BLOC-NOTES Réalités, irréalités

Le dernier Moulhak, le supplément culturel d’an-Nahar, daté du 26 janvier, consacre tout son numéro à «Banate al-hawa» (en l’occurrence, les filles de joie). Enquêtes, éditoriaux, témoignages s’attachent à décrire et à comprendre la société des prostituées au Liban, autrefois confinées dans les maisons closes, comme celles de la célèbre rue du Mutannabi à Beyrouth, aujourd’hui, étrangères et filles du pays dispersées dans les circuits de la nuit. *** Producteurs et réalisateurs du documentaire Mahomet, diffusé sur Arte, se sont pliés aux règles de l’iconoclastie musulmane, et nous donnent un prophète désincarné, un rôle, pourtant idéal, sans acteur. D’où le sentiment d’irréalité, pour le téléspectateur non prévenu, une épopée sans figure de héros, un sentiment de manque dont on ne s’explique pas tout de suite la nature. Huit millions d’euros pour faire passer le message du fondateur de l’islam, et des extérieurs à la mesure de l’investissement. *** Le mois prochain, c’est-à-dire à partir d’aujourd’hui, les hyper soldes du «souk al-tassaouk», clients du Golfe à l’appui, dit-on, l’instauration de la TVA qui a donné aux commerçants des migraines arithmétiques, la Saint-Valentin, désormais bien ancrée dans la culture publicitaire européenne, le festival de musique du Bustan, et, pour finir, le 27 février, l’inauguration de La Maison du livre, dont on attend beaucoup (et dont on espère qu’elle aura une influence indirecte sur la cohérence des librairies francophones dont les importations fraîches et les stocks pèchent au moins par paresse dans les choix). Entre-temps, les internautes se portent bien et justement, pour plusieurs d’entre eux, commandent leurs livres par courrier électronique à l’étranger. Amal NACCACHE