Agences exclusives - Dialogue stérile jusqu’à présent L’abolition se retournerait contre le consommateur

Le chef du gouvernement Rafic Hariri persiste et signe. Il a réaffirmé hier que le projet d’abolition de la protection des agences exclusives sera maintenu à l’ordre du jour du Conseil des ministres de demain, jeudi. M. Hariri fait fi ainsi du tollé provoqué par ce projet dans les milieux économiques. Les dirigeants des organismes économiques se sont mobilisés pour faire barrage à la proposition avancée par le ministre de l’Économie. Cette mobilisation est d’autant plus cruciale que, paradoxalement, ce sont les intérêts du consommateur et non pas seulement ceux des agents importateurs qui sont en jeu. Le Premier ministre joue à fond sur ce plan la carte démagogique en prétendant que l’abolition des agences exclusives aboutira à une baisse des prix. En réalité, ce projet se retournera contre le consommateur, sans pour autant réduire les prix. Compte tenu de l’absence totale de contrôle étatique, il aura en effet un impact négatif sur la qualité et la sécurité des produits écoulés ainsi que sur la bonne marche du service après-vente. Sans compter les retombées sociales au niveau de l’emploi. Si les entreprises locales sont marginalisées au profit des gros importateurs arabes, des milliers de salariés risquent de se retrouver au chômage. Ce dossier a été discuté au cours d’une réunion que M. Hariri a tenue hier avec une délégation des organismes économiques. Chacune des deux parties a campé sur ses positions, de sorte que tout se jouera probablement demain en Conseil des ministres. En attendant, le ministre de la Santé a signé hier un décret libérant totalement l’importation des médicaments. Page 4