Le « Times » avait publié une information sur des relations entre Ben Laden et le Hezbollah Démenti concernant la présence d’un réseau d’el-Qaëda au Liban

Une source des services de sécurité a démenti samedi l’information parue dans le Times de Londres selon laquelle des cadres du mouvement d’Oussama Ben Laden, el-Qaëda, se trouveraient actuellement au Liban, plus précisément dans la Békaa et au Liban-Sud. Dans un article publié jeudi, le chroniqueur militaire du journal britannique, Michaël Evans, avait affirmé que «les rapports des services de sécurité en provenance de Beyrouth se recoupent sur le fait que l’un des cadres principaux d’el-Qaëda, Salah Hajer, de nationalité yéménite, se trouve au Liban depuis deux semaines, sur mission d’Oussama Ben Laden, et se serait réuni à plusieurs reprises avec diverses organisations fondamentalistes, particulièrement le Hezbollah». Selon le journaliste, les propos tenus mercredi dernier par le secrétaire à la Défense US, Donald Rumsfeld, sont fondés sur des informations parvenues au département d’État US. M. Rumsfeld avait indiqué que les États-Unis possèdent des informations concernant l’envoi par l’Iran de «terroristes» dans la Békaa via Damas pour qu’ils entraînent d’autres «terroristes» et les préparent à entreprendre des opérations. Toujours selon le Times, des diplomates britanniques ont affirmé posséder des informations importantes sur une coordination étroite entre le Hezbollah et el-Qaëda depuis des années, depuis que Ben Laden s’est entretenu avec un haut responsable du Hezbollah pour organiser la coopération entre les deux parties. Le Hezbollah aurait alors offert des armes et des explosifs à l’organisation sunnite. «Les informations selon lesquelles un des cadres d’el-Qaëda serait au Liban et aurait entamé sa coopération à une large échelle avec le Hezbollah constituent un premier signe concret sur le soutien au mouvement de Ben Laden par des organisations terroristes appuyées par l’Iran», poursuit-il. «Salah Hajer a rencontré, dès son arrivée au Liban, des responsables des organisations fondamentalistes sunnites, et s’est rendu au camp palestinien de Aïn el-Héloué pour rencontrer le leader de l’organisation Osbat el-Ansar et des combattants d’el-Qaëda, réfugiés d’Afghanistan, et qui ont combattu auprès des talibans», a indiqué Evans. Et de conclure que Ben Laden, depuis la destruction de son repère à Tora Bora, recherche un nouveau pays qui servirait de base à ses actions, ce que la surveillance US l’aurait empêché de faire en Somalie, aux Philippines et en Algérie. Le démenti local «Ces informations sont de l’intox utilisé contre le Liban. Elles sont sans aucun fondement», a affirmé samedi une source autorisée et responsable. Cette source a par ailleurs mis en exergue les «différences d’ordre idéologique» entre le Hezbollah et l’organisation el-Qaëda pour réfuter ces informations, insistant sur le fait que la formation de Ben Laden «a des bases en Asie centrale et aux Philippines, alors que le Hezbollah ne possède aucune ramification à l’extérieur». De son côté, le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a affirmé samedi au journal al-Anouar que cette information s’inscrivait dans le cadre de «la campagne de calomnies orchestrée par l’ennemi israélien contre le Liban». «Par le biais de telles fabrications, qui émanent des services de renseignements selon le quotidien, on vise à faire pression sur le Liban et à porter atteinte à sa réputation. Israël mène une campagne de grande envergure dans ce sens, et il s’agit éventuellement de coller au Liban une étiquette de pays terroriste alors que notre position hostile au terrorisme est claire depuis le début», a conclu M. Aridi. De son côté, le ministre du Travail, Ali Kanso, a abondé hier dans le sens du ministre de l’Information.