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Actualités - DOCUMENT

SANTE Symposium médical aujourd’hui à l’Hôtel-Dieu Renforcer le système des urgences pour une meilleure prise en charge préhospitalière

Aujourd’hui mardi, un symposium ayant pour thème la prise en charge préhospitalière se tiendra tout au long de la journée à l’auditorium de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu. Premier du genre au Liban, ce meeting organisé par l’institution hospitalière située à Achrafieh, en collaboration avec la société libanaise de pédiatrie, est prévu à l’intention de la collectivité des professionnels de la santé. Il devrait regrouper des médecins, des infirmières, des sages-femmes, des éducateurs, ainsi que des paramédicaux, notamment des secouristes de la Croix-Rouge, des pompiers et des membres de la Défense civile. Le symposium a plusieurs objectifs : améliorer les connaissances pratiques des professionnels de la santé en termes de prise en charge préhospitalière des patients en situation critique, mettre en contact des intervenants destinés à fonctionner ensemble dans des conditions d’urgence, organiser des séances de travail sur des sujets nécessitant une approche consensuelle et permettre l’expression multisectorielle des professionnels de l’éducation et de la santé. L’idée d’une meilleure prise en charge, dès le moment de l’accident, des patients qui arrivent aux urgences, a germé depuis longtemps dans la tête du Dr Bernard Gerbaka, pédiatre, président de la Commission scientifique de l’Hôtel-Dieu et membre du conseil municipal de Beyrouth. Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, le spécialiste souligne que «c’est avec la constatation du nombre élevé, au Liban, des personnes qui meurent suite à des traumatismes, notamment les accidents domestiques et les accidents de la route, que nous avons décidé d’organiser ce symposium entre les diverses parties impliquées dans les soins préhospitaliers et les urgences». Les accidents domestiques touchent principalement les enfants en bas âge. De plus, «des études effectuées sur 18 hôpitaux en 1995 et sur 9 établissements hospitaliers en 1999 ont démontré que les accidents de la route forment la principale cause de décès chez les adolescents âgés entre 14 et 18 ans et les adultes jeunes et mâles (c’est-à-dire les hommes âgés de moins de 45 ans)», relève le Dr Gerbaka. «La plus importante cause de décès au Liban pour les personnes âgées entre 1 mois et 45 ans est due donc aux accidents domestiques et accidents de la route», indique-t-il. Il faut donc absolument lutter contre ce phénomène de diverses manières. Cela est possible, selon le Dr Gerbaka, en mettant en place un programme de prévention des accidents auquel participerait un réseau formé du pouvoir exécutif, des municipalités, des institutions académiques et scientifiques (universités, CNRS…), et des ONG spécialisées. «Ce réseau ne peut être efficace sans le citoyen», relève le spécialiste qui n’oublie pas de souligner l’importance du rôle des collectivités locales qui devraient former le lien, dans ce programme, entre le pouvoir et les citoyens. Inciter toutes les personnes concernées à coordonner le travail Le Dr Gerbaka expose un autre point, en citant des études démontrant qu’un certain nombre de décès dus au traumatisme surviennent avant ou au cours du transport du malade à l’hôpital. «Nous avons remarqué que 25 à 35 % de ce genre de décès peuvent être prévenus, ainsi plus de 100 personnes par an pourraient être sauvées», dit-il. «Généralement, les décès qui surviennent avant l’arrivée du malade aux urgences de l’hôpital sont dus à une prise en charge soit incomplète, soit inadaptée, soit non organisée, d’où l’importance de la coordination entre les infirmières, les médecins, et les paramédicaux», ajoute-t-il. Pour le Dr Gerbaka, «le symposium devrait améliorer les connaissances pratiques des paramédicaux, car les secouristes de la Croix-Rouge, de la Défense civile, ou du département des pompiers ne travaillent pas tous de la même manière». Il faudra donc harmoniser leur action. C’est l’une des raisons pour lesquelles, au cours de ce meeting, des intervenants de divers domaines, qui sont destinés à fonctionner et à travailler ensemble dans les situations d’urgence, seront mis en contact. Plus tard, des protocoles et des guides de soins communs devraient êtres créés. «Ce genre de symposium peut contribuer à changer les choses, à mobiliser des personnes, à les inciter – eux qui viennent de divers secteurs – à travailler ensemble pour améliorer les soins dispensés aux malades», déclare avec enthousiasme le Dr Gerbaka. Pour le spécialiste, «il ne faut pas attendre une décision gouvernementale pour agir». Et d’expliquer que «le symposium servira, en premier lieu, à attirer l’attention de tous sur un problème bien important et bien urgent». «Il sera une sorte de catalyseur qui déclenchera beaucoup d’activités», ajoute-t-il. Le Dr Gerbaka rêve de mettre en place un projet commun à tout ce monde, «toutes ces personnes compétentes et valables» qui s’occupent des malades. Le but commun n’est-il pas le même ? Réduire la mortalité. Des médecins étrangers, notamment le Dr Jean-Christophe Mercier, président du groupe francophone de réanimation et des urgences pédiatriques, et le Dr Jean Laugier, président de la conférence des pédiatres francophones, ainsi que des spécialistes libanais venus de plusieurs hôpitaux du pays participeront au symposium. Le Dr Gerbaka espère également mobiliser les médias, afin qu’ils soulignent – eux aussi – l’importance des bons soins préhospitaliers en urgence et pour qu’ils n’oublient jamais de mettre en garde contre les accidents domestiques et de la route. Patricia KHODER
Aujourd’hui mardi, un symposium ayant pour thème la prise en charge préhospitalière se tiendra tout au long de la journée à l’auditorium de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu. Premier du genre au Liban, ce meeting organisé par l’institution hospitalière située à Achrafieh, en collaboration avec la société libanaise de pédiatrie, est prévu à l’intention de la collectivité des...