Liban-UE - Hammoud signera l’accord d’association Finalisation le 21 avril à Valence du partenariat avec les Quinze

Le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud doit se rendre à Valence (en Espagne) le 21 avril pour signer l’accord d’association avec l’Union européenne, accord qui avait déjà été paraphé par le ministre de l’Économie Bassel Fleyhane, en janvier dernier. Les ministres européens du Commerce réunis à Tolède le 19 mars s’étaient félicités du fait que l’opération de partenariat était pratiquement achevée. Seules les négociations avec la Syrie ne se sont pas encore terminées. L’accord a été déjà signé avec l’Égypte en juin 2001, paraphé avec l’Algérie en décembre 2001 et avec le Liban en janvier 2002. Ces deux derniers pays adhéreront définitivement au partenariat euro-méditerranéen, dont Israël est également membre, en avril. Or, justement, des diplomates européens à Beyrouth sont persuadés que la prochaine réunion des ministres des AE qui aura lieu à Valence risquent fort d’être orageuse. De fait, le chef de la diplomatie israélienne (ou son représentant) sera sans doute boudé par ses homologues européens et arabes dans la mesure où Tel-Aviv a refusé d’autoriser la délégation européenne, qui avait récemment visité Israël, à rencontrer le leader de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat. L’UE est d’autant plus mécontente de l’attitude «insultante» du Premier ministre Ariel Sharon à son égard que c’est son président José Piqué qui avait essuyé le refus israélien. La conférence de Valence abordera de toute évidence la campagne militaire menée par l’Etat hébreu contre l’Autorité et le peuple palestiniens, et contre la personne même de son chef Yasser Arafat sous prétexte d’éradiquer le terrorisme. Des diplomates européens en poste à Beyrouth donnent une idée de l’ordre du jour qui sera examiné et débattu à Valence. Il s’agira essentiellement de chercher les moyens de consolider le dialogue politique pour une meilleure coopération régionale. Autre sujet qui sera sans doute abordé lors de cette réunion : le dialogue des cultures et des civilisations, en l’occurrence la création d’une institution euro-méditerranéenne dans ce domaine. Les mêmes sources diplomatiques rappellent que le 27 mars dernier, une réunion avait groupé à Bruxelles des hauts fonctionnaires représentant les pays membres du partenariat euro-méditerranéen. Ils ont discuté des moyens de coopération au niveau de la lutte antiterroriste et de la mise en application de la résolution 1373 des Nations unies relative au financement du terrorisme. Nombre de recommandations élaborées par ces hauts fonctionnaires seront examinées par les ministres des AE réunis à Valence. Elles sont classées comme suit : 1 - politique et sécurité : les ministres devraient s’engager une fois de plus à approfondir les relations politiques. Il convient dans ce cadre de renforcer le dialogue par le biais de réunions périodiques au niveau de directeurs politiques. Les ministres doivent également développer la coopération entre leurs gouvernements en vue de promouvoir les droits de l’homme et la démocratie dans les pays membres du partenariat ; 2 - liberté et justice : il incombe aux ministres d’aboutir dans leurs négociations à l’élaboration d’un accord-cadre impliquant la collaboration judiciaire entre les États membres, pour la lutte contre le trafic de drogue, contre le crime organisé et le terrorisme. Les ministres des AE réunis à Valence devront approuver d’autre part la création d’une institution euro-méditerranéenne visant à stimuler le dialogue des cultures dans la région, et financée par les pays ayant adhéré au partenariat ; 3 - la société civile : il revient aux ministres d’approuver la proposition économique la plus efficace pour inciter la société civile à contribuer au développement du partenariat ; 4 - économie et finances : tout va, dans ce domaine, dans le sens d’une libéralisation à outrance, notamment au niveau des échanges entre pays membres de l’association. Les ministres réunis en Espagne pourraient envisager dans ce cadre la création d’une nouvelle banque européenne ou internationale. Khalil FLEYHANE