Liban-Sud - Les tirs font deux blessés israéliens, l’État hébreu met en garde Damas et Beyrouth Le Hezbollah réactive le front de Chebaa

Après deux semaines de calme quasi total, le Hezbollah a réactivé hier le front des fermes de Chebaa, ouvrant le feu au cours de l’après-midi contre des positions israéliennes dans ce secteur. Deux soldats israéliens ont été blessés, dont un grièvement, par ces tirs de roquettes antichar et d’obus de mortier, a annoncé en soirée un porte-parole de l’armée israélienne, cité par l’AFP. Le porte-parole a réaffirmé à cette occasion que «la responsabilité directe des tentatives visant à provoquer une escalade de la situation relève des gouvernements syrien et libanais». Selon des sources policières libanaises, le Hezbollah a tiré vingt-six obus de mortier et roquettes Katioucha en direction des positions israéliennes. Une vingtaine d’obus de mortier et de roquettes Katioucha ont visé les positions israéliennes de Ramta, Fachkoul, Roueissat al-Allam et Sammaka, a-t-on précisé de mêmes sources. Puis une deuxième salve de six obus a atteint la position de Roueissat al-Allam, notamment le radar de la position, a-t-on ajouté. L’armée israélienne a riposté en tirant une trentaine d’obus aux abords des localités frontalières de Halta et Kfarchouba, sans faire de victime, et un avion de reconnaissance a survolé la frontière, a-t-on indiqué. Le Hezbollah a revendiqué les tirs dans un communiqué et affirmé que «des positions israéliennes ont été atteintes de plein fouet». Il s’agit des premiers tirs du Hezbollah sur le secteur des fermes de Chebaa depuis le 13 avril, quand il avait bombardé six positions israéliennes, 48 heures avant la visite du secrétaire d’État américain Colin Powell au Liban et en Syrie, destinée à mettre en garde contre une escalade à la frontière libano-israélienne. Les combattants de la formation chiite avaient ouvert le feu à plusieurs reprises et sur une base quotidienne contre des positions israéliennes dans les fermes de Chebaa depuis le déclenchement de l’offensive israélienne en Cisjordanie le 29 mars. Des tirs de DCA en provenance du Liban-Sud avaient éclaté mercredi près de la frontière, au niveau du village israélien de Shlomi, selon un porte-parole de l’armée israélienne. Une Israélienne a été légèrement blessée par des éclats d’obus dans cette localité, située à environ de 4 km de la frontière. Sur un autre plan, des responsables libanais, cités par notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane, ont récusé hier les affirmations du représentant personnel du secrétaire général de l’Onu au Liban-Sud, Staffan de Mistura, selon lequel il n’y aurait pas eu au cours des trois derniers jours de violations de l’espace aérien libanais par l’aviation israélienne. M. de Mistura avait indiqué jeudi avoir été informé d’une protestation du Liban adressée à New York concernant de tels survols, mais en soulignant que la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) ne les avait pas confirmés. Le représentant de l’Onu avait en revanche noté que les tirs de DCA de mercredi dernier constituaient, eux, une «violation» de la Ligne bleue à partir du Liban. Pour les responsables cités par notre correspondant, les affirmations du représentant de l’Onu ne sont «ni convaincantes, ni acceptables» car elles ne se basent que sur ce qu’observent les Casques bleus de l’Onu à l’œil nu, alors que les informations officielles libanaises se fondent sur ce qui est capté par radar. Ces responsables font tout de même part de leur «étonnement» de constater que la Finul a bien pu observer les tirs de DCA partis du Liban, puisque M. de Mistura n’a pas hésité à parler dans ce cas d’une «violation», alors qu’elle est demeurée aveugle pour ce qui est des avions israéliens.