Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Coopération - Le chef du gouvernement a été reçu, à Rome, par le président Ciampi Hariri souhaite encourager les Italiens à accroître le volume de leurs investissements au Liban(photo)

ROME, de notre envoyée spéciale Tilda ABOU RIZK Journée particulièrement chargée, aujourd’hui à Rome, pour le chef du gouvernement, Rafic Hariri, qui a entamé hier une visite officielle de deux jours dans la capitale italienne. Au menu des discussions, des questions liées à l’actualité régionale, bien sûr – l’Italie a appelé comme on le sait à une conférence internationale sur le Moyen-Orient – et, surtout, la coopération économique entre Beyrouth et Rome. Le Liban qui s’efforce de stimuler son économie chancelante compte énormément à cette fin sur la coopération italienne, comme sur celle de nombreux pays amis, en termes d’accroissement du volume des échanges économiques et des investissements. En marge de ses entretiens avec le président italien, Carlo Azeglio Ciampi, qui l’a reçu en début de soirée au palais Del Quirinale, et avec son homologue Silvio Berlusconi, le président du Conseil doit plaider cet après-midi auprès d’un groupe d’hommes d’affaires représentant les principales entreprises italiennes, en faveur de l’accroissement de leurs investissements dans le pays. C’est donc une visite essentiellement économique que M. Hariri effectue dans la Ville éternelle, même si son entretien avec le président italien était centré davantage sur des questions politiques, notamment sur la situation au Moyen-Orient. Les discussions entre le chef du gouvernement et le président Ciampi ont duré une heure, au cours de laquelle les deux dirigeants ont passé en revue les moyens susceptibles de mettre fin à la violence dans les Territoires et de débloquer les négociations de paix. Des sources de la délégation officielle qui accompagne le chef du gouvernement à Rome et qui est formée des ministres des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud, de l’Économie, Bassel Fleyhane, et de l’Industrie, Georges Frem, se sont arrêtées dans ce cadre sur la proposition attribuée au prince héritien séoudien Abdallah ben Abdel Aziz, selon laquelle les Arabes sont prêts à normaliser leurs relations avec Israël à condition qu’il se retire de tous les territoires occupés. Selon ces sources, cette proposition n’est pas nouvelle et là où elle intéresse, c’est au niveau de son «timing» et de ses «détails», dans la mesure où il est question de «normalisation» et non plus de «paix». De mêmes sources, on s’est arrêté aussi sur les résultats de l’entretien matinal, à Beyrouth, entre M. Hariri et l’ambassadeur américain, Vincent Battle, dont la teneur rejoindrait par quelques points certains objectifs de la tournée du chef du gouvernement auprès de quelques capitales étrangères. M. Hariri a en effet repris son bâton de pèlerin pour exposer, entre autres, aux pays amis le train de réformes fiscales et économiques entreprises par son équipe, en vue d’assainir les finances publiques et de réduire le poids de la dette qui plafonne à près de 28 milliards de dollars. Selon cette source, le diplomate américain a voulu voir M. Hariri avant son départ pour Washington – où il participera à la réunion annuelle des ambassadeurs américains accrédités à l’étranger – pour s’enquérir des mesures officielles destinées à assainir les finances publiques. M. Battle s’est félicité de l’instauration de la TVA «dans la mesure ou elle entraînera un accroissement des recettes du Trésor et contribuera à réduire le déficit budgétaire». Il a aussi applaudi à la suppression de la protection douanière des agences exclusives qu’il a désignée comme étant un «pas positif et courageux sur la voie de l’amélioration de la compétitivité et de l’abolition des obstacles qui se dressaient devant une dynamisation du secteur commercial». De mêmes sources, on a tenu à préciser que cette mesure n’était pas demandée par les États-Unis qui, rappelle-t-on, avaient mis l’accent sur la nécessité pour le Liban d’entreprendre des réformes fiscales et économiques pour pouvoir bénéficier d’une assistance internationale à l’allègement du poids de sa dette publique. Dégraissage du secteur public Parmi les mesures proposées dans ce cadre, la privatisation de certains secteurs publics, à l’ordre du jour d’ailleurs des discussions de M. Hariri à Rome, qui doit notamment exposer à ses interlocuteurs italiens le programme du gouvernement pour la privatisation de secteurs tels que l’électricité et les télécommunications notamment, et les encourager à investir dans ces domaines. M. Battle, qui doit communiquer à l’Administration américaine les démarches menées par le gouvernement pour assainir ses finances, a demandé à savoir si le gouvernement a un plan déterminé pour alléger le secteur public et réduire ainsi ses dépenses. Le président du Conseil l’a ainsi informé qu’il doit s’attaquer incessamment à ce dossier : une première réunion lui est prévue lundi à Beyrouth, selon les mêmes sources. Le diplomate s’est enquis, a-t-on aussi précisé, des étapes franchies au niveau de la privatisation, du plan prévu dans ce domaine et du temps nécessaire pour l’exécuter. M. Hariri envisage de fournir des détails sur ces points à ses interlocuteurs italiens également. Par la voix de son chef du gouvernement, le Liban doit en outre rassurer l’Italie sur un point qui, sans nuire aux rapports entre Beyrouth et Rome, fait l’objet de fortes réserves de la part des Italiens. Il s’agit du paiement, sans cesse retardé par Beyrouth, des frais d’exécution de travaux d’infrastructure entrepris au Liban par des compagnies italiennes, pour le compte de l’État. Relancé il y a quelques jours à ce sujet par des représentants du gouvernement italien, Beyrouth aurait reconnu avoir un problème de liquidité, a-t-on appris de sources officielles italiennes, selon lesquelles leurs autorités attendaient la visite de M. Hariri pour soulever cette question avec lui. Citons parmi les entreprises concernées, la TOTO qui a effectué une partie de l’autoroute arabe et qui réclame près de 12 millions de dollars à l’État et Ansaldo qui lui réclame 20 millions de dollars pour la réhabilitation des centrales électriques de Zahrani et de Beddaoui. De sources officielles, on indique que le Liban aurait dû commencer, il y a quelques jours, à leur payer une partie de ces sommes, mais la mort du père du ministre des Finances, Fouad Siniora, a provisoirement gelé cette question. Pour le reste, le Liban souhaite une participation italienne active à l’exécution de projets de développement dans plusieurs domaines, ceux de la santé et de l’eau notamment.
ROME, de notre envoyée spéciale Tilda ABOU RIZK Journée particulièrement chargée, aujourd’hui à Rome, pour le chef du gouvernement, Rafic Hariri, qui a entamé hier une visite officielle de deux jours dans la capitale italienne. Au menu des discussions, des questions liées à l’actualité régionale, bien sûr – l’Italie a appelé comme on le sait à une conférence...