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Actualités - CHRONOLOGIE

Débat budgétaire - Le gouvernement répondra aujourd’hui aux critiques Hariri tentera de démontrer que la sinistrose est sans fondement (PHOTO)

Le Parlement se retrouve aujourd’hui pour une séance-marathon au cours de laquelle il écoutera la réponse du gouvernement aux virulentes critiques qui lui ont été adressées par soixante et un députés, de lundi à jeudi derniers, au sujet de son projet de budget 2002. L’essentiel de sa réponse, le Premier ministre en a donné le goût en inaugurant le mois des soldes, le 31 janvier. Rafic Hariri tentera de communiquer aux députés sa confiance dans la possibilité de briser à long terme le cercle vicieux de l’endettement, en insistant sur l’importance du facteur confiance, et sur les atouts du Liban, dont les privatisations, même dans une conjoncture régionale et locale difficile. Les ministres, pour leur part, répondront à certains points particuliers qui les concernent. Les députés devront ensuite voter le projet de budget, article par article, et comme à chaque fois, les ministres devront répondre à des questions impromptues qui leur seront posées, notamment sur les questions financières, sur lesquelles étaient centrées la plupart des interventions, lors du débat parlementaire : l’emprunt de 2 milliards de dollars que le gouvernement envisage, le niveau de l’endettement, les risques de la dollarisation de la dette et du maintien du taux d’intérêt servi sur la livre à son niveau actuel, etc. Pas de rendez-vous à déjeuner Le président de l’Assemblée a averti les députés que la séance sera longue, mais que la Chambre «siégera sans discontinuer jusqu’au vote du budget». Aux députés, M. Berry a demandé en particulier de ne pas «prendre de rendez-vous à déjeuner». Dans les milieux proches du chef du gouvernement, on se montrait confiant au sujet du vote budgétaire, tout en sachant que l’opposition parlementaire ferait de son mieux pour démontrer que le gouvernement ne bénéficie pas d’un appui massif. «Il est évident qu’un gouvernement qui s’attire les remontrances du chef de l’État, à la veille du débat budgétaire, et des remontrances que l’on ne s’est pas privé de reproduire dans les médias, ne bénéficie pas d’un appui massif», a déclaré une source proche du chef du gouvernement. Réunion Lahoud-Hariri Le chef du gouvernement a examiné samedi avec le chef de l’État les points principaux de sa réponse aux députés, et en général le climat de découragement qui a entouré le débat, et qui s’est communiqué à l’opinion. Les deux hommes se sont rencontrés une heure durant au palais de Baabda. M. Hariri a précisé avoir insisté auprès du chef de l’État sur la nécessité de hâter l’adoption des projets de lois transmis au Parlement, concernant la privatisation. À la veille de cette importante réunion parlementaire, M. Hariri s’est également entretenu hier soir avec M. Walid Joumblatt. Il compte sur le vote du bloc Joumblatt pour asseoir le projet de budget sur une solide majorité. Le chef du PSP a précisé, à l’issue de la réunion, qu’il a l’intention d’assister à la séance parlementaire «parce que voter, en politique, c’est important». «C’est vrai que certains mesures, comme l’instauration de la TVA, sont impopulaires. Mais une échéance nous attend, celle du forum Paris II», a ajouté M. Joumblatt. Le chef du PSP a par ailleurs espéré que les réponses des ministres serviront à éclaircir certains points obscurs. «Ainsi, a-t-il dit, le quotidien as-Safir a révélé samedi que les recettes du téléphone ont baissé, et vous vous rappelez la flambée vite éteinte qui, il y a six ou sept mois, avait signalé les communications téléphoniques assurées par des opérateurs illégaux, frustrant le Trésor d’importants revenus. Nous attendons impatiemment d’avoir des éclaircissements là-dessus». M. Joumblatt a également affirmé attendre des éclaircissements sur les échanges commerciaux entre le Liban et la Syrie, et l’entrée au Liban d’huile d’olive syrienne, conformément à un accord passé entre la Syrie et le précédent gouvernement, ce qui a représenté «une catastrophe» pour les producteurs du Chouf, de la plaine de Koura et du Sud. Pour un minimum de crédibilité Interrogé sur les perspectives réelles ou illusoires d’un changement de gouvernement, M. Joumblatt, qui avait lui-même réclamé récemment la formation d’un nouveau gouvernement, a déclaré : «J’ignore si un changement de gouvernement est possible. Je n’y ai pas voix. Mais je plaide pour un meilleur rendement du gouvernement, et une nouvelle solidarité avec la Syrie pour faire face aux menaces du président Bush. Mais nous réclamons aussi un niveau minimum de crédibilité, de la part des ministres de l’Énergie, des Télécommunications et de l’Agriculture». Enfin, M. Joumblatt, tout en soulignant que les débats sont «utiles» en général, a ajouté qu’à l’avenir, il vaudrait peut-être mieux que les débats parlementaires ne soient pas retransmis par la télévision «parce que l’opinion libanaise est très politisée, et qu’elle a été prise de défaitisme». «C’est vrai que certaines discussions étaient bonnes, mais d’autres étaient regrettables... Il ne faut pas laver tout notre linge sale en public. Ce serait meilleur pour tous», a conclu le chef du PSP.
Le Parlement se retrouve aujourd’hui pour une séance-marathon au cours de laquelle il écoutera la réponse du gouvernement aux virulentes critiques qui lui ont été adressées par soixante et un députés, de lundi à jeudi derniers, au sujet de son projet de budget 2002. L’essentiel de sa réponse, le Premier ministre en a donné le goût en inaugurant le mois des soldes, le 31...