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Actualités - ANALYSE

Revue hebdomadaire des marchés Coup d’arrêt à la hausse du dollar après des chiffres américains décevants

La fin de la semaine a été néfaste pour le dollar qui a souffert de la dégradation de la confiance des consommateurs américains et de la baisse de la production industrielle aux États-Unis pour perdre le terrain gagné auparavant sur des chiffres américains décevants. De fait, la communauté financière internationale est devenue très circonspecte après l’annonce hier par l’Université de Michigan que son indice préliminaire mesurant la confiance des consommateurs américains dans l’économie aurait reculé de 93,00 points en janvier à 90,90 points en février, alors que les analystes tablaient sur une hausse de cet indice à 94,00 points. La publication par la Réserve fédérale américaine (Fed) des chiffres de la production industrielle en baisse de 0,1 % le mois dernier contre 0,6 % en décembre, de concert avec la rechute du taux d’utilisation des capacités industrielles à 74,20 % contre 74,40 % pendant la même période, est venue assombrir davantage le climat d’investissement aux États-Unis. L’annonce d’une faible hausse de 0,1 % des prix américains à la production le mois dernier après une baisse de 0,6 % en décembre, témoignant de l’absence de pressions inflationnistes, a été interprétée négativement aussi par le marché dans la mesure où elle est censée paver la voie à une nouvelle baisse des taux d’intérêt américains fort défavorable au dollar. Plus tôt dans la semaine, les opérateurs avaient été sensibilisés aussi par la baisse de 0,2 % des ventes de détail aux États-Unis le mois dernier contre une hausse dans une même proportion en décembre, reflétant un certain ralentissement de la consommation dont les dépenses représentent les deux tiers de l’économie américaine. Devant ces développements, les investisseurs ont passé outre à la décision du Conseil des ministres des Finances de la communauté européenne d’épargner à l’Allemagne un avertissement pour ses dérapages budgétaires en 2001, dans la mesure où cette décision ne pouvait pas dissimuler le fait déplorable que la première économie de la zone euro a à l’heure actuelle le plus important déficit public de l’Union européenne. De plus, les opérateurs ne tardaient pas à manifester beaucoup d’indifférence à l’égard du rapport de la Fédération allemande des chambres de commerce et d’industrie selon lequel la conjoncture en Allemagne ne devrait pas connaître de reprise tangible cette année, estimant que la croissance n’atteindra par conséquent dans ce pays que 0,5 % cette année, au lieu de 0,75 % lors d’une précédente estimation, contre 0,6 % en 2001. Il en est de même des révélations faites par l’Insee (Institut national de statistiques et d’études économiques) au sujet de la baisse de 1,2 % des créations d’entreprises en France le mois dernier et de la diminution de la production industrielle de 0,9 % en décembre. Enfin, le dollar s’est ressenti cette semaine de l’accélération de l’inflation en Grande-Bretagne en janvier pour atteindre 1,3 % en rythme annuel, pour la première fois depuis cinq mois, dans la mesure où ce phénomène pourrait contraindre la Banque d’Angleterre à précipiter l’augmentation de son taux d’intérêt directeur qui est actuellement à 4 % contre 1,75 % sur le billet vert. De son côté, le yen a trouvé lui aussi appui dans la publication d’un plan très attendu pour enrayer la déflation persistante au Japon et stabiliser son secteur financier très fragile, à la veille de la visite du président américain George W. Bush aujourd’hui à Tokyo. Eu égard à toutes ces considérations, les marchés n’ont pas tardé à donner un coup de frein à la hausse du dollar, le faisant négocier hier à New York, par rapport à la fin de la semaine dernière, comme suit : – 0,8725 pour un euro contre 0,8730, vendredi dernier (+0,06 %) – 1,4320 pour un sterling contre 1,4150 (-1,19 %) – 1,6985 FS contre 1,6900 (+0,50 %) – 132,65 yens contre 134,75 (-1,56%). Volatilité des places boursières internationales Sur les places boursières internationales, la tendance était généralement à la hausse cette semaine malgré la réduction hier des gains des marchés des valeurs mobilières des deux côtés de l’Atlantique et du Pacifique. Certes, le climat d’investissement a continué à se ressentir des nouvelles révélations sur d’éventuelles irrégularités comptables dans la haute technologie aux États-Unis, surtout après l’affaire d’Enron dont la faillite est attribuable à des manipulations comptables frauduleuses. Cette semaine, la presse américaine a pointé le doigt sur Global Crossing, WorldCom, Nvidia et IBM, victimes des doutes sur leurs pratiques comptables. Quant à la compagnie de téléphone Qwest Communications, elle a souffert de nouvelles faisant état qu’elle avait épuisé d’un trait une ligne de crédit bancaire de 4 milliards de dollars pour racheter tous ses effets commerciaux et se donner un peu de souplesse financière. L’affirmation par les sociétés concernées que ces manipulations ne devraient avoir aucun impact sur leurs résultats n’a guère retenu l’attention des opérateurs boursiers notamment sur le marché des valeurs de la haute technologie. Cela d’autant que la société Cisco Systems est venue briser les espoirs de reprise de ce secteur en affirmant que l’environnement économique reste difficile dans le court terme. En effet, la publication de résultats financiers meilleurs que prévu par Hewlett Packard, Viacom, Johnson & Johnson, Applied Materials... a constitué un soutien à Wall Street cette semaine dont l’indice Dow Jones des 30 vedettes industrielles a augmenté de 1,7 % seulement, affichant hier en préclôture 9 909,54 points, après un plus haut à 10 052,22 points, contre 9 744,24 points à la fin de la semaine dernière. Pourtant l’indice composite Nasdaq, qui a frôlé au passage le seuil des 1 900 points, a dû finalement abandonner 0,67 % à 1 806,72 points contre 1 818,88 points pendant la même période. Pour ce qui est des autres places extra-américaines, elles ont connu cette semaine des hauts et bas avant de réduire leurs gains dans le sillage de Wall Street, inquiétées par les signes de ralentissement de l’économie aux États-Unis. En effet, une certaine volatilité s’est installée sur les marchés boursiers européens, convaincus que l’économie mondiale est sortie de la récession sans être vraiment dans la reprise actuellement. Les suspicions à l’égard des comptes et de l’endettement des entreprises télécoms sont venues inhiber le rebond de plusieurs grandes places européennes. C’est ainsi que l’indice Extra Dax de la Bourse de Francfort a dû réduire ses gains hebdomadaires à 0,55 % à 4 862,60 points contre 4 835,95 points, et l’indice Footsie de la Bourse de Londres à 1,06 % à 5 182,50 points contre 5 128,10 points ainsi que l’indice CAC 40 de la Bourse de Paris à 1,81 % à 4 277,00 points contre 4 299,04 points. Enfin, la Bourse de Tokyo est parvenue à s’installer finalement au-dessus de la barre des 10 000 points à la fin de cette semaine soutenue par le plan de relance économique annoncé par le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi. C’est ainsi que malgré quelques ventes bénéficiaires intervenues à la veille du week-end, l’indice Nikkei a enregistré un solde positif de 3,74 % à 10 048,10 points hier contre 9 686,06 points vendredi dernier. Élie KAHWAGI
La fin de la semaine a été néfaste pour le dollar qui a souffert de la dégradation de la confiance des consommateurs américains et de la baisse de la production industrielle aux États-Unis pour perdre le terrain gagné auparavant sur des chiffres américains décevants. De fait, la communauté financière internationale est devenue très circonspecte après l’annonce hier par...