Battle fait état d’une « très grande inquiétude » Beyrouth réaffirme à Washington qu’il veut éviter l’escalade

Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, s’est entretenu hier soir au téléphone avec le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan – un entretien axé sur la situation régionale et, plus particulièrement, celle qui prévaut actuellement au Liban-Sud après les derniers soubresauts le long de la frontière libano-israélienne. Le locataire de Baabda a également reçu, sur le même sujet, un message du secrétaire d’État US Colin Powell, que lui a remis l’ambassadeur américain à Beyrouth, Vincent Battle. Le général Lahoud a réaffirmé, tant à Kofi Annan qu’à Vincent Battle, l’attachement du Liban à la stabilité le long de sa frontière méridionale, ainsi que son appel incessant à l’arrêt «des agressions israéliennes sauvages dans les territoires palestiniens, qui ont réembrasé la région, et entraîné la colère des populations arabes». D’autre part, le Premier ministre Rafic Hariri a assuré hier au même Vincent Battle – à la suite de la multiplication des incidents frontaliers avec Israël – que le Liban souhaite éviter toute escalade avec l’État hébreu. Rafic Hariri «à la suite de son entretien téléphonique avec un Kofi Annan particulièrement alarmé, a décidé de convoquer l’ambassadeur US Vincent Battle, en présence des ministres des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud, et de la Défense Khalil Hraoui, pour lui réaffirmer la position officielle de son pays», a appris L’Orient-Le Jour de sources ministérielles bien informées. La «position officielle du Liban», c’est d’abord le refus d’ouvrir un quelconque front – le refus également de toute escalade – mais aussi qu’il «n’y a pas de violations de la ligne bleue», que le Liban «va continuer à appuyer les opérations de la Résistance dans le secteur des fermes de Chebaa qu’il revendique, mais nulle autre part ailleurs». Comprendre par là que le Premier ministre a fait savoir à son interlocuteur que «tout ce qui s’était passé ce week-end relève de la résistance à Chebaa», le rassurant encore davantage que les forces de sécurité libanaises «continuent à mettre la main sur les Palestiniens», que «l’on ne peut pas encore atteindre le zéro infiltration, mais que le Liban a pris toutes les mesures nécessaires». À l’issue de l’entretien, le diplomate US a déclaré qu’il avait eu «une très franche discussion» avec ses trois interlocuteurs au sujet de «l’évolution apparente des événements au Liban-Sud». Ajoutant devant les journalistes que «la poursuite des opérations à travers la frontière du Liban-Sud est cause d’une très grande inquiétude, et d’une très grande préoccupation. Il en ressort que le gouvernement libanais partage cette inquiétude et que nous allons tout faire pour empêcher une escalade», a conclu Vincent Battle.