Rechercher
Rechercher

Actualités

CORRESPONDANCE La célébration de l’« American Pie » Une tranche de la vie du pays de l’Oncle Sam (PHOTOS)

WASHINGTON-Irène Mosalli Pour les Français, c’est la tarte Tatin, pour les Autrichiens, la «Sacher Tort», pour les Allemands, la forêt noire, pour les Hongrois, le strudel… Quant à l’«American Pie», elle est plus qu’un dessert : elle est à la fois symbole national et madeleine de Proust. Chaque histoire d’un Américain connu ou pas connu est rattachée à une réminiscence de la «Mom Pie» (la tarte de maman). Et récemment, lorsque Mitch Daniels, le responsable du Budget, a voulu illustrer le surplus fédéral de l’année 2001, il a utilisé une vraie «apple pie». Pas étonnant dans ces conditions que le pays de l’Oncle Sam ait établi la journée de l’«American Pie» (le 23 janvier), synonyme du fait maison, avec tout ce que cela comporte de chaleur et de sentiment. Ce jour-là, il est demandé à chacun de confectionner ou d’acheter une tarte et de l’offrir à un ami ou une amie. L’an dernier à cette date, la vente de cette pâtisserie a augmenté de 8 %, de même qu’a augmenté le nombre de celle faite par des particuliers. Cette tarte traditionnellement aux pommes peut aussi être faite avec d’autres fruits, notamment des cerises. Les secrets de sa réussite ? Il en existe plusieurs, le plus important étant le dosage de fécule de maïs. Celle-ci donne sa consistance à la garniture : à savoir les tranches de pommes assaisonnées de sucre, de cannelle et de noix de muscade. Et bien sûr, il y a la cuisson à point. Pour Julia Child, la prêtresse des fourneaux américains, «on ne peut s’estimer un vrai cuisinier que si l’on réussit une bonne pâte de tarte». Après une « journée », un festival Selon les historiens culinaires, ce sont les pionniers européens qui ont apporté au Nouveau Monde les pommes et la recette de la tarte. Avec les années, les différentes régions du pays ont développé chacune sa spécialité dans ce domaine. Celle au potiron était servie dans la Nouvelle Angleterre, et celles au fromage et à la noix de pecan dans le Sud. Puis il y a eu des modes. Les années 30 ont privilégié la tarte aux raisins. Les années 40 ont préféré la garniture à l’orange. Dans les années 50, ce fut le mélange rhubarbe-ananas et, en 1960, apparaît la tarte meringuée au citron. Et la célèbre Jello régnera sur les années 70. La légende dit que les gâteaux sont pour les célébrations, et les tartes pour la contemplation. Les premiers peuvent comporter des inscriptions, les secondes écrivent des histoires. Les premiers sont faits pour les adieux, les secondes pour les accueils. Dans le très populaire traité The Joy of Cooking, on peut lire ce qui suit : «L’art de la pâtisserie est un excellent passeport pour entrer en mariage. Dans les villages hongrois, par exemple, les jeunes filles ne pouvaient aspirer aux noces qu’une fois que leur pâte à strudel atteignait une translucidité telle que leur fiancé pouvait y lire à travers son journal». Il ne faut pas oublier la bataille de la tarte à la crème de Laurel et Hardy dans Battle of the Century. Une «journée» ne suffit pas, semble-t-il, pour tout dire sur la portée de la tarte et sa saveur. Dans une semaine, et plus précisément du 8 au 10 février, on lui consacrera un festival. Au programme : séminaire, concours et dégustation à volonté. Une seule personne a osé ironiser sur le sujet, Madonna. Elle a mis en pièces une chanson composée par Don McLean qui va droit au cœur des Américains et qui s’intitule American Pie.
WASHINGTON-Irène Mosalli Pour les Français, c’est la tarte Tatin, pour les Autrichiens, la «Sacher Tort», pour les Allemands, la forêt noire, pour les Hongrois, le strudel… Quant à l’«American Pie», elle est plus qu’un dessert : elle est à la fois symbole national et madeleine de Proust. Chaque histoire d’un Américain connu ou pas connu est rattachée à une réminiscence de...