Législative partielle - « Souveraineté, liberté, union nationale » Gabriel Murr annonce sa candidature aux partielles du Metn (photo)

C’est en présence de ses deux alliés principaux, le président Amine Gemayel et le député Nassib Lahoud, que M. Gabriel Murr a annoncé hier sa candidature au second siège grec-orthodoxe du Metn, devenu vacant après le décès du Dr Albert Moukheiber. M. Murr a annoncé sa candidature au cours d’une conférence de presse tenue à l’hôtel Le Gabriel, à Achrafieh. «En toute simplicité, les Libanais sont inexorablement attachés à trois objectifs d’importance égale : la souveraineté, la liberté et l’union nationale», a-t-il affirmé d’emblée. «De même, ils refusent catégoriquement trois fléaux : le recours à la violence, les appels d’appui à l’étranger contre leurs concitoyens et la transformation du Liban en unique champ de bataille avec Israël», a-t-ajouté. «Douze ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre. Douze ans durant lesquels plusieurs mandats et gouvernements se sont succédé. N’étaient-ce le silence du canon, le rétablissement de la sécurité et la libération des territoires occupés, les Libanais auraient assuré que beaucoup de leurs aspirations demeuraient insatisfaites, puisqu’il nous reste à parachever la souveraineté et l’indépendance, la réconciliation nationale, la construction d’un État démocratique et la relance et la modernisation de l’économie», a déclaré M. Murr dans son annonce-programme. Puis, s’adressant aux Metniotes : «Demain, quand vous vous rendrez aux urnes, exprimez votre opinion sur ces sujets cruciaux pour l’avenir de vos enfants. Ceux-ci méritent un État auquel ils seront fiers d’appartenir, au lieu de l’exode auquel ils se trouvent contraints». «N’oubliez pas non plus de donner votre opinion sur la situation au Metn. Manifestez clairement votre refus au prototype de ferme asservie qu’ils cherchent à vous imposer par tous les moyens, a encore dit M. Murr. C’est la première fois que je m’adresse à vous en tant que candidat aux élections législatives, confiant en la force des liens qui nous unissent et en l’appui que m’offrent des leaders metniotes qui souhaitent, eux aussi, que cette élection partielle soit l’occasion de manifester votre volonté de souveraineté, d’indépendance et de dignité». Et de conclure : «Je m’adresse également à vous pour vous promettre que je demeurerai fidèle aux principes qui ont toujours régi mes prises de position, que ce soit dans ma vie privée ou dans ma vie publique. Je vous promets de demeurer à l’image des institutions que j’ai fondées : une voix libre au service de la liberté, de la souveraineté et de l’indépendance». Après avoir donné lecture de ce texte, M. Murr s’est prêté aux questions des journalistes présents. Prié d’indiquer s’il bénéficiait de l’appui du Rassemblement de Kornet Chehwane et s’il comptait s’y joindre en cas de succès, il a répondu : «Je suis le candidat d’une ligne claire, la même qu’adopte le Rassemblement de Kornet Chehwane. Quant à la bataille électorale, elle concerne uniquement le Metn, dont les deux pôles principaux, le président Gemayel et le député Nassib Lahoud, ont été consultés au préalable». Sur la position du patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, et de l’ancien chef du gouvernement de militaires, Michel Aoun, vis-à-vis de sa candidature, il a réitéré qu’il était le «candidat d’une ligne politique claire que tous deux approuvent». Il a également démenti que certains membres du Rassemblement de Kornet Chehwane s’opposent à sa candidature. Sur le point de savoir s’il avait l’intention de rendre visite au ministre de l’Intérieur Élias Murr (son neveu) pour l’informer de son programme électoral, il a répondu : «L’élection partielle du Metn est, pour le ministre de l’Intérieur, l’occasion d’offrir l’exemple d’un scrutin intègre, libre, indépendant, loin de toute ingérence extérieure». À un journaliste qui lui rappelait qu’en 1992 et 1996 il avait participé à la campagne électorale du député Michel Murr (son frère), il a répondu : «En 1996, j’assistais M. Murr dans sa campagne électorale à Sin el-Fil et Dékouané. Parallèlement, j’essayais de le convaincre de la justesse du point de vue que j’aurais souhaité le voir adopter et en faveur duquel nous militons. J’ai tout essayé, en vain». M. Murr a été précédé à la tribune par l’ancien chef de l’État Amine Gemayel, qui a annoncé son appui à sa candidature, «parce que nous n’appuyons pas une personne, mais la ligne politique adoptée par M. Murr à travers les médias qu’il possède. Des années durant, M. Murr a défendu toutes les causes libanaises pour lesquelles nous luttons : la souveraineté, la liberté et la dignité». Le député Nassib Lahoud a, lui aussi, proclamé son soutien à la candidature de M. Murr «qui, tout au long des années écoulées, a toujours été un partenaire à part entière dans toutes les batailles engagées par l’opposition pour la défense des principes que nous partageons». À son tour, M. Murr devait remercier ses deux alliés avec lesquels il avait tenu une réunion avant la conférence de presse. Né le 26 février 1939 à Bteghrine (Metn), Gabriel Élias Murr est marié à Hoda Rousse et père de quatre enfants : Jihad, Michel, Carole et Carl. Diplômé en génie civil de l’Université américaine de Beyrouth en 1963, il avait terminé ses études secondaires au collège Notre-Dame de Jamhour en 1958. À partir de 1963, il fonde et préside plusieurs bureaux et sociétés d’ingénierie, au Liban et à l’étranger. Il a, à son actif, l’étude et l’exécution de plusieurs grands projets au sultanat d’Oman, en Côte d’Ivoire, au Tchad et au Liban, notamment le stade de Bourj-Hammoud, l’autoroute Tabarja-Jbeil, la tour Murr et le complexe touristique de Zaarour. En 1975, il a fondé la première station de radio privée en modulation de fréquence «Jabal Loubnane», bientôt suivie de deux autres : RML et Nostalgie. Il a été élu président du syndicat des propriétaires de radios privées dès la fondation de ce syndicat, et occupe toujours ce poste. En 1991, il fonde la chaîne de télévision MTV dont il supervise aujourd’hui encore la politique. Larcher : Moukheiber, « un parlementaire exceptionnel » M. Gérard Larcher, vice-président du groupe d’amitié France-Liban au Sénat français, a qualifié le Dr Albert Moukheiber de «parlementaire exceptionnel» et de «grand patriote libanais». «Dans les moments les plus difficiles, il a été la voix qui s’est fait entendre dans le silence des peurs et des abandons. Il est de ceux qui bâtissent sur l’honneur l’histoire de leur pays», a-t-il ajouté. «Cette voix qui ne s’éteint pas avec la mort (…) est la voix de ceux qui croient que, tout comme la France, le Liban a un message à partager avec le monde», a conclu M. Larcher. Élias Murr ne sera pas candidat Selon des sources généralement bien informées citées par l’agence al-Markazia, le ministre de l’Intérieur Élias Murr est déterminé à ne pas se porter candidat à l’élection partielle du Metn, préférant préserver le processus de réconciliation enclenché lors des législatives de 2000 par l’ancien vice-président du Conseil Michel Murr et feu le Dr Albert Moukheiber. Les mêmes sources ont précisé qu’à l’instar de son père, le ministre de l’Intérieur est soucieux de ne pas rompre les alliances conclues au Metn et compte se consacrer entièrement à veiller au bon déroulement du scrutin.