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Actualités - CHRONOLOGIE

Les cérémonies pascales entachées par la trahison des prêtres pédophiles

Jean-Paul II est bien plus troublé par la «trahison» de ses prêtres responsables d’agressions sexuelles que par ses problèmes de santé, a commenté hier un prélat du Vatican qui a souhaité garder l’anonymat. La fête de Pâques du souverain pontife est entachée par des scandales touchant des évêques et des prêtres du monde entier, a-t-il souligné. Ce n’est pas par hasard, selon lui, si pour le jeudi saint, le jour même où l’Église célèbre l’institution du sacerdoce, le pape s’est cru dans l’obligation de dénoncer à nouveau cette «trahison». Il a également invité les 5 000 évêques et les 400 000 prêtres de l’Église catholique à «confesser» publiquement leurs «infidélités» éventuelles aux engagements pris lors de leur ordination. Le souverain pontife avait déjà évoqué cette «trahison» dans sa Lettre aux prêtres, rendue publique la semaine dernière et lue jeudi dans les églises du monde entier. Il y souligne que l’Église est «proche» des victimes qui ont dû subir les «pires manifestations du mal». Le 18 janvier dernier, il avait préconisé une «rééducation» des ecclésiastiques coupables d’abus sexuels en complément de sanctions qualifiées de «mesures médicinales». Très préoccupé par les scandales qui jettent une ombre sur l’Église, le pape a décidé de gérer directement ces affaires. Désormais chaque cas dénoncé, ou dont les responsables ecclésiastiques sont personnellement informés, doit être soumis à l’attention de la congrégation vaticane pour la doctrine de la foi, l’ancien tribunal du Saint-Office. Auparavant, les évêques devaient y faire face seuls. Le «secret» est demandé si l’affaire n’a pas déjà été rendue publique. Mais un appel venant d’intellectuels catholiques de Pologne, après le scandale qui a entraîné jeudi la démission de l’archevêque de Poznan, Juliusz Paetz, ancien collaborateur personnel du pape au Vatican, semble destiné à avoir une certaine répercussion. Jaroslaw Gowin, rédacteur en chef de la revue Znak, dont le pape a été le collaborateur, a demandé que les fautes des prêtres qui ont «trahi» ne restent pas secrètes. Les révélations sur les agissements pédophiles ou homosexuels d’ecclésiastiques se sont multipliées ces dernières semaines en Europe, mais surtout aux États-Unis avec le scandale d’abus sexuels contre des enfants. À Boston (ouest des États-Unis), un prêtre défroqué de 66 ans, John Geoghan, a en effet été condamné à dix ans de prison pour avoir agressé un garçon en 1991. Le cardinal Bernard Law, qui n’ignorait rien de cette affaire, a accepté de transmettre à la justice les noms de plus de 80 prêtres. L’évêque de Palm Beach, Anthony O’Connell, a démissionné le 8 mars après avoir reconnu qu’il avait agressé sexuellement un jeune séminariste il y a plus de 25 ans. À New York, le cardinal Edward Egan est sur la sellette pour avoir tenté de couvrir des agissements similaires. Selon un sondage du quotidien USA Today, 72 % des catholiques estiment que la hiérarchie de l’Église n’a pas géré correctement ces affaires et 74 % estiment qu’elle est davantage préoccupée par la préservation de son image que par la résolution du problème. L’Église anglaise a dû verser des compensations importantes aux dix victimes du père Michael Hill, condamné en 1997 à 5 ans de prison. Il avait été autorisé à poursuivre son activité religieuse alors que sa hiérarchie connaissait son comportement pédophile.
Jean-Paul II est bien plus troublé par la «trahison» de ses prêtres responsables d’agressions sexuelles que par ses problèmes de santé, a commenté hier un prélat du Vatican qui a souhaité garder l’anonymat. La fête de Pâques du souverain pontife est entachée par des scandales touchant des évêques et des prêtres du monde entier, a-t-il souligné. Ce n’est pas par...