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Actualités - OPINION

Fermes de Chebaa, Hezbollah, réfugiés palestiniens : flopée de documents en prévision du sommet arabe

Le rassemblement de Kornet Chehwane et plusieurs autres partis et courants politiques se proposent d’adresser au prochain sommet arabe, qui se tiendra à Beyrouth en mars, un mémorandum portant sur la conjoncture présente dans le pays et sur les retombées de la crise régionale sur la situation dans le pays. Des discussions ont déjà été entamées au sein du rassemblement de Kornet Chehwane ainsi qu’au niveau d’autres groupements locaux, afin de dégager les grandes lignes des documents qui pourraient être soumis aux rois et chefs d’État arabes. Les principaux points qui pourraient être soulevés dans les mémorandums en gestation se présentent comme suit : – Le dossier des fermes de Chebaa. Nul n’ignore qu’un vif débat interne est en cours à ce propos. La question qui se pose sur ce plan pour certains responsables politiques est de trancher le dilemme suivant : faut-il libérer le secteur controversé des fermes de Chebaa par le biais d’actions militaires menées par la Résistance, comme ce fut le cas pour la zone de sécurité et la Békaa-Ouest, ou, au contraire, serait-il préférable d’atteindre cet objectif par la voie diplomatique ? Certaines fractions soulèvent cette question, indépendamment du caractère libanais ou syrien de la région en question. D’aucuns soulignent dans ce contexte que la stratégie qui devrait être suivie au sujet des fermes de Chebaa devrait en réalité être définie d’un commun accord avec la Syrie, d’autant que ce secteur est soumis, tout comme le Golan, à la résolution 242 du Conseil de sécurité du fait qu’il avait été occupé par Israël en 1967, dans la foulée de la guerre du 6 juin de la même année. – Le rôle du Hezbollah. Les avis sont partagés à cet égard sur le plan local. D’aucuns affirment qu’après les attentats du 11 septembre dernier, et à la lumière de la guerre menée par les États-Unis contre le terrorisme international, le Hezbollah devrait mettre un terme à sa lutte armée et se consacrer exclusivement à l’action politique et sociale, d’autant que le Liban n’est plus en mesure de supporter seul les conséquences d’opérations militaires menées contre l’État hébreu. Ce point de vue est toutefois contesté par d’autres fractions locales proches de Damas, qui affirment que le Hezbollah doit conserver ses armes et continuer à jouer son rôle de résistance jusqu’à la conclusion d’un accord de paix global au Proche-Orient. – Les réfugiés palestiniens. Il existe un large consensus entre les différentes fractions locales au sujet de ce dossier, en ce sens que toutes les parties sont d’accord pour rejeter tout projet d’implantation. Le pouvoir adopte une attitude ferme à ce propos et affirme que le Liban refusera de signer un accord de paix avec Israël si le problème des réfugiés palestiniens n’est pas réglé dans un sens conforme aux intérêts du Liban. Les sources officielles locales soulignent que le dossier des réfugiés constitue une véritable bombe à retardement qui menace la stabilité et la sécurité du pays. Le problème des réfugiés établis au Liban diffère par conséquent de celui qui se pose dans les autres pays de la région. Le sommet arabe devrait, par voie de conséquence, ne pas se limiter à des vœux pieux à ce sujet, mais proposer plutôt des propositions concrètes pour aider le Liban à clore ce dossier. Certains pays européens suggèrent dans ce cadre que les réfugiés établis au Liban soient répartis entre les pays de la région en fonction de leur superficie et des moyens divers dont ils disposent. – L’application de l’accord de Taëf. Plusieurs fractions locales ne cessent de réclamer une application stricte de l’accord de Taëf de manière à permettre au Liban de recouvrer son indépendance et sa souveraineté. Certaines parties vont même jusqu’à réclamer sur ce plan un retour au rapport du comité tripartite arabe qui avait été formé à la fin des années 80, à la suite de la guerre menée par le général Michel Aoun contre l’armée syrienne. Ce comité tripartite arabe (formé du Maroc, de l’Arabie séoudite et de l’Algérie) avait tenté une médiation pour le règlement de la crise libanaise avant la conclusion de l’accord de Taëf. Ce comité avait défini les bases d’une solution garantissant la restauration de l’indépendance et de la souveraineté du pays. Mais pour certains observateurs, demander au prochain sommet arabe de retourner au rapport du comité tripartite constitue dans les circonstances présentes une entreprise peu lucide. Émile KHOURY
Le rassemblement de Kornet Chehwane et plusieurs autres partis et courants politiques se proposent d’adresser au prochain sommet arabe, qui se tiendra à Beyrouth en mars, un mémorandum portant sur la conjoncture présente dans le pays et sur les retombées de la crise régionale sur la situation dans le pays. Des discussions ont déjà été entamées au sein du rassemblement de...