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Actualités - REPORTAGE

Les sorties de la semaine La guerre, l’amour et autres spectacles(photos)

Quatre nouveautés, cette semaine, et il y en a pour tous les goûts. Se détache du lot le film français de Raoul Ruiz. «Les âmes fortes» (d’après Jean Giono), certainement pas destiné au «grand public». Autres titres : «Behind Enemy Lines», de John Moore, un film de guerre (américain), d’ailleurs pas mal fabriqué – «Heartbreakers», une comédie assez divertissante et bien jouée, réalisée par David Mirkin (compte-rendu critique signé Raya Abi-Rached)... et il y a même Jean-Claude Van Damme à l’affiche (dans «The Replicant», de Ringo Lam). Additif : il semble qu’«Amélie Poulain» est maintenue au Kaslik – dans la perspective des nominations aux Oscars ?! Films annoncés pour le jeudi 14 : «Serendipity», de Peter Chelsom – un nouvel «Hamlet» (signé Michael Almereyda) et «Ali» de Michael Mann. L’Amérique en guerre Behind Enemy Lines, de John Moore Attention, les «lignes ennemies» du film ne sont pas celles des talibans en Afghanistan. C’est la guerre en Bosnie qui est concernée, alors que la situation politico-militaire dans les Balkans évoluait constamment, dans un contexte particulièrement fluide et déroutant. Le projet de ce film date certainement d’avant les événements tragiques du septembre 2001, mais on peut se demander si, depuis, quelques modifications n’avaient pas été apportées au scénario, le film ayant fini par sortir après une certaine période d’attente. Toujours est-il que Behind Enemy Lines ne ménage pas les militaires de Belgrade, alors que la résistance antiserbe y est montrée (sans trop d’insistance tout de même) avec une sympathie visible. L’histoire du pilote Scott O’Grady (il s’appelle ici le lieutenant Chris Burnett, joué par Owen Wilson) nous est donnée comme authentique – sans autre garantie. Son avion de reconnaissance est descendu au-dessus de la Bosnie. Le co-pilote de Chris est froidement exécuté par les Serbes, lui-même ayant pu s’éloigner du lieu de leur chute. Dès lors, on va suivre la longue traque de Chris par les miliciens, qui ont reçu l’ordre de se débarrasser à tout prix de cet homme gênant. Le réalisme laisse parfois à désirer, mais il y a des scènes impressionnantes (au niveau de la production on a mis le paquet). Cependant, à bord du porte-avions US où était basé Chris, l’amiral Reigart (Gene Hackman, comme toujours impeccable et grand atout du film) va décider, contre l’avis de l’Otan (NATO, si vous préférez), de tout faire pour sauver Chris. Récupération assurée, vous vous en doutez – à la gloire de l’armée américaine, comme il se doit –, ce qui vaudra à Reigart de perdre son poste. Avec l’appoint de la dénonciation de l’opportunisme méfiant des responsables de Washington, la propagande passe mieux. Strictement en termes de cinéma de genre (la guerre), c’est du bon travail. ÉLITE, EMPIRE/DUNES/ SODECO/SOFIL/GALAXY/ MKALLÈS, ESPACE, St.-ÉLIE La troublante histoire de Thérèse Les âmes fortes, de Raoul Ruiz Les âmes fortes est une œuvre relativement peu connue de Jean Giono, grand romancier français trop souvent mésestimé. Il faut dire que ce récit est éloigné de la thématique habituelle de l’auteur de Que ma joie demeure, L’eau vive, Le hussard sur le toit, ou encore Le chant du monde. C’est sans doute ce qui a incité Raoul Ruiz – cinéaste du Temps retrouvé, d’après Proust – à en filmer une adaptation. L’histoire de Thérèse est curieusement troublante. Cette jolie paysanne avait quitté son village (on était alors en 1882) pour s’établir en ville, avec son fiancé Firmin. Sa rencontre avec la belle Mme Numance, riche et généreuse, va être déterminante : la relation entre ces deux femmes de caractère – plus et mieux : des «âmes fortes» – devient vite exclusive et passionnelle. Au point qu’on peut se poser des questions. Mais le cinéaste ainsi qu’Arielle Dombasle (Mme Numance) sont formels : la sexualité n’est pas en question ici. Nous sommes dans une zone d’ombre(s) et de mystère, au-delà d’une vérité ambiguë. C’est ce qui explique l’attrait et la fascination exercés par le film. Les interprètes, surtout Laetitia Casta (Thérèse) et John Malkovich (M. Numance), servent fidèlement les intentions de Raoul Ruiz, autant que, probablement, celles de Giono. Un film français à découvrir (sans trop tarder !). CONCORDE, ABRAJ, KASLIK La mère, la fille et le fric Heartbreakers, de David Mirkin Disons-le tout de suite : Heartbreakers est une comédie sociale légère et drôle ! Sigourney Weaver, Gene Hackman et Jennifer Love-Hewitt forment un trio d’acteurs talentueux qui crèvent l’écran malgré le fait que l’histoire ne soit pas passionnante. En résumé : Weaver et Love-Hewitt jouent mère et fille, un duo d’escroqueuses qui séduisent les hommes, les épousent puis s’enfuient avec leur fortune ! Entre-temps, tous les genres d’hommes défilent, du vieil homme riche (Gene Hackman), au jeune escroc (Ray Liotta). Les choses vont bon train, jusqu’au jour où la fille décide de se lancer dans une carrière solo ! Les situations sont amusantes, mais le film aurait pu être bien plus drôle... Les prestations sont vraiment très bonnes : Sigourney Weaver, qui nous avait plutôt habitués à des rôles dramatiques sérieux, est adorable de spontanéité dans ce rôle de femme fatale qui ne se prend pas au sérieux. Heartbreakers est agréable et divertissant, mais reste insignifiant. David Mirkin a d’ailleurs toujours réalisé des films aussi légers, par exemple Romy and Michele’s High School Reunion avec Mira Sorvino (97), un film déjà bien oublié. EMPIRE/DUNES/SODECO/ MKALLÈS, ESPACE JCVD, lui aussi, déclone ! The Replicant, de Ringo Lam Inutile de préciser aux lecteurs de cette rubrique que je n’ai pas visionné The Replicant (de toute façon, le film n’a pas été montré à la presse - prudence ?!). Cela dit, les clones sont à la mode au cinéma aussi. Vous imaginez : deux – ou plus, qui sait – Van Damme, au lieu d’un ! L’épreuve serait insoutenable. Et pourtant, le film a trouvé des défenseurs à Paris, ô surprise ! On aura tout vu, mais pas The Replicant pour ce qui nous concerne. CONCORDE, FREEWAY, ABRAJ, ZOUK, LES AMBASSADES
Quatre nouveautés, cette semaine, et il y en a pour tous les goûts. Se détache du lot le film français de Raoul Ruiz. «Les âmes fortes» (d’après Jean Giono), certainement pas destiné au «grand public». Autres titres : «Behind Enemy Lines», de John Moore, un film de guerre (américain), d’ailleurs pas mal fabriqué – «Heartbreakers», une comédie assez divertissante...