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Actualités - ANALYSE

Taux de chômage supérieur à 10 %, une première depuis neuf ans Sharon perd aussi sur le front économique

Un an après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre israélien Ariel Sharon présente un bilan totalement négatif sur le plan de l’économie, touchée de plein fouet par l’escalade des violences israélo-palestiniennes. Le ministre de la Défense et chef du Parti travailliste, Binyamin Ben Eliezer, a récemment estimé que des élections anticipées pourraient avoir lieu en novembre prochain, un an avant la date normale, en raison d’une «crise économique». Pratiquement tous les indicateurs ont viré au rouge. Le taux de chômage est ainsi passé à deux chiffres pour la première fois depuis neuf ans en atteignant 10,2 % au dernier trimestre 2001. L’économie tourne à vide. Le produit intérieur brut (PIB), dont l’évolution permet d’évaluer la croissance, a reculé en rythme annualisé de 7,2 % durant les trois derniers mois de 2001. Au total, le PIB a cédé 0,5 % l’an dernier, le pire résultat depuis près d’un demi-siècle. Le shekel, longtemps dopé par des taux d’intérêt réels très élevés, a perdu 6 % par rapport au dollar depuis le début de l’année. Les attentats et l’inexorable escalade des affrontements ont également provoqué une fuite des capitaux. Au mois de janvier, les investissements à l’étranger des particuliers israéliens se sont élevés à 800 millions de dollars, un bond de 89 % par rapport au même mois de l’année précédente. «Les gens, surtout parmi les classes moyennes aisées, se constituent une épargne de précaution au cas où ils seraient obligés de quitter le pays», affirme sous couvert de l’anonymat le responsable d’une filiale d’une banque étrangère installée à Tel-Aviv. Ces angoisses sur l’avenir se sont également traduites par la multiplication d’achats d’appartements à l’étranger. De plus en plus d’agences immobilières publient des placards publicitaires dans les journaux vantant leurs projets à New York, Paris, Toronto, Londres, Prague ou Budapest. Le secteur de la haute technologie, qui avait servi de locomotive à toute l’économie ces dernières années, souffre de la chute du Nasdaq, mais aussi de l’impact négatif des images de violence. Le montant des fonds de capital-risque, vitaux pour le développement des «start-ups», a diminué de 63 % l’an dernier à 1,39 milliard de dollars, le moins bon résultat en trois ans. Cette désaffection s’est également très durement fait sentir à la Bourse de Tel-Aviv, puisque les étrangers n’ont investi l’an dernier que 268 millions de dollars, contre 5 milliards en l’an 2000, soit une chute de 95 %. Les secteurs plus traditionnels, tels que le bâtiment, ne sont pas épargnés. Le nombre de mises en chantier a atteint en janvier son plus bas niveau depuis une décennie, en reculant de 70 % par rapport au même mois de l’an dernier. Cette série noire a déclenché une guerre ouverte entre, d’une part, le gouverneur de la Banque d’Israël, David Klein, et, d’autre part, M. Sharon et son ministre des Finances Silvan Shalom, qui se rejettent la responsabilité de ces contre-performances. M. Klein a accusé publiquement le gouvernement de laisser filer le déficit, qui pourrait atteindre 5 % du PIB contre les 3 % prévus. «Nous ne sommes pas proches de la situation que connaît actuellement l’Argentine, mais personne n’est à l’abri d’une dévaluation rapide et il ne faut pas que nous nous enfoncions la tête dans le sable», a prévenu le gouverneur. MM. Sharon et Shalom ont, pour leur part, dénoncé la récente décision de M. Klein d’augmenter à nouveau les taux d’intérêt pour tenter d’endiguer les attaques contre le shekel et de réduire les risques de dérapage inflationniste. Le chef du gouvernement et son grand argentier ont même menacé de nommer des vice-gouverneurs afin de rogner les prérogatives monétaires de M. Klein.
Un an après son arrivée au pouvoir, le Premier ministre israélien Ariel Sharon présente un bilan totalement négatif sur le plan de l’économie, touchée de plein fouet par l’escalade des violences israélo-palestiniennes. Le ministre de la Défense et chef du Parti travailliste, Binyamin Ben Eliezer, a récemment estimé que des élections anticipées pourraient avoir lieu en...