PÉTROLE - La production de l’Opep en hausse après sept mois de déclin L’UE a obtenu des assurances de Rodriguez sur les prix

L’Union européenne a obtenu d’un haut responsable de l’Opep l’assurance que le cartel compte respecter, à sa prochaine réunion, son engagement à maintenir les prix du pétrole dans une fourchette préétablie, a rapporté Loyola de Palacio, la commissaire européenne à l’Énergie. Participant samedi à une réunion à Pampelune de responsables européens des questions de l’énergie, elle a dit avoir discuté la veille de la volatilité des prix de l’énergie avec Ali Rodriguez, le secrétaire général de l’Opep. «De son point de vue, a-t-elle dit, ce n’est pas lié à un manque de pétrole sur le marché mais à une toute autre raison que nous connaissons tous». De Palacio faisait, semble-t-il, allusion à la crise du Proche-Orient qui a entraîné ces derniers temps une envolée des cours du brut amenant ainsi des économistes à craindre que ce renchérissement de l’énergie ne vienne compromettre la fragile reprise économique des pays industrialisés. La commissaire européenne a rapporté que Rodriguez lui avait déclaré que les pays du cartel «analyseraient cette situation lors de la prochaine réunion ministérielle de l’Opep et qu’ils étaient prêts à s’en tenir à leur engagement visant à empêcher les prix de s’envoler et à les maintenir dans la fourchette convenue». L’Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui a retenu comme objectif une fourchette de prix de 22 à 28 dollars par baril, procèdera à un réexamen de sa politique de production lors de sa prochaine réunion, le 26 juin à Vienne. Après avoir réduit ses rythmes de production de 20 % environ au cours de ces 18 derniers mois, l’Opep a dit ne pas prévoir de revenir sur ces limitations lors de sa prochaine réunion. Par ailleurs, le Middle East Economic Survey (MEES), dans son édition à paraître aujourd’hui, a rapporté que les membres de l’Opep ont augmenté leur production en mars, dépassant pour la plupart leurs quotas, après sept mois de baisse À l’exception de l’Irak, qui n’est pas soumis au système des quotas, en raison de l’embargo qui le frappe depuis l’été 1990, la production totale des membres du cartel a augmenté de 255 000 pour s’établir à 22,775 millions de barils par jour en mars. Une production compatible avec la reprise Rodrigo Rato, le ministre espagnol de l’Économie, qui présidait la réunion de Pampelune sur le thème des infrastructures de gaz et d’électricité et sur les énergies renouvelables, a évoqué lui aussi la volatilité des cours du brut ces derniers temps. Il a toutefois observé que tous les participants aux récentes réunions du G7 et du Fonds monétaire international à Washington s’étaient accordés à dire que la fourchette de 23 à 26 dollars le baril de ces derniers mois était «parfaitement compatible avec la reprise économique», même si cela risque d’avoir des répercussions sur l’inflation. «Mais, a-t-il ajouté, il ne semble pas que la Réserve fédérale américaine, pas plus que la Banque centrale européenne, considère que ces répercussions soient (suffisamment) décisives soit pour modifier sa politique soit pour considérer que le scénario de reprise a été modifié».