Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Les députés du Nord dénoncent l’absence de développement équilibré

C’est avec un Jihad Samad extrêmement virulent que s’ouvre la séance nocturne, qui sera marquée par de vives attaques contre le gouvernement. Est-ce un hasard ? Les trois députés qui se succèdent à la tribune sont du Liban-Nord et les trois mettent l’accent sur l’absence d’un développement équilibré des régions. Il s’agit, outre M. Samad, de MM. Mikhaël Daher et Omar Karamé, qui seront suivis un peu plus tard par leur collègue Abdel Rahman Abdel Rahman. Pour montrer à quel point l’Exécutif suit la politique de deux poids deux mesures, en matière de développement , M. Mikhaël Daher donne lecture d’un rapport soumis par le CDR au gouvernement et dans lequel il est précisé que les fonds consacrés au Liban-Nord pour financer des projets agricoles et d’irrigation se chiffrent à 500 000 dollars, étalés sur trois ans, alors que la part du Liban-Sud s’élève à 104, 5 millions de dollars pour les mêmes projets et la même période et celle de la Békaa à 38, 6 millions de dollars. «Ce dont nous avons besoin, ce ne sont pas des projets disparates mais d’un plan global et détaillé», ajoute-t-il avant de s’en prendre au CDR, critiquant le pouvoir qui lui est conféré. M. Daher, comme M. Omar Karamé plus tard, critique la tendance du gouvernement à compter toujours sur le contribuable pour combler son déficit, en fermant l’œil sur plusieurs causes de gaspillage. Il cite la location d’immeubles destinés à loger des départements administratifs, le poids du secteur public, les fonds alloués aux différentes caisses, sans contrôle. M. Karamé prend le relais, après avoir critiqué les propos du président américain, George W. Bush, sur le Hezbollah. L’ancien chef du gouvernement est sévère, même s’il ponctue son intervention de quelques piques et blagues, qui amusent les députés et les ministres, dont plusieurs s’installent parmi les députés. M. Karamé évite de se pencher sur les chiffres du projet de budget, longuement disséqué au cours des deux premiers jours du débat budgétaire. Il analyse l’action gouvernementale de manière générale et donne le ton en affirmant qu’«en un an et demi, le gouvernement s’est putréfié et le pays avec lui». M. Karamé donne lecture de passages de la déclaration ministérielle pour montrer que le gouvernement n’a pas tenu ses engagements. Il s’arrête sur le respect des libertés que M. Hariri avait promis de maintenir en affirmant, citant ce dernier, que «personne ne sera arrêté ou jeté arbitrairement en prison». «Que pouvez-vous dire sur ce qui s’est passé en août, avant août et après août» ? s’interroge-t-il. Il évoque le dossier des écoutes téléphoniques «qui se poursuivent», insiste sur le dysfonctionnement de l’État, en s’étonnant de ce que des ministres se plaignent du fait qu’ils n’ont pas leur mot à dire lorsqu’il est question de prendre des positions politiques. Il s’arrête sur l’intervention du chef de l’État au cours du dernier Conseil des ministres, estimant qu’elle est illégale et que le général Lahoud aurait dû prendre contact avec le chef du gouvernement pour attirer son attention sur le fait que les décisions prises en Conseil des ministres ne sont pas appliquées. M. Karamé conclut en soulignant que c’est toute la politique économique du gouvernement qui doit être revue. M. Karamé termine, et les députés commencent à quitter l’hémicycle, comme s’ils n’étaient venus que pour assister au numéro quasi rituel de l’ancien Premier ministre. Ce qui n’a pas empêché le député d’Aley Akram Chehayeb d’asséner à la tribune de l’hémicycle qu’«on ne peut s’attendre qu’à des budgets qui se suivent et se ressemblent, et qui créent des crises de plus en plus graves, année après année». Et de proposer la réforme politique, premier maillon de la chaîne, mettant sévèrement en garde contre la tentation sécuritaire, ou contre toute tentative de mettre en place un régime de cet acabit. En écartant les responsables, à commencer par les députés, de toute décision politique. T.A.R.
C’est avec un Jihad Samad extrêmement virulent que s’ouvre la séance nocturne, qui sera marquée par de vives attaques contre le gouvernement. Est-ce un hasard ? Les trois députés qui se succèdent à la tribune sont du Liban-Nord et les trois mettent l’accent sur l’absence d’un développement équilibré des régions. Il s’agit, outre M. Samad, de MM. Mikhaël Daher et...