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Actualités - CHRONOLOGIE

Syrie - Jugement « sévère et injuste », selon les avocats de l’opposant Le député Homsi condamné à 5 ans de prison ferme

Le député syrien Maamoun al-Homsi, premier opposant d’un groupe de dix à être condamné, s’est vu infliger cinq ans de prison, une peine «sévère» et «injuste», selon ses avocats. Il a été condamné par la cour pénale de Damas à cinq ans de prison ferme pour «avoir voulu changer la Constitution par des moyens illégaux», a annoncé le juge lors d’une audience. Les avocats de la défense de M. Homsi se sont élevés contre cette décision «inique» dans un communiqué. «Nous sommes consternés», car le tribunal devait entendre mercredi les plaidoiries de la défense, ont-il assuré. L’annonce du verdict a créé la surprise parmi les avocats et la famille de l’accusé. «C’est une peine plus que sévère. Il s’agit d’un jugement politique et non juridique», a déclaré l’un des avocats, Anouar al-Bounni, qui estime que le député «n’a commis aucun crime» en publiant avant son arrestation en août un communiqué critiquant le gouvernement. Les quatre avocats de M. Homsi ont démissionné la semaine dernière pour «protester contre les violations» des lois lors de l’arrestation du député le 9 août 2001 et de son procès ouvert fin octobre. M. Homsi a désigné de nouveaux avocats syriens et étrangers dont une Française, qui n’avaient pas encore obtenu mercredi l’autorisation de plaider en Syrie. Un autre avocat qui a requis l’anonymat a également jugé la condamnation «injuste», mais il a noté que M. Homsi pouvait faire appel. Il a estimé que le communiqué publié en août «ne constituait pas une agression contre la Constitution». Grève de la faim M. Homsi a été condamné en outre par la cour pénale à quatre ans de prison pour trois autres accusations dont celles d’«avoir empêché les autorités d’exercer leurs prérogatives» et d’«avoir insulté» les autorités, mais le juge a décidé de retenir uniquement la peine la plus sévère. Le député a été en revanche innocenté, «par manque de preuve», de l’accusation d’«incitation aux dissensions confessionnelles». À l’annonce du verdict, M. Homsi a crié qu’il était «innocent». «Je dois être libre. Ils m’ont condamné». «La liberté et la dignité ont un prix» et «la prison ne me fait pas peur», a-t-il ajouté à l’adresse de l’assistance où se trouvaient notamment cinq diplomates occidentaux. Le député avait critiqué l’État pour avoir «ignoré les revendications d’une révision de l’état d’urgence (en vigueur depuis 1963) et d’une lutte contre la corruption». La famille de M. Homsi «a regretté profondément ce jugement inique et imprévu» contre un député qui a représenté la ville de Damas pendant onze ans. Elle a appelé le président syrien Bachar el-Assad à «remédier immédiatement et rapidement à cette défaillance», dans un communiqué publié après le verdict. L’arrestation de M. Homsi avait marqué la fin d’une période de six mois caractérisée par une certaine liberté d’expression et au cours de laquelle les débats politiques s’étaient multipliés en Syrie. Outre M. Homsi, neuf opposants ont été arrêtés, dont un autre député, Riad Seif, dont le procès est en cours. Les huit autres, dont le célèbre communiste Riad Turk et l’économiste Aref Dalila, contre lesquels aucune plainte n’a été déposée, devraient être traduits devant un tribunal d’exception dont les jugements sont sans appel. Lundi, ils ont entamé une grève de la faim, pour revendiquer notamment l’admission de l’un d’eux dans un hôpital.
Le député syrien Maamoun al-Homsi, premier opposant d’un groupe de dix à être condamné, s’est vu infliger cinq ans de prison, une peine «sévère» et «injuste», selon ses avocats. Il a été condamné par la cour pénale de Damas à cinq ans de prison ferme pour «avoir voulu changer la Constitution par des moyens illégaux», a annoncé le juge lors d’une audience. Les...