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Actualités - OPINION

La Syrie et l’Iran contribuent à calmer le jeu

Sans attendre les injonctions, pour ne pas dire l’ultimatum, de M. Colin Powell, les autorités libanaises, s’appuyant sur le concours efficient d’un Damas stimulé par l’apaisante visite de Kharazi l’Iranien, avaient engagé le Hezbollah à faire montre de retenue au Sud. Cela pour déjouer les provocations sharoniennes et mieux servir en définitive l’intifada palestinienne. Ainsi que pour préserver l’unité intérieure libanaise. Sans parler du volet syrien et du Golan, Chebaa constituait pour le Liban officiel une carte de pression en vue d’un règlement, sans implantation, du problème des réfugiés palestiniens. Mais les développements dans les Territoires ont fait de cette enclave un détonateur pour l’éventuelle ouverture d’un deuxième front majeur. Et une lucarne donnant au choix soit sur une guerre régionale généralisée soit sur une reprise du processus de paix. Dans ce sens que rien ne garantit que les échanges d’artillerie puissent rester limités à cette zone, sans s’étendre à toute la ligne bleue. Cela étant, la Syrie et le Liban restent évidemment contre la voie des traités séparés acceptée par les autres protagonistes arabes riverains de l’État hébreu, et dont ils se mordent plutôt les doigts à présent. Ce système, qui profite à Israël, présente pour les deux pays jumeaux le désavantage de rendre aléatoire une solution du problème des réfugiés palestiniens, qui ne peut évidemment être réglé que dans un cadre global. Sans compter qu’il deviendrait également plus difficile de libérer le Golan. Sur le plan interne, il est évident qu’il est toujours préférable – il est même vital – que les Libanais s’entendent entre eux, même autour d’un pis-aller. Or ils sont loin d’être d’accord sur Chebaa, les uns prônant la diplomatie et les autres le recours à la résistance armée. Tout comme ils se montrent divisés sur l’opportunité d’ouvrir un front sur leur propre territoire, alors que les autres pays arabes s’en abstiennent. Toujours est-il qu’au-delà des convictions relevant d’une quelconque idéologie, les loyalistes soutiennent aujourd’hui que les contacts entrepris avec la Syrie et avec l’Iran ont débouché sur la conclusion que la situation requiert un degré élevé de lucidité et de prudence, loin de tout esprit aventureux. En prenant garde à ne pas permettre à Sharon une fuite en avant par l’ouverture d’un front où sa politique aurait meilleure mine que dans les Territoires. Selon ces loyalistes, toutes les parties sont maintenant d’accord pour éviter l’explosion au Sud. Le Liban, ajoutent-ils, se réserve le droit de choisir les options de libération concernant Chebaa à la lumière des résultats de la tournée Powell. À ce propos, les mêmes sources répètent que la quête d’une solution dans la région doit être globale. C’est-à-dire que les volets palestinien, libanais et syrien, naturellement traités séparément en fonction de leurs particularités, doivent évoluer d’un même pas et n’être finalisés qu’ensemble, dans le cadre d’un accord de paix général réglant le conflit arabo-israélien. Les pactes séparés, soulignent ces sources, n’ont rien donné en termes de paix véritable, les peuples rejetant les arrangements signés par les gouvernements ou les autorités concernées. Cela s’est vu, et se voit plus que jamais, en Égypte, en Jordanie comme dans les territoires palestiniens. De son côté, Israël doit réaliser qu’il ne peut obtenir cette sécurité dont il fait sa priorité que par la conclusion d’une paix véritable avec ses voisins. Une paix fondée sur le droit, sur l’équité, en base des résolutions de l’Onu, des principes de Madrid et de l’offre arabe présentée lors du sommet de Beyrouth. Émile KHOURY
Sans attendre les injonctions, pour ne pas dire l’ultimatum, de M. Colin Powell, les autorités libanaises, s’appuyant sur le concours efficient d’un Damas stimulé par l’apaisante visite de Kharazi l’Iranien, avaient engagé le Hezbollah à faire montre de retenue au Sud. Cela pour déjouer les provocations sharoniennes et mieux servir en définitive l’intifada...