Non, Robot Frank n’est pas une grosse boîte aux lettres peinte en rouge sang. Un conseil : évitez absolument de dire ce genre de chose en sa présence. Car Robot Frank, en plus d’être un robot, est très susceptible. Il n’aime pas du tout, mais alors pas du tout, qu’on se moque de lui. À première vue, Robot Frank peut faire de la peine. Il vit dans un coin des États-Unis avec une famille qui le laisse occuper sa cave en échange de différents petits travaux, les enfants n’arrêtent pas de se moquer de lui, et il n’a que deux amis. Dont son copain Robot Ron, un peu limité et persuadé d’être un ressortissant canadien, avec qui il aime bien traîner dans les rues. Robot Ron et Robot Frank ont plein de hobbys communs. Comme faire des blagues à des gens en les tabassant à mort, par exemple. Robot Frank déteste beaucoup de choses, mais par-dessus tout il déteste s’ennuyer. Or il s’ennuie très facilement. Dans ces instants pénibles pour l’anti-Nono-le-gentil-robot, il se délasse en tirant au paintball sur les voitures qui passent devant chez lui. Mais Robot Frank, malgré ses circuits prompts à s’échauffer excessivement, est bricoleur et pédagogue. Il a bien l’intention de se fabriquer un chien de compagnie pour lui apprendre à mordre les gens et à voler des choses dans le garage de son voisin. Mal élevé, menteur, voleur, fan de Duran Duran et ultraviolent, Robot Frank a tout pour plaire. Entre courses de caddies meurtrières, piétinement d’enfants et longs extraits haineux de son journal intime, ce site basé sur une idée minimale (la vie d’un méchant robot bon à rien racontée et illustrée par lui-même) distille un humour à froid, féroce et délirant. Robot Frank, pourquoi êtes-vous tellement en colère ? «Essayez un peu d’être un robot, ironise Frank. Je suis en colère parce qu’il y a des imbéciles qui me posent des questions d’imbécile toute la journée. Les gens me disent quoi faire et comment me comporter, comme si j’étais une machine à leur service. Je suis aussi en colère parce qu’on a annulé la plupart de mes émissions préférées à la télé». Pas facile à manier, le tas de ferrailles. Ses origines ? Il aurait été construit par une entreprise nommée Scientifiques Fous et Truands Associés. Ils construisaient alors une armée de méchants robots pour prendre le contrôle du monde ou quelque chose comme ça. Mais ils ont fait faillite et ils ont décidé de déprogrammer tous leurs robots. Frank se trouvait dans la file d’attente pour être déprogrammé et il a demandé à aller aux toilettes. Il est alors sorti par la porte de derrière pendant que les vigiles regardaient ailleurs et il a disparu comme une flèche dans la nuit. Pour Frank, l’inconvénient majeur d’être un robot est de ne pouvoir sortir un jour de pluie. Ce qui le met hors de lui-même ? Que les passants le dévisagent dans la rue. Et on se demande après pourquoi il tabasse les gens… M.G.H.
Non, Robot Frank n’est pas une grosse boîte aux lettres peinte en rouge sang. Un conseil : évitez absolument de dire ce genre de chose en sa présence. Car Robot Frank, en plus d’être un robot, est très susceptible. Il n’aime pas du tout, mais alors pas du tout, qu’on se moque de lui. À première vue, Robot Frank peut faire de la peine. Il vit dans un coin des États-Unis...
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