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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-USA L’avertissement du président américain est pris au sérieux

Comme on pouvait s’y attendre, le Liban a rejeté les accusations lancées mardi soir par le président américain George W. Bush à l’encontre du Hezbollah, dans son discours annuel sur l’état de l’Union. Dans certains milieux officiels libanais, on prend toutefois au sérieux l’avertissement de M. Bush. «Le point de vue du Liban en ce qui concerne le Hezbollah et à propos de la nécessité de faire la distinction entre terrorisme et résistance est bien connu», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Mahmoud Hammoud. «C’est le discours que nous tenons constamment, que ce soit avec l’Administration américaine ou avec des membres du Congrès», a-t-il ajouté. Mardi soir, dans le discours qu’il a prononcé devant le Congrès américain, le président Bush a averti que son pays n’hésiterait pas à agir contre le «monde souterrain» du terrorisme, citant nommément les mouvements islamistes palestiniens Hamas et Jihad islamique, le Hezbollah et une organisation indépendantiste cachemirie, le Jaish-e-Mohammed (armée de Mahomet). Le Hezbollah a affirmé qu’il ne se laisserait pas intimider par ces menaces, destinées, selon lui, à «terroriser les peuples» du Proche-Orient. «La prétendue guerre menée par les États-Unis contre le terrorisme n’est qu’une couverture pour terroriser les peuples de la région en coordination avec l’entité sioniste», a-t-il estimé dans un communiqué. Les propos de M. Bush sont cependant pris au sérieux par des officiels libanais. Pour ces responsables, cités par notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane, il s’agit de déclarations «dangereuses». «L’avertissement doit être pris au sérieux, parce qu’il comporte des menaces à l’encontre des pays considérés comme “timorés” face au terrorisme et parmi lesquels figure implicitement le Liban», souligne-t-on de mêmes sources. Elles relèvent qu’après les attentats du 11 septembre le slogan du président américain était : «Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous». Aujourd’hui, ce slogan, adressé aux gouvernements «timorés», est devenu : «Si ces gouvernements n’agissaient pas, c’est l’Amérique qui le ferait». Il est vrai, notent ces sources, que les responsables libanais n’ont reçu aucun avertissement franc et direct de la part des États-Unis, menaçant le Liban d’une action militaire s’il ne mettait pas fin aux activités présumées terroristes du Hezbollah. Mais il est aussi vrai, selon elle, que Washington ne rate pas une occasion de rappeler la qualification qu’elle attribue à la formation chiite, et cela à tous les niveaux de l’Administration américaine. D’autre part, nul, ni au sein de l’Administration ni parmi les membres du Congrès, n’a jusqu’ici été convaincu par les arguments présentés à ce sujet par le Liban, qui continue d’affirmer que le Hezbollah est une organisation de résistance et qu’il n’agit militairement que dans les fermes de Chebaa. Cette insistance des Américains est d’autant plus forte que, par ailleurs, «les États-Unis reconnaissent volontiers aux autorités libanaises le mérite d’avoir efficacement combattu le terrorisme dans les hauteurs de Denniyé», ajoutent ces officiels. Ils soulignent également le refus de Washington de revoir sa position même après avoir entendu les explications du chef de l’État, Émile Lahoud, qui a attiré l’attention de plus d’un émissaire américain sur le risque de créer des dissensions interlibanaises que comporterait une décision de l’État libanais de réprimer le Hezbollah.
Comme on pouvait s’y attendre, le Liban a rejeté les accusations lancées mardi soir par le président américain George W. Bush à l’encontre du Hezbollah, dans son discours annuel sur l’état de l’Union. Dans certains milieux officiels libanais, on prend toutefois au sérieux l’avertissement de M. Bush. «Le point de vue du Liban en ce qui concerne le Hezbollah et à...