La conférence des ministres arabes, un succès sur tous les plans

La conférence des ministres arabes de l’Intérieur, qui a eu lieu mardi et mercredi derniers à Beyrouth, aura été, de l’avis de tous les participants, un succès total sur le plan de l’organisation et du contenu. Une source de la délégation jordanienne s’est félicitée par exemple du fait que les réunions se soient déroulées là où résidaient les responsables et les hauts fonctionnaires arabes, à l’hôtel Phoenicia. Grosso modo, les milieux officiels n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction quant à la manière dont le ministre Élias Murr a géré l’événement. Pour eux, le sommet, dont la tenue est prévue fin mars, ne peut que réussir s’il se déroule dans les mêmes conditions. D’autre part, les observateurs se sont penchés sur les critiques de M. Walid Joumblatt concernant l’organisation de la circulation automobile durant ces deux jours. Le ministère de l’Intérieur affirme, pour sa défense, que les mesures de sécurité prises autour du lieu de la conférence n’ont pas gêné les automobilistes, qui se sont abstenus d’emprunter cette direction. Sans compter que la région du Phoenicia est relativement à l’écart du centre-ville. Les sources du ministère reconnaissent toutefois que le ramassage scolaire a été perturbé du fait des axes qui ont été fermés lors du passage d’un convoi officiel. D’où la décision de donner congé aux écoliers et aux universitaires à l’occasion du prochain sommet. Une telle mesure serait d’autant moins aléatoire qu’elle serait appliquée en fin de semaine. C’est donc le maximum qu’on puisse faire pour éviter de perturber le quotidien du citoyen. En outre, M. Joumblatt est pratiquement la seule personnalité à se plaindre des mesures de sécurité. En revanche, le Premier ministre Rafic Hariri n’a pas tari d’éloges à l’égard de M. Murr. Il semble d’ailleurs que le chef du gouvernement ait inclus ce dernier dans sa liste de «bons ministres», à l’instar de Fouad Sioniora, Bassel Fleyhane et Samir el-Jisr. M. Hariri s’est félicité du parcours sans faute de son ministre de l’Intérieur dans l’organisation de la conférence arabe. Il se montre ainsi confiant quant au sommet de mars ; sommet auquel il attache une importance primordiale. En effet, selon lui, au-delà des résultats de cette réunion, c’est la tenue du sommet elle-même qui constitue pour le pays une occasion en or. Il sera en effet la preuve que le Liban s’est bel et bien rétabli et que la sécurité y règne, contrairement à ce que prétendent ses ennemis et ses détracteurs. Les milieux proches de Koraytem estiment d’ailleurs que la participation des chefs d’État arabes ouvrira la voie à des visites fréquentes que certains d’entre eux effectueraient ultérieurement à Beyrouth, à titre personnel. Philippe ABI AKL