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Actualités - REPORTAGE

OLYMPISME - Jour J aujourd’hui des JO 2002 La fête de la neige et de la glace à Salt Lake City (photo)

Les Jeux olympiques d’hiver vont faire briller les sports de neige et de glace, des plus pratiqués comme le ski alpin, le hockey ou le patinage aux plus confidentiels comme le biathlon ou le bobsleigh. Des disciplines encore moins connues comme le skeleton qui n’avait fait qu’une brève apparition aux Jeux de 1948, vont avoir les honneurs de la tribune olympique. Il court à Salt Lake City une plaisanterie selon laquelle la France n’a qu’un pratiquant de cette discipline, Philippe Cavoret, et qu’il sera à Salt Lake City pour se jeter, couché tête en avant, sur son squelette de luge dans la piste glacée. Comme tous les quatre ans, cependant, et comme le 100 m messieurs lors des Jeux d’été, la descente sera le grand moment de la quinzaine olympique. La beauté et les exigences des pistes creusées dans les Montagnes Rocheuses et baptisées Grizzly pour les hommes et Fleur sauvage pour les dames auraient suffi à assurer le succès des deux courses qui auront lieu dimanche et lundi. Mais le ski alpin a reçu un surcroît de dramatisation et de médiatisation au cours des derniers mois. Un terrible accident de moto a plongé son plus grand champion du moment, l’Autrichien Hermann Maier, au bord de l’amputation, puis, dès sa sortie de l’hôpital, ouvert un feuilleton sur le thème «Herminator reviendra-t-il ?». Herminator n’est pas revenu et un autre Autrichien, Stephan Eberharter a pris sa place de favori de la descente en s’imposant sur les pistes de Val d’Isère, du Lauberhorn et du Hahnenkamm. Chez les dames, le malheur a aussi frappé, lorsque la Française Régine Cavagnoud, championne du monde de Super-G, s’est tuée sur une piste d’entraînement autrichienne, le 31 octobre. L’Allemande Hilde Gerg sera là cependant pour défendre son titre de championne olympique de slalom avec une broche en titane de 30 cm dans la jambe droite. Et l’Américaine Picabo Street sera également là pour assurer le volet patriotique avec son casque décoré d’un drapeau américain mais aussi l’aigle des États-Unis sur le front, la statue de la Liberté sur le côté droit et un F16 de l’US Air Force sur le côté gauche. Patinoire brûlante Le patinage artistique ne connaît pas cette année la tension du duel jusqu’au sang entre les Américaines Nancy Kerrigan et Tonya Harding en 1994 à Lillehammer. Les entraîneurs font de leur mieux pourtant pour passionner les foules par une polémique sur l’impartialité des juges. Le Russe Valentin Piseyev a déclenché la guerre psychologique dès son arrivée à Salt Lake City. «Personne ne veut nous voir remporter toutes les médailles d’or», a-t-il dit. «Nos patineuses devront dominer leurs adversaires de la tête et des épaules pour gagner car la moindre erreur permettrait des jugements partiaux.» «Certains juges ne favorisent pas la discipline et ne favorisent pas nos affaires», a répliqué Didier Gailhaguet, chef de la mission française et ancien entraîneur de patinage. «J’espère qu’au-delà de tout ça le sport triomphera. Aux Jeux olympiques, il serait malvenu que les meilleurs ne gagnent pas». En hockey aussi la pression sera grande. Les États-Unis voudraient vaincre la frustration de perdre régulièrement dans un de leurs sports majeurs sauf quand ils patinent sur leur glace comme à Squaw Valley en 1960 et Lake Placid en 1980. Les Canadiens eux n’ont plus gagné depuis 1952 alors qu’ils avaient longtemps été la puissance dominante dans leur sport national. Comme à Nagano, les Tchèques seront en embuscade. Les Russes, les Suédois et les Finlandais aussi. D’autres athlètes espèrent bien sûr obtenir la consécration à Salt Lake City. Le sauteur à skis allemand Sven Hannawald s’est envolé cette année vers un grand chelem dans la Tournée des quatre tremplins que personne n’avait jamais réussi avant lui. Planer sur le tremplin de l’Utah Olympic Park comme il l’a fait sur ceux de d’Obersrdorf, Garmisch-Partenkirchen, Innsbrück et Bischofshofen scellerait à jamais sa statue. Plus modestes certains s’acharneront à tourner le plus vite possible sur les pistes de patinage de vitesse et de shorttrack. D’autres comme les Français Raphael Poirée et Corinne Niogret s’enfonceront dans les bois, skis aux pieds et fusil à l’épaule, pour conquérir le seul trophée qui manque encore à leur palmarès. La gazette des JO Patriote. Dans le style patriotique, Picabo Street atteint des sommets. La championne olympique du super-G a en effet présenté un casque avec dessinés le drapeau américain et un aigle royal sur la partie frontale, des avions F16 sur le côté gauche et la statue de la Liberté à droite. Explication de la championne : «Cela montre combien je suis fière de représenter les États-Unis». Mystère. Comme d’habitude, le mystère subsiste autour du nom du dernier porteur de la flamme. Qui allumera la vasque olympique lors de la cérémonie d’ouverture ? Serait-ce un travail d’équipe avec les hockeyeurs américains du Miracle sur la glace en 1980 ? Ou un pompier-héros de New York ? Ou une gloire de l’Utah, voire de la communauté mormone... «Il faut bien garder quelques secrets», répète Mitt Romney, président du SLOC, avec un petit sourire en coin. Géant. En attendant comme tous les concurrents de découvrir jeudi, à l’occasion du premier entraînement, la piste Grizzly de Snowbasin, théâtre de la descente et du super-G masculins, les Français ont travaillé mercredi sur une piste voisine en slalom géant, la discipline de base du ski alpin. Arrivés lundi, les descendeurs tricolores se remettent doucement du décalage horaire. Complète. «Ca a l’air pas trop mal» : tel est le premier jugement porté par Gilles Brenier, responsable de l’équipe de France messieurs de ski alpin, sur la piste Grizzly. «Elle est complète, avec une bonne bosse au départ, un dévers et un enchaînement de virages», a indiqué Brenier. «Il fait froid la nuit et chaud dans la journée. C’est une neige de printemps, comme on a l’habitude d’en trouver aux États-Unis», a-t-il ajouté. Remplacement. Le couple arménien Maria Krasiltseva-Artem Znachkov a été choisi par la Fédération internationale de patinage (ISU) et le Comité international olympique (CIO) en remplacement des Français Sarah Abitbol-Stéphane Bernadis, forfaits en raison de la blessure à un tendon d’achille d’Abitbol, samedi dernier. Les Arméniens arriveront vendredi soir à Salt Lake City, soit à la veille de leur entrée en piste pour le programme court. Père-fils. Werner et Christopher Hoeger seront les premiers père et fils de l’histoire des Jeux d’hiver à concourir dans la même discipline : la luge. Plus surprenant encore est le fait qu’ils représenteront le Venezuela pays où est né Werner le papa avant d’immigrer aux États-Unis où Christopher a vu le jour. Sensibilisés à la luge en 1998, les deux ont disputés les Mondiaux l’an dernier, le fils de 18 ans ayant terminé deux rangs devant papa quadragénaire (48e et 50e). le souvenir du 11 septembre à la cérémonie d’ouverture La cérémonie d’ouverture des 19es Jeux olympiques d’hiver, vendredi à Salt Lake City (Utah), premier rassemblement planétaire depuis le 11 septembre, est placée sous le double sceau de la célébration de l’esprit olympique et d’un hommage aux victimes des attentats. Le président américain George W. Bush, plus de 2 500 athlètes, 77 délégations représentant autant de pays et plus de 50 000 spectateurs sont prévus d’assister à ce spectacle chorégraphique, musical et pyrotechnique haut en couleur, qui donne traditionnellement le coup d’envoi de la quinzaine olympique avant l’entrée en scène des athlètes. Cette cérémonie d’ouverture devrait, par ailleurs, être suivie par quelque 3,5 milliards de téléspectateurs. La cérémonie de trois heures, qui se déroule dans le stade Rice-Eccles (52 000 places), dont la scène devrait être en partie transformée en vaste patinoire, débute à 18h00 heure locale (3h heure de Beyrouth samedi). Par crainte de nouveaux attentats, une sécurité draconienne, à terre comme dans les airs, va entourer ces festivités, dont l’un des temps forts devrait être l’évocation des tragiques attentats du 11 septembre qui ont fait 3 000 morts et disparus. Une immense clameur patriotique devrait ainsi envelopper le stade, à l’entrée du drapeau américain retrouvé sur les ruines du World Trade Center, accompagné d’une garde d’honneur composée d’athlètes et de héros des attentats. Le drapeau sera ensuite hissé sur le stade olympique. Quatre mille figurants Pour le reste et, comme à l’habitude, les préparatifs de la cérémonie, qui impliquent 4 000 figurants, sont entourés du plus grand secret notamment en ce qui concerne l’identité du dernier porteur de la flamme olympique. Celle-ci devait arriver jeudi soir à Salt Lake City, après avoir parcouru 22 000 km en 65 jours aux États-Unis. La cérémonie elle-même suit un stricte protocole olympique, avec la proclamation officielle de l’ouverture des Jeux, le traditionnel défilé des athlètes – ouvert par la Grèce et clôturé par la délégation américaine – et l’allumage de la vasque olympique. Elle s’annonce également comme un grand spectacle sur le thème, «Light the fire within» (allumez la flamme en vous), et elle célèbre l’Ouest américain, selon les organisateurs. Parmi les artistes internationaux qui animeront la cérémonie, produite par le réalisateur Don Mischer, le chanteur britannique Sting et le violoncelliste d’originie chinoise Yo-Yo Ma, ainsi que le célèbre chœur de l’Église des Mormons, reflet de l’héritage culturel et religieux des Jeux dans l’Utah. Un lourd tribut d’absents Toujours plus vite : c’est en poursuivant cette pente fatale que la constellation du ski alpin, gravitant autour de Hermann Maier, a été pulvérisée avant d’atteindre le ciel olympique de Salt Lake City. Le seul forfait de l’Autrichien, insuffisamment remis d’une blessure à une jambe lors d’un accident de moto, dont l’étoile brillait au firmament depuis les JO de Nagano (or en Super-G et en slalom géant), aurait suffi à donner la mesure du vide créé. Mais le maître du destin voulait un tribut plus conséquent. Il allait choisir la Française Régine Cavagnoud, championne du monde de super-G. La skieuse heurtait un entraîneur allemand à pleine vitesse, le 29 octobre en fin de matinée, lors d’un stage sur un glacier autrichien, deux jours après sa troisième place dans le slalom géant de Soelden. La leader de l’équipe de France décédait deux jours plus tard à la clinique universitaire d’Innsbruck. Après l’irrémédiable, le drame du jeune descendeur suisse Silvano Beltrametti, dont l’avenir radieux s’est éteint pour une faute de trajectoire dans la descente de Val-d’Isère qui l’a rendu tétraplégique, a ajouté à la tristesse. Moins dramatique, mais symptomatique des risques et d’une traumatologie spécifiques, la liste des blessés n’a cessé de s’allonger depuis la préparation estivale. Les plus exposés, les descendeurs ont évidemment payé un lourd tribut, avec notamment la Canadienne Emily Brydon, l’Allemand Florian Eckert, les Autrichiens Werner Franz et Josef Strobl, le Français Nicolas Burtin. Forfait de Sarah Abitbol Même les slalomeurs n’ont pas été épargnés. Le champion olympique norvégien Hans-Petter Buraas et l’Autrichien Mario Matt, tenant du titre mondial, ont ainsi renoncé sur blessure. Autre discipline dangereuse, le saut a laissé dans le désarroi l’Allemand Marko Baacke, champion du monde de combiné nordique (sprint). Victime d’une culbute, Baacke, 21 ans, a subi l’ablation du rein gauche. Vice-champion du monde des bosses (freestyle), le Canadien Pierre-Alexandre Rousseau regardera les JO à la télévision, en portant une minerve. La France a perdu une chance de médaille avec la blessure (rupture du tendon d’Achille gauche) de la patineuse artistique Sarah Abitbol, partenaire de couple de Stéphane Bernadis. Le Norvégien Bjoern Daehlie, considéré par ses pairs comme «le fondeur du siècle», souhaitait terminer sa carrière aux JO 2002 pour enrichir son butin record de huit médailles d’or olympiques. Mais des problèmes récurrents au dos l’ont dissuadé. Heureusement, chez les dames, les absences peuvent masquer un bonheur. Ainsi, l’Allemande Gunda Niemann, triple championne olympique de patinage de vitesse à Nagano, a choisi d’être maman, laissant la voie à ses rivales, particulièrement à ses équipières de la Mannschaft. Sur ses neiges, Picabo Street croit au miracle Après le titre olympique inespéré décroché dans le super-G de Nagano, en 1998, l’Américaine Picabo Street veut croire en un nouveau miracle olympique sur la piste de descente de Snowbasin qu’elle est l’une des rares skieuses du circuit à avoir fréquentée. Il y a quatre ans, la jeune femme avait bluffé son monde en arrachant l’or par surprise, quelques mois seulement après être revenue d’une blessure aux ligaments du genou gauche qui lui avait valu un an sans ski. Aujourd’hui pourtant le défi semble plus démesuré encore à Salt Lake City, son troisième rendez-vous olympique. En mars 1998, peu après son triomphe, la descendeuse de Triumph (Idaho) s’est en effet brisé le fémur gauche en quatre endroits, et détruit à nouveau un genou, le droit cette fois-ci. Depuis, après 33 mois de pause, elle n’est que l’ombre de la grande Picabo, vice-championne olympique de descente en 1994, lauréate de la Coupe du monde de la spécialité en 1995 et 1996, championne du monde cette même année. Pourtant, la battante de 30 ans croit en ses chances dans l’épreuve reine : «Je ne veux pas regarder les JO dans mon propre pays. Je veux participer, porter le drapeau à la cérémonie. Si je me qualifie, je serais dans la course à la médaille», confiait-elle il y a un an, lors de son énième retour. En un an, Street la revenante n’a pas totalement convaincu. Une sixième, puis une cinquième place à Lake Louise (une de ses pistes fétiches) en début de saison furent ses meilleurs résultats. Pire, elle n’est pas parvenue à se qualifier pour défendre son titre en super-G, laissant quatre Américaines la devancer dans cette discipline. « J’ai tout à gagner » «J’ai tout à gagner, peu à perdre ici, estimait-elle mercredi, au cours d’une conférence de presse. Si j’avais été meilleure cette saison, j’aurais des regrets de ne pas courir le super-G, mais j’ai été nulle. C’est la meilleure équipe qui sera alignée». C’est donc sur une seule course que Picabo jouera son unique chance de médaille avant sa retraite annoncée, pour tenter de devenir la première Américaine, messieurs et dames confondus, à avoir fréquenté trois podiums olympiques. Sur la piste Fleur sauvage qui désavantage les glisseuses de son acabit, Picabo – «eau brillante» en indien – aura toutefois un atout : en raison de l’annulation de la Coupe du monde féminine prévue à Snowbasin la saison dernière, elle est l’une des rares skieuses à avoir reconnu la descente olympique, à l’occasion d’une Coupe noraméricaine qu’elle avait d’ailleurs remportée, en mars dernier. Elle sait également qu’aux Jeux olympiques, ses compatriotes n’ont pas leur pareil pour renverser les plus pessimistes des pronostics. Anissina-Peizerat, l’espoir français du patinage artistique La France compte sur ses danseurs sur glace Marina Anissina et Gwendal Peizerat pour rapporter une médaille des Jeux olympiques d’hiver, après le forfait du couple de patinage artistique Sarah Abitbol-Stéphane Bernadis, alors que les individuels messieurs et dames pourraient être ravalés au rang de figurants à Salt Lake City (États-Unis). Les champions du monde 2000 de danse sur glace sont le meilleur atout d’une équipe de France dont la composition définitive a été soumise à des aléas de dernière heure, après le remplacement de Stannick Jeannette par le jeune Brian Joubert (17 ans), troisième des récents championnats d’Europe, et la blessure au tendon d’Achille de Sarah Abitbol. Les danseurs sur glace français ont atteint une véritable dimension artistique dans le programme libre, «Liberta». En cherchant à rendre hommage à la Liberté, Marina Anissina et Gwendal Peizerat se sont affranchis des contraintes d’un sport spectacle très codifié pour exécuter un véritable ballet moderne. Le chorégraphe Bruno Vandelli a créé avec eux un mouvement, sur des musiques de Jean-Claude Petit et de l’Italien Ennio Morricone, que n’aurait pas renié Maurice Béjart. Tout a été pensé, mesuré, pour que la Liberté devienne celle des patineurs, du public et également des juges, appelés à apprécier cet élan libérateur. Tout au long de cette danse, revient en leitmotiv la phrase du début des prédications du pasteur américain Martin Luther King : «I had a dream» (J’ai fait un rêve). Le rêve olympique des danseurs français est pourtant soumis à l’appréciation d’un jury nommé lors d’une réunion à Zagreb au mois de novembre. La procédure, déjà, engendre une polémique. Pourquoi si tôt, si loin, et presque en catimini ? Réponse embarrassée de la Fédération internationale (ISU) : «Trop compliqué de réunir les jurés sur place pour élire un jury». Miracle Sarah Abitbol et Stéphane Bernadis portaient eux aussi des espoirs de médaille. Ils regarderont les JO d’hiver à la télévision, en France. Sarah Abitbol, victime d’une déchirure totale du tendon d’Achille gauche lors d’un entraînement, le 2 février, à Logan (Utah), durant l’exécution d’un «triple boucle piqué», a été immédiatement rapatriée sur Paris et opérée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. «Pour moi, c’est un rêve qui s’écroule après vingt ans de patinage», a déclaré la patineuse. «J’ai d’autant plus de regrets que nous étions bien préparés», a-t-elle ajouté avant de demander à tous ses camarades «de patiner avec encore plus de cœur, pour nous». Chez les dames, une certaine homogénéité règne avec Vanessa Gusmeroli et Laetitia Hubert, d’un niveau quasi équivalent. Mais il est loin de leur permettre de lutter à armes égales avec les Russes Irina Slutskaya et Maria Butyrskaya et l’Américaine Michelle Kwan, favorites de la compétition. Frédéric Dambier, compétiteur appliqué et constant, et Brian Joubert, un junior éblouissant, défendront les couleurs de la France chez les messieurs. Aux championnats d’Europe, à Lausanne (Suisse), ils ont tous les deux passé des quadruples sauts. Joubert a décroché la médaille de bronze et Dambier s’est classé troisième du programme libre. Tout peut arriver derrière les favoris russes, Alexeï Yagudin et Evgueni Plushenko. L’Américain Todd Eldredge, qui évolue à domicile, n’a jamais effectué un quadruple saut durant sa déjà longue carrière. Un petit miracle serait le bienvenu pour l’Américain comme pour les Français. Ski de fond : la succession de Daehlie Le «Roi du ski de fond», le Norvégien Bjoern Daehlie, huit titres de champion olympique, dont trois à Nagano en 1998, a pris sa retraite à 34 ans, laissant vacant son trône aux Jeux olympiques de Salt Lake City. L’un des plus sérieux prétendants à sa succession est le double champion du monde, le Suédois Per Elofsson, 24 ans, actuel leader de la Coupe du monde. Les Norvégiens, avec Tomas Alsgaard, sont bien évidemment présents, tandis que l’autre grande nation du ski de fond, la Finlande, est encore sous le choc du scandale de dopage lors du Mondial 2001 chez elle à Lahti. Pour l’anecdote, l’Espagne pourrait être représentée sur un podium hivernal, grâce à Johann Muehlegg, 31 ans, champion du monde du 50 km libre, mais allemand d’origine. Chez les dames, le parcours d’altitude de Soldier Hollow devrait être le théâtre d’un duel entre la Tchèque Katerina Neumannova et la double championne du monde norvégienne Bente Skari. Duel arbitré par les Russes Olga Danilova, Larissa Lazutina et Julia Tchepalova, qui avaient remporté toutes les médailles d’or à Nagano. Un couple en or ? Au Japon, les sauteurs allemands étaient rentrés bredouilles dans les épreuves individuelles, se contentant de l’argent par équipes. Cette fois, l’humiliation devrait être évitée, avec Martin Schmitt et Sven Hannawald. Ce dernier partira même grand favori sur le tremplin américain après avoir réussi l’exploit de remporter tous les concours lors de la Tournée des quatre tremplins, cet hiver. Seul le Polonais Adam Malysz, leader de la Coupe du monde, paraît en mesure de lui voler la vedette. En biathlon, la belle histoire des JO pourrait venir d’un couple. Actuel leader de la Coupe du monde, compétition qu’il a remportée les deux dernières saisons, le Français Raphaël Poirée partira favori chez les messieurs, tout comme son épouse, la Norvégienne Liv-Grete Poirée chez les dames. Mme Poirée qui reste sur une série de quatre victoires consécutivement en Coupe du monde devra se méfier de la Suédoise Magdalena Forsberg, vainqueur de la Coupe du monde depuis cinq ans. En combiné nordique, la lutte s’annonce serrée pour la succession du Norvégien Bjarte Engen Vik entre l’Autrichien Felix Gottwald et son dauphin au classement de la Coupe du monde l’Allemand Ronny Ackermann, à moins que Samppa Lajunen, chef de file d’une impressionnante équipe de Finlande, ne mette tout le monde d’accord. EN BREF La petite histoire des Jeux olympiques Cinq choses que vous ne savez peut-être pas sur les Jeux olympiques d’hiver : 1. Les Irlandais qui se sont rendus à Salt Lake City seront étonnés de voir que la pinte de Guinness se vend 9,60 dollars dans un bar du centre ville. 2. Kim Yoon-mi n’avait que 13 ans lorsqu’elle a remporté avec la Corée du Sud l’or olympique du relais de short track en 1994 à Lillehammer – un record dans l’histoire des Jeux. 3. Environ 22 000 bénévoles, ainsi que 15 000 agents de sécurité veillent au bon déroulement des Jeux à Salt Lake City. 4. 94 % des pratiquants de curling sont canadiens. Les Suisses sont champions du monde en titre. 5. Le Canada est resté invaincu en hockey sur glace de 1920 à 1936. Drapeau afghan : démenti du CIO Le Comité international olympique (CIO) a démenti hier que les nouvelles autorités afghanes lui aient demandé à faire défiler symboliquement le drapeau du pays lors de la cérémonie d’ouverture des JO d’hiver, aujourd’hui, à Salt Lake City. En réaction à des informations selon lesquelles le CIO aurait opposé un refus à une telle démarche, le service de presse de l’instance olympique a affirmé que celle-ci n’avait «jamais reçu de demande en ce sens». Il a néanmoins indiqué que, si tel avait été le cas, le CIO y aurait répondu par la négative. «Lors de la cérémonie d’ouverture, la marche des athlètes présente, sous leurs couleurs nationales, les concurrents participant aux compétitions. Il n’y a pas de participant afghan inscrit aux Jeux de Salt Lake City et il n’y en a d’ailleurs jamais eu lors des Jeux précédents», a expliqué le service de presse. «Faire défiler, même symboliquement, une délégation afghane fictive aurait été un acte à caractère purement politique incompatible avec la charte olympique», a-t-on ajouté de même source. Le service de presse a rappelé que le Comité national olympique afghan avait été suspendu par le CIO en octobre 1999 et que les relations n’avaient pas été renouées depuis. Il a confirmé que des contacts préliminaires étaient en cours avec les nouvelles autorités de Kaboul et que le CIO avait prévu à terme d’examiner avec elles les conditions dans lesquelles l’Afghanistan pourrait réintégrer la famille olympique. Lech Walesa présent à la cérémonie d’ouverture Le chef historique du syndicat Solidarité et ancien président polonais Lech Walesa participera à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques d’hiver, aujourd’hui à Salt Lake City (États-Unis), a annoncé hier la directrice de son bureau à Gdansk (nord), Ewa Wolanska. «Lech Walesa a été invité par le comité d’organisation des Jeux, en tant que Prix Nobel de la paix, pour prendre part à la cérémonie d’ouverture. Il sera en cette qualité le seul représentant du continent européen», a déclaré Mme Wolanska, citée par l’agence PAP. Accompagné de son épouse Danuta, M. Walesa a quitté jeudi Gdansk pour Salt Lake City (Utah) où le couple doit séjourner jusqu’au 17 février, a-t-elle précisé.
Les Jeux olympiques d’hiver vont faire briller les sports de neige et de glace, des plus pratiqués comme le ski alpin, le hockey ou le patinage aux plus confidentiels comme le biathlon ou le bobsleigh. Des disciplines encore moins connues comme le skeleton qui n’avait fait qu’une brève apparition aux Jeux de 1948, vont avoir les honneurs de la tribune olympique. Il court à...