Sharon met en cause l’Iran et la Syrie

Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a directement mis en cause hier l’Iran et la Syrie dans l’escalade qui s’est traduite ces derniers jours par une série de tirs en direction du territoire israélien. «Derrière ce qui se passe au Liban, il y a l’Iran, qui a fourni des milliers de roquettes et de batteries au Hezbollah et aux Gardiens de la révolution iraniens, a affirmé M. Sharon à la télévision publique israélienne. Ces opérations n’auraient pu non plus avoir lieu sans l’aide de la Syrie, qui contrôle le Liban», a ajouté le Premier ministre israélien. M. Sharon a également affirmé qu’Israël «prend toutes les mesures nécessaires». «Nous avons fait savoir par des voies diplomatiques que ce foyer de tension peut provoquer un embrasement et nous avons fixé les mesures à prendre», a-t-il souligné. Il n’a pas donné de précisions sur les mesures que compte prendre Israël. Le conseiller politique du Premier ministre, Dany Ayalon, a déclaré pour sa part qu’Israël considère la Syrie comme «responsable de tout ce qui se passe à la frontière nord». «Nous avons adressé un message à la Syrie car nous la considérons comme responsable de tout ce qui se passe à la frontière nord, a-t-il déclaré. Il semble que les Syriens interprètent mal notre retenue», a ajouté M. Ayalon. Par ailleurs, selon le quotidien israélien Maariv, le chef de la diplomatie israélienne Shimon Peres a appelé dans la nuit de samedi à dimanche le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, avec qui il a passé en revue les développements à la frontière israélo-libanaise. «Nous faisons face au danger de perdre le contrôle de la situation à la frontière nord», a-t-il averti pendant la conversation, toujours selon le Maariv. M. Peres, a d’autre part demandé au secrétaire d’État américain Colin Powell que les États-Unis interviennent auprès de la Syrie et du Liban pour favoriser une accalmie à la frontière. «Au cours d’un entretien téléphonique, M. Peres a demandé de nouveau à M. Powell que les États-Unis agissent auprès de la Syrie et du Liban en vue de parvenir à une accalmie à la frontière nord», a précisé le bureau de M. Peres. En février dernier, M. Peres avait accusé l’Iran d’avoir déployé des membres des Gardiens de la révolution dans le Sud du Liban. De son côté, le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Shaul Mofaz, a affirmé qu’Israël «réagira si des lignes rouges sont franchies». «Le Hezbollah veut détourner l’offensive menée par l’armée israélienne contre le terrorisme palestinien vers la frontière nord», a ajouté le général Mofaz.