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Vie politique - Nassib Lahoud ne fera pas partie de la « Rencontre de consultations et de réformes » Spéculations tous azimuts sur les buts (avoués ou pas) du tandem Husseini-Karamé

Où l’on continue de parler, de plus en plus chaque jour, du front – pour l’instant en gestation – initié par Hussein Husseini et Omar Karamé. Lequel comprendrait déjà, à l’heure actuelle, les députés Nayla Moawad, Boutros Harb, Moustapha Saad, Élie Skaff, ainsi que Mohammed Youssef Beydoun, Najah Wakim, Tammam Salam, Carlos Eddé. Et l’ancien Premier ministre Sélim Hoss. Si l’ancien président de la Chambre a pris son bâton de pèlerin et a été s’entretenir avec toutes ces personnalités, c’est pour les convaincre d’adhérer à cette «Rencontre de consultations et de réformes» (RCR), à ce front qu’il voudrait créer bientôt. Toutes ces figures-clés de l’opposition ont, selon l’ancien n° 3 de l’État, des positions et des discours politiques assez similaires. Leur présence au sein de la RCR serait un atout, et leur diversité permettrait au mouvement de consolider une (future) présence sur l’échiquier politique. De jouer ainsi un rôle important, par l’influence que ces figures exerceraient. Le choix des personnalités chrétiennes qu’a rencontrées Hussein Husseini est important – on pense notamment aux membres de Kornet Chehwane. Parce que les deux «pères» de ce nouveau front veulent, tout naturellement, que ceux qui se joindraient à eux aient leur poids, leur influence, qu’ils représentent réellement la rue chrétienne. Et parce qu’ils ne veulent pas donner à la RCR une quelconque coloration sectaire, confessionnelle, partisane ou géographique. D’ailleurs, les observateurs de la scène politique locale n’ont pu que noter l’insistance de Hussein Husseini à convaincre les poids lourds de Kornet Chehwane d’adhérer à la RCR. Il s’assurerait ainsi le soutien de la rue chrétienne partisane de cette Rencontre, ainsi qu’une entrée en fanfare dans les rangs de l’opposition. Plus particulièrement l’opposition chrétienne dont l’influence et l’efficacité ont déjà été maintes fois prouvées. Sauf qu’à ce sujet, des sources proches du mouvement du Renouveau démocratique (RD) que préside Nassib Lahoud – par ailleurs membre actif de Kornet Chehwane – estiment que le député de Baabdate ne compte pas rejoindre les rangs du nouveau front de son camarade de banc au Parlement, Hussein Husseini. Et ces sources de donner deux raisons officielles à ce niet : le RD travaille, depuis sa création, sur la base d’un agenda politique, le RD a déjà pris bon nombre de positions à l’égard d’une série de dossiers et de problèmes, des positions politiques fermes, concernant notamment les relations libano-syriennes, la présence de l’armée syrienne au Liban, l’envoi de l’armée au Sud, etc. «La présence de certains (membres du RD) au sein de la Rencontre de Kornet Chehwane (i.e. Nassib Lahoud, Camille Ziadé et Nadim Salem) s’explique par le fait que le discours de cette dernière est identique à celui du Renouveau démocratique. Voilà pourquoi le président et les deux membres du RD continuent à siéger au sein de Kornet Chehwane. Mais il suffirait d’un changement, ou d’une modification du discours politique (de Kornet Chehwane) qui ne serait plus en adéquation avec celui du RD, pour qu’ils quittent Kornet Chehwane», ont ajouté les sources proches du RD. Quoi qu’il en soit, d’autres observateurs, qui estiment voir un peu plus loin que le bout de leur nez, craignent quant à eux que le but de toute cette opération ne soit la création d’une alliance entre Omar Karamé et Husseini d’une part, et la rue chrétienne opposante représentée par Kornet Chehwane de l’autre. Surtout que l’on sait désormais qu’entre cette frange de l’opposition et le chef du PSP Walid Joumblatt, il y a beaucoup d’atomes crochus. Sur de nombreux sujets. À ce propos, l’un des fondateurs du RD et membre de Kornet Chehwane, l’ancien ministre Nadim Salem, hausse le ton. «À l’égard de certaines des positions inébranlables que nous avons prises, les cadres de la Rencontre de consultations et de réformes ont des avis qui divergent totalement des nôtres. Notamment en ce qui concerne les libertés, la souveraineté, l’indépendance, la présence syrienne, etc. Les deux “pères” de la RCR sont incapables de prendre une position claire et nette sur ces sujets, ni même de les aborder. Aucun des deux n’a d’ailleurs participé au forum pour les libertés qui a eu lieu il y a quelques mois à l’hôtel Carlton». Les sources proches du RD vont encore plus loin : «Qu’ils prennent donc des positions un peu plus avancées à notre égard, qu’ils donnent un signe, qu’ils se rapprochent de nous pour que l’on puisse dialoguer, collaborer. Sauf qu’il y a toute une série de questions que l’on devrait leur poser, et puis analyser les réponses avant d’adopter un quelconque parti», ont-elles précisé. Pour leur part, des milieux proches de Kornet Chehwane s’étonnent de cette offensive de charme en direction de certains de ses piliers pour les enrôler dans un nouveau mouvement politique. «Comment le Bloc national, par exemple, et surtout son chef Carlos Eddé dont les positions à l’égard de l’accord de Taëf sont connues, peuvent-ils se joindre à la RCR de Hussein Husseini, le parrain de Taëf ? Et comment certains des membres de Kornet Chehwane, qui ont déjà pris des positions claires et fermes au sujet de la présence syrienne, ou qui se sont élevés contre le pouvoir et le gouvernement à cause du manque de libertés, peuvent-ils adhérer à un front dont aucun de ses initiateurs ne s’est encore prononcé, concernant ces sujets-là ?» se sont également demandé ces sources. Lesquelles ne se sont pas arrêtées en si bon chemin : «Et si tout ce mouvement politique mené par Hussein Husseini et Omar Karamé visait Kornet Chehwane ? Souhaite-t-on, en débauchant certains de ses membres pour les inclure dans la RCR, l’éparpiller, le phagocyter, l’empêcher de jouer son rôle ?» D’autant que sur la nature de cette RCR, il y a divergence d’avis entre Omar Karamé et Hussein Husseini. Le premier souhaite en faire un front politique, alors que le second refuse. Reste une question : Hussein Husseini et Omar Karamé réussiront-ils à mettre sur pied cette «Rencontre de consultations et de réformes», sachant que l’ancien président de la Chambre souhaite en faire une tribune de consultations, et non un bloc ou un front, une rencontre au sein de laquelle l’on débattrait, en respectant l’opinion de l’autre ? Philippe ABI-AKL
Où l’on continue de parler, de plus en plus chaque jour, du front – pour l’instant en gestation – initié par Hussein Husseini et Omar Karamé. Lequel comprendrait déjà, à l’heure actuelle, les députés Nayla Moawad, Boutros Harb, Moustapha Saad, Élie Skaff, ainsi que Mohammed Youssef Beydoun, Najah Wakim, Tammam Salam, Carlos Eddé. Et l’ancien Premier ministre...