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Actualités - CHRONOLOGIE

SANTÉ L’enfant et son environnement au centre du colloque des pédiatres francophones

Sous le patronage de Mme Andrée Lahoud, le Congrès des pédiatres francophones a organisé une journée ouverte mercredi, à la faculté des sciences humaines, rue de Damas, à laquelle ont participé des spécialistes du monde médical francophone, dans le cadre d’un colloque et de tables rondes. L’enfant et son environnement. Tel était le thème principal du colloque organisé par les pédiatres francophones. Parmi les sujets traités au cours de la matinée, signalons les interventions de M. Carlo Akatchérian, président du congrès, et de Mme Myrna Gannagé, qui ont parlé essentiellement du lien entre l’enfant et la guerre. «La situation des enfants dans le monde n’a aujourd’hui rien d’encourageant malgré le vote et l’adoption de multiples conventions et déclarations en leur faveur», assure M. Akatchérian. «Les guerres ont existé depuis que le monde existe, et la situation de nos enfants s’est progressivement dramatisée. L’histoire des relations guerre-enfants passe par trois étapes : la guerre “avec” les enfants, la guerre “pour” les enfants et la guerre “contre” les enfants», a-t-il ajouté. D’après M. Akatchérian, la première étape correspond aux «civilisations de la guerre». «L’enfant, dit-il, n’est vécu que comme guerrier ou futur guerrier. L’exemple le plus éminent de ces civilisations est représenté par Sparte, où la sélection des enfants se faisait dès la naissance et l’éducation n’avait qu’un seul but, la guerre». La seconde étape, celle de la guerre pour les enfants, explique Carlo Akatchérian, «correspond surtout au cas de la guerre de 1914-1918, non seulement en France, mais dans tous les pays ayant participé au conflit. C’est pour l’enfance que les soldats combattaient pour préparer son avenir. Dès lors, l’enfant est malgré lui partie prenante à la guerre, et celle-ci s’inscrit dans l’univers de l’enfance». Quant à la troisième étape, il suffit d’examiner quelques chiffres pour souligner l’étendue du drame : entre 1984 et 1994, les guerres ont tué plus d’un million et demi d’enfants (2 millions jusqu’à ce jour). Cinq autres millions ont été blessés. Douze millions ont été déplacés, 15 millions profondément traumatisés et plus d’un million sont devenus orphelins. «Aucune épidémie dans l’histoire de l’humanité n’a fait autant de ravages», a conclu M. Akatchérian. Mme Myrna Gannagé s’est surtout intéressée aux conséquences de la guerre sur les enfants, à savoir les traumatismes. «À la suite du bombardement de Cana (avril 1996), des centres de consultations médico-psychologiques pour les enfants victimes de guerre ont été créés à Beyrouth et au Liban-Sud. Une équipe composée de psychiatres, psychologues et assistantes sociales prend en charge les enfants qui s’adressent aux centres pour conduites régressives, angoisse de séparation, symptômes dépressifs ou anxieux... Depuis décembre 1996, 980 enfants et adolescents ont été suivis», explique Mme Gannagé. «L’événement traumatique concerne un enfant dans une situation donnée. La survenue du traumatisme chez un sujet dépend moins, selon Freud, de l’intensité de la violence subie que de l’état de préparation ou d’impréparation de l’appareil psychique», a-t-elle précisé. Outre les deux interventions de l’avant-midi sur le thème de l’enfant et de la guerre, il y avait celles de M. François Baudier sur l’adolescent, la drogue et le tabac, de Mme Sylvia Kasparian, professeur agrégé à l’Université de Moncton, au Canada, qui a évoqué la situation de l’enfant dans les milieux multiculturels secondaires, et de Mme Odile Kremp et M. Michel Roussey (Hôpital Saint-Antoine – Université catholique de Lille), qui ont abordé le thème de l’enfant et de l’hôpital. Après une pause-café, c’est le sujet de l’enfant et de l’école qui a été abordé par J. Fortin, pédiatre et professeur en science de l’éducation à l’Université de droit et de santé à Lille. Le droit de l’enfant à rêver, l’enfant et les loisirs ont été abordés ensuite par le médecin et directeur du service de santé de la jeunesse, Paul Bouvier. «Les loisirs jouent un grand rôle dans la vie quotidienne et le développement des enfants et des jeunes. Actuellement, les loisirs, le jeu, le repos, les activités récréatives sont reconnus comme autant de droits de l’enfant par la Convention internationale. L’enfant a besoin dans ses loisirs de temps pour rêver, et pour donner libre cours à son imagination», assure M. Bouvier. Les deux dernières interventions, celles de N. Khrouf (Tunis) et d’Élisabeth Rousseau (Montréal), ont respectivement porté sur les naissances hors mariage et sur l’état de santé des enfants. La journée s’est poursuivie avec des tables rondes sur le thème des risques d’accidents chez l’enfant. Raji GABRIEL
Sous le patronage de Mme Andrée Lahoud, le Congrès des pédiatres francophones a organisé une journée ouverte mercredi, à la faculté des sciences humaines, rue de Damas, à laquelle ont participé des spécialistes du monde médical francophone, dans le cadre d’un colloque et de tables rondes. L’enfant et son environnement. Tel était le thème principal du colloque organisé par les...