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Actualités - ANALYSE

Participation britannique au développement de la région méridionale Kinchen : « La violence doit cesser afin de donner une chance au dialogue »

L’ambassadeur britannique Richard Kinchen a charmé les Sudistes avec son accent libanais. Parfait arabophone, il a rappelé à plusieurs reprises l’engagement du gouvernement britannique en faveur du développement du Liban-Sud. Au cours d’une tournée qu’il a effectuée lundi dernier en compagnie du délégué du Pnud Yves de San, M. Kinchen a en outre insisté sur l’importance de la solidarité entre les habitants, condition nécessaire à tout progrès. Évitant d’aborder les questions politiques, le diplomate ne pourra toutefois pas éviter d’évoquer la position inchangée de son gouvernement concernant la nécessité du respect de la ligne bleue. Lors de cette visite, le diplomate britannique devait s’enquérir des projets de développement exécutés conjointement par le programme de développement économique et social au Liban-Sud relevant du Pnud et par le CDR, des projets dont la Grande-Bretagne a financé une partie. C’est aux apiculteurs du village de Chhour, première escale de la tournée, que s’adresse en premier le diplomate britannique : «Cette région a connu de multiples difficultés, a-t-il dit. Chhour est l’une des nombreuses localités qui ont souffert de l’invasion (israélienne) et des problèmes économiques», a affirmé M. Kinchen au Centre d’apiculture fondé depuis 1998. Financé par la Grande-Bretagne, le laboratoire, nouvellement installé, permet désormais de tester et d’analyser le miel produit localement, en permettant ainsi de labelliser les produits issus de ce centre. «Il s’agit du seul laboratoire commercial qui existe au Proche-Orient, nous explique Mohammad Hajj, ingénieur agronome. Désormais, nous pouvons commercialiser notre miel sur le marché en toute sécurité, puisque nous sommes les seuls à pouvoir assurer un contrôle qualité» , dit-il. Plus de 400 personnes bénéficient de ce projet qui consiste principalement à former les apiculteurs de la région en leur fournissant les conseils et l’équipement nécessaires. Le centre, dirigé par un comité formé de trois organisations locales, offre également des prêts pour ceux qui veulent fonder un nouveau projet. «Le développement de ce centre signifie que le comité est capable de faire encore plus pour l’industrie du miel», a souligné Richard Kinchen. «C’est un exemple de développement des capacités qui, de l’avis du gouvernement britannique, peut véritablement faire la différence». Les défis économiques, sociaux et politiques seront également au centre du discours de M. Kinchen venu à la rencontre des pêcheurs de Naqoura – seconde escale de l’ambassadeur – avec un message d’espoir. «Les efforts d’un groupe tel que la Coopérative des pêcheurs de Naqoura pour contrer les difficultés sont une inspiration pour nous tous», affirme le diplomate. Le projet, qui est exécuté en partenariat avec le Pnud, est financé à concurrence de $35 000 par l’ambassade britannique. Il consiste à développer le secteur de la pisciculture dans la localité de Naqoura en construisant notamment une coopérative pour les pêcheurs pour conserver, commercialiser et vendre leur poisson à des prix compétitifs. «L’important pour nous est que nous pouvons désormais assurer l’écoulement de notre pêche sans nous faire arnaquer par les grossistes locaux. La coopérative nous achètera nos poissons au prix fixé sur le marché», affirme un des pêcheurs. Plus de 10 000 familles devront profiter de ce projet une fois l’exécution achevée, «c’est-à-dire dans deux mois», promettent les responsables locaux. Troisième et dernière escale, Bint-Jbeil. Changement de décor, mais aussi de cible et de discours. C’est surtout aux jeunes que l’ambassadeur s’est adressé, réunis en présence des notables de la région au Centre des affaires sociales de la localité. Soulignant que le problème majeur réside dans la perception qu’ont les Libanais de l’absence d’opportunités dans cette partie du pays, l’ambassadeur a affirmé, en citant les projets de Naqoura et de Chhour, que lorsque les habitants œuvrent ensemble pour la réussite d’un projet, ils peuvent surmonter les obstacles. «Lorsque les gens ont confiance dans une région, alors ils commenceront à investir. Et une fois l’investissement assuré, le développement suivra», a-t-il dit en invitant les jeunes à oublier le passé et à se concentrer sur le présent afin d’améliorer leur quotidien. Après avoir remercié l’ambassadeur pour sa contribution au camp d’été organisé l’an dernier en collaboration avec le Pnud, les jeunes de Bint-Jbeil, – qui voyaient probablement en l’ambassadeur le père Noël incarné – lui ont présenté toute une liste de doléances. L’un d’entre eux s’est plaint en disant : «Vous reprenez d’une main ce que vous donnez de l’autre. À quoi servent les aides lorsque nous ne savons même pas si nous, demain, nous serons encore en vie ?» dit-il en faisant allusion aux bombardements israéliens. Ce à quoi l’ambassadeur a répondu en disant que «les violations se font des deux côtés» et que «la violence doit cesser afin de donner une chance au dialogue». L’ambassadeur a rappelé la position de son gouvernement qui est celle du Conseil de sécurité, à savoir le respect de la ligne bleue, «ce qui réduira les risques d’embrasement», a-t-il encore dit. Commentant la situation d’abandon dans laquelle se trouve la région du Liban-Sud, Yves de San a affirmé aux journalistes que cette région «est toujours occupée» (dans le sens où rien n’a encore été fait pour cette région). «Toutefois la plus grande satisfaction qu’il faut tirer de ces projets, c’est le fait de voir les habitants locaux s’entraider. L’objectif à long terme est de voir les gens devenir indépendants et autonomes», a conclu le responsable du Pnud. Jeanine JALKH
L’ambassadeur britannique Richard Kinchen a charmé les Sudistes avec son accent libanais. Parfait arabophone, il a rappelé à plusieurs reprises l’engagement du gouvernement britannique en faveur du développement du Liban-Sud. Au cours d’une tournée qu’il a effectuée lundi dernier en compagnie du délégué du Pnud Yves de San, M. Kinchen a en outre insisté sur...