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Actualités - CHRONOLOGIE

Agences exclusives - Le chef de l’État exige des lois complémentaires au projet de base Lahoud : Protéger toutes les parties

Le chômage prolongé de l’Adha aura sans doute permis au président Émile Lahoud d’entreprendre des contacts loin des feux de la rampe en vue de faire le point sur un dossier brûlant qui a exacerbé les passions et suscité une vive polémique ces derniers jours : celui des agences commerciales exclusives. Le chef de l’État a jugé nécessaire hier soir de clarifier sa position sur ce plan, d’autant que la décision du gouvernement, prise le 14 février, d’abolir la protection des agences exclusives continue de susciter de vives réactions qui dépassent le cadre strictement économique et prennent souvent une tournure confessionnelle. Les milieux proches de Baabda ont ainsi rapporté, tard en soirée, les propos tenus par le chef de l’État devant certaines personnalités qu’il a reçues au cours des dernières quarante-huit heures et avec lesquelles il a examiné le dossier en question. Le président Lahoud a d’abord déploré le fait que le débat qui a porté sur l’affaire de l’abolition des agences exclusives ait pris «une tournure qui a dépassé le cadre économique, alors qu’il aurait dû se limiter à un tel cadre». Les sources susmentionnées soulignent sur ce plan que «la position adoptée par le président Lahoud lors du Conseil des ministres consacré à l’examen de ce dossier n’a pas changé, en ce qui concerne la nécessité d’élaborer des projets de loi complémentaires au projet d’abolition de la protection des agences exclusives». «Cette position, ajoute-t-on dans les cercles proches de Baabda, prévoit de protéger les intérêts de toutes les parties, à savoir les consommateurs, les commerçants et les agents. La solution se fera sur base d’un seul package et non pas en dissociant les projets de loi l’un de l’autre». Les mêmes sources indiquent que, lors du Conseil des ministres de jeudi prochain, le chef de l’État rappellera aux ministres concernés qu’ils doivent élaborer les projets de loi complémentaires afin qu’ils forment un tout avec le projet de loi de base (sur l’abolition de la protection). Ces textes devront être soumis au Conseil des ministres dans un délai de deux semaines avant d’être transmis au Parlement. «La position du président sur ce plan est définitive, ajoutent les milieux précités. Cette position permet d’approuver les garde-fous en un seul package, comme l’a décidé le Conseil des ministres au cours de sa dernière réunion. Ces garde-fous réclamés par le président Lahoud permettent d’apaiser les appréhensions manifestées par certaines parties». Le président Lahoud s’est refusé, d’autre part, à se laisser entraîner dans «une polémique portant sur les positions critiques adoptées par certains à l’égard des services de sécurité». «Le président Lahoud est conscient des tenants et des aboutissants de ces positions (concernant les “services”), ajoutent les mêmes sources. Il estime que la conjoncture présente impose de faire face aux défis actuels, notamment au niveau économique, loin des calculs politiques étroits. Les retombées positives de la stabilité profitent à tous les Libanais, y compris à ceux-là mêmes qui mènent des campagnes politiques contre les services». Il convient d’indiquer que l’affaire de l’abolition de la protection des agences exclusives avait été passée en revue au cours de l’audience que le président Lahoud avait accordée jeudi au président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Beyrouth, M. Adnane Kassar. Celui-ci avait communiqué au chef de l’État les observations des organismes économiques et des grands importateurs concernant le projet d’abolition de la protection des agences exclusives. M. Kassar avait notamment exposé au président Lahoud les répercussions d’une telle mesure sur le milieu des affaires dans le pays. Ce dossier avait également été au centre de l’entretien du président Lahoud avec le chef du Législatif, Nabih Berry, mercredi dernier. De source proche de Baabda, on indique que M. Berry avait alors affirmé au président Lahoud que le Parlement était disposé à coopérer afin que le projet de loi sur l’abolition de la protection et les quatre autres projets de loi complémentaires soient adoptés sur base d’un seul package, comme le réclame le chef de l’État. Rappelons que les projets de loi complémentaires proposés par le président Lahoud devraient prévoir les moyens de lutter contre le dumping, de sauvegarder les droits des consommateurs, d’organiser la concurrence et de garantir la qualité des produits importés, tout en luttant contre le monopole.
Le chômage prolongé de l’Adha aura sans doute permis au président Émile Lahoud d’entreprendre des contacts loin des feux de la rampe en vue de faire le point sur un dossier brûlant qui a exacerbé les passions et suscité une vive polémique ces derniers jours : celui des agences commerciales exclusives. Le chef de l’État a jugé nécessaire hier soir de clarifier sa...