Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

ALGÉRIE Après dix ans d’état d’urgence, la violence se poursuit

L’état d’urgence, proclamé il y a dix ans pour enrayer la guérilla islamiste, est toujours en vigueur en raison de la violence qui continue en Algérie, mettant à mal la politique de concorde civile du président Abdelaziz Bouteflika. Le 9 février 1992, la nouvelle autorité, le haut comité d’État (HCE), décrétait l’état d’urgence, moins d’un mois après avoir succédé, dans la précipitation, au président Chadli Bendjédid, poussé à la démission par l’armée, après le triomphe électoral du Front islamique du salut (FIS, dissous) qui promettait d’instaurer une république islamique en Algérie. Avec cette disposition, le HCE voulait ainsi étouffer toute tentative du FIS de reprendre par la violence les bénéfices de sa victoire électorale qui lui avait échappé avec l’annulation du premier tour des législatives qui avait eu lieu en décembre 1991. Les résultats laissaient présager une victoire écrasante pour le courant islamiste. Prévu dans un premier temps pour un an, l’état d’urgence devait ramener le calme et éviter au pays de plonger dans la violence des groupes armés islamistes qui a connu ces derniers jours une nouvelle flambée avec une cinquantaine de 50 morts. Quelques jours avant la proclamation de l’état d’urgence, un groupe armé, Les Fidèles au serment, annonçait le déclenchement du jihad à partir des Aurès, dans l’est algérien, où des heurts violents venaient de se produire entre militants islamistes et forces de l’ordre. Le 7 février, jour de la grande prière hebdomadaire du vendredi, ces affrontements s’étaient propagés à travers tout le pays, notamment à Alger, faisant plus de 50 morts et 200 blessés. Pour faire face à cette situation, les autorités proclamaient l’état d’urgence qui sera suivi le 4 mars de la dissolution du FIS accusé de «mener des actions subversives mettant en péril l’ordre public et les institutions de l’État». L’état d’urgence, donnant à l’armée des pouvoirs de police, était instauré pour une année avec possibilité d’être levé avant terme, précisaient les autorités. Il a été reconduit d’année en année en raison des tueries et des attentats des groupes armés islamistes, qui ont fait plus de 100 000 morts officiellement. Dès son entrée en vigueur, six policiers furent assassinés dans la nuit du 9 au 10 février 1992, à la Casbah, la vieille ville d’Alger, et deux autres le lendemain à Bordj Ménaïel (70 km à l’est d’Alger). Le 13 février, six militaires furent également tués dans l’attaque d’un atelier de réparation navale près du commandement national de la Marine, à l’Amirauté, au port d’Alger. Le FIS demande alors aux Algériens de «ne pas se résigner» face à un pouvoir «bâti sur la force brutale» et appelé, selon lui, à «s’effondrer». Celui-ci répond par l’arrestation des milliers de militants islamistes détenus dans des «centres de sûreté», au Sahara, que les organisations de défense des droits de l’homme dénonceront comme des «camps de concentration». Face à cette pression, des milliers d’autres rejoignent les maquis et l’armée les pourchasse. Le pays s’enfonce dans la violence qui va coûter la vie notamment au président du HCE, Mohamed Boudiaf, assassiné par son garde du corps, le 27 juin 1992, à Annaba (est). Les autorités vont alors combiner cette lutte en essayant à plusieurs reprises de négocier avec les dirigeants du FIS emprisonnés. En octobre 1997, elles obtiennent un cessez-le-feu de l’Armée islamique du salut (AIS), une des factions armées, dont les combattants seront amnistiés en janvier 2000 dans le cadre de la politique de concorde civile du président Bouteflika arrivé au pouvoir en avril 1999. Mais deux organisations extrémistes, le Groupe islamique armé (GIA) d’Antar Zouabri et le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) de Hassan Hattab continuent leurs attentats et tueries.
L’état d’urgence, proclamé il y a dix ans pour enrayer la guérilla islamiste, est toujours en vigueur en raison de la violence qui continue en Algérie, mettant à mal la politique de concorde civile du président Abdelaziz Bouteflika. Le 9 février 1992, la nouvelle autorité, le haut comité d’État (HCE), décrétait l’état d’urgence, moins d’un mois après avoir...