Hamra, la réponse des radicaux palestiniens au chef de l’Autorité

L’attaque sanglante contre la colonie de Hamra revendiquée par les Brigades des martyrs d’al-Aqsa, groupe armé lié au Fateh, le mouvement du président palestinien, et surtout le moment choisi pour la lancer, semblent être la réponse des radicaux palestiniens à des propos de Yasser Arafat, les qualifiant de «terroristes». L’attentant survient trois jours après une déclaration de M. Arafat au New York Times, dans laquelle il a durement attaqué les groupes armés. «Je condamne les attaques menées par des groupes terroristes contre des civils israéliens. Ces groupes ne représentent pas le peuple palestinien ou ses aspirations légitimes à la liberté. Ce sont des organisations terroristes et je suis déterminé à mettre fin à leurs activités», avait-il déclaré. Mais M. Arafat n’a pas convaincu de sa bonne foi Israël et les États-Unis qui le pressent d’agir contre ces groupes, s’attirant en plus de vives critiques dans son propre camp. «Le Hamas considère que le président Arafat a commis une erreur et a failli à notre peuple en qualifiant de “terroristes” les combattants et les martyrs palestiniens et de “terroristes” leurs opérations héroïques», a indiqué ce mouvement lundi dans un communiqué. «Qualifier de terroristes les forces nationales et islamiques qui défendent le peuple palestinien face à la campagne terroriste d’Ariel Sharon fournit des prétextes aux assassins en Israël pour poursuivre leur guerre contre les Palestiniens», a affirmé de son côté le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) dans un communiqué publié à Damas. La déclaration d’Arafat a également été qualifiée de «regrettable» par un haut responsable du Fateh. Dans ce contexte, l’attaque semble être une réponse des radicaux au rejet, jamais affiché aussi clairement par M. Arafat, d’opérations qu’une majorité de Palestiniens considère comme un moyen de lutte contre l’occupation israélienne. Le président palestinien avait jusqu’ici rejeté le parallèle établi par Israël et les États-Unis entre le réseau terroriste el-Qaëda d’Oussama Ben Laden et les radicaux palestiniens.