenant à la Marine nationale italienne, charme par son côté boisé rustique et ramène à notre mémoire les aventures de Tintin et le secret de la licorne et celles dans l’odyssée d’Ulysse et de Télémaque. Charmant aussi par son histoire...