BAABDA - Le chef de l’État promet aux industriels l’aide de l’État Lahoud préconise une stratégie économique fondée sur « les capacités propres du Liban »

Le président de la République, Émile Lahoud, s’est prononcé hier en faveur de l’adoption d’une stratégie économique qui soit fondée sur «les capacités propres du Liban» et non sur les promesses d’aide extérieure, celles-ci pouvant, d’une part, ne pas être tenues, et d’autre part, servir de «matière à des pressions» politiques sur le Liban. M. Lahoud s’exprimait devant une délégation du conseil d’administration de l’Association des industriels, conduite par le nouveau président de l’association, Fadi Abboud, qu’il a reçue à Baabda. «La situation difficile que nous traversons au plan économique ne doit pas nous conduire à baisser les bras», a déclaré le chef de l’État. «Il faut, au contraire, que cela nous incite à davantage de solidarité et de don de soi afin de nous attaquer, dans un esprit de clarté, de responsabilité et de réalisme, à la recherche des causes du mal en matière économique», a-t-il ajouté. «Il faut aussi que nous agissions pour trouver le remède, par le biais d’une stratégie bien étudiée et transparente qui doit faire la part belle à nos propres capacités plutôt qu’aux promesses extérieures, parce que celles-ci risquent de ne pas être tenues, ou alors elles peuvent servir de matière à des pressions sur le Liban visant à le contraindre à modifier ses constantes et ses choix nationaux», a-t-il estimé. «Le Liban est capable de faire face aux défis qui se posent à lui et aux échéances qui se présenteront dans l’avenir. Il l’est dans la mesure où l’unité de ses fils et leur cohésion sont renforcées, où leur action, à quelque niveau qu’ils soient, est conjuguée au service de l’intérêt supérieur de la nation et non pas des intérêts personnels étroits», a-t-il dit. Le chef de l’État s’est félicité de «l’esprit consensuel qui a dominé les élections» de l’Association des industriels, la semaine dernière. Selon lui, cet esprit a illustré «l’unité des industriels, une unité qui constitue pour eux une source de force et qui devrait servir de modèle à toutes les autres catégories de la société libanaise». Il a assuré à ses interlocuteurs que «l’industrie bénéficie de la protection directe de l’État, parce que sa renaissance serait à même de renforcer le système économique libanais et de le rendre plus efficace, et aussi d’assurer un minimum d’équilibre dans la balance des paiements». Rendant hommage à l’action de l’Association des industriels au cours des dernières années et la félicitant pour «les campagnes qu’elle a menées dans le but d’encourager l’industrie nationale à l’intérieur et d’élargir le champ de ses exportations», M. Lahoud a invité les industriels à redoubler d’efforts pour promouvoir la production libanaise tant sur le marché local, que sur les marchés arabes et internationaux et leur a promis «toute l’assistance nécessaire par le biais d’une stratégie de coopération entre le ministère de l’Industrie et l’Association des industriels». Pour sa part, M. Abboud, s’exprimant au nom des industriels, a souligné notamment que les priorités de l’association étaient d’étudier les moyens d’assurer l’intégration des 40 000 Libanais qui arrivent chaque année sur le marché du travail et d’accroître le volume des exportations libanaises, en s’efforçant de baisser les coûts de production afin de rendre plus compétitive l’industrie nationale. M. Lahoud a reçu par ailleurs le président de l’Association des banques, Joseph Torbey. Ce dernier a déclaré à l’issue de l’entretien qu’il était venu «rassurer le président de la République au sujet de la situation stable du secteur bancaire».