LIGUE Arabe - Kadhafi n’assistera pas en personne à la conférence La Libye d’accord pour la tenue du sommet à Beyrouth(photo)

La Libye a accepté hier de lever son veto sur la tenue à Beyrouth, fin mars, du sommet arabe cyclique, mais le numéro un libyen, Mouammar Kadhafi, n’y participera pas en personne et se contentera de dépêcher une délégation. À Damas, le président syrien Bachar el-Assad a, pour sa part, annoncé sa décision de prendre part au sommet. La Libye a donné son accord pour la tenue du prochain sommet arabe comme prévu fin mars à Beyrouth, a annoncé hier à la presse le ministre libyen de l’Unité africaine Ali Abdel Salam Triki. «Les questions sur lesquelles la Libye a émis des réserves ont été réglées et elle a par conséquent donné son accord à la tenue de ce sommet à la date et au lieu prévus», a ajouté M. Triki, qui s’exprimait en présence du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. M. Moussa, qui a rencontré à Tripoli le colonel Mouammar Kadhafi, a déclaré de son côté que le dirigeant libyen était «d’accord pour la tenue de ce sommet fin mars à Beyrouth». «La Libye a renoncé à toutes ses objections à la tenue d’un sommet arabe à Beyrouth et notre chef (le colonel Kadhafi) enverra une délégation qui le représentera au sommet à Beyrouth», a pour sa part indiqué la télévision libyenne, faisant ainsi savoir implicitement que le numéro un libyen ne viendrait pas en personne au Liban. Tripoli avait demandé la semaine dernière le transfert du sommet au siège de la Ligue arabe, au Caire, à la suite de déclarations hostiles de partis et dignitaires religieux chiites libanais, qui tiennent le régime libyen pour responsable de la disparition, en 1978, de l’imam Moussa Sadr en Libye. Le colonel Kadhafi avait considéré que sa sécurité ne serait pas assurée au Liban. Lundi, le chef de l’État, Émile Lahoud, avait annoncé sa décision de dépêcher huit ministres pour inviter les dirigeants arabes, y compris le colonel Kadhafi, au prochain sommet. Ce sera le premier sommet arabe à se tenir au Liban depuis 1956. À Damas, le président Bachar el-Assad a annoncé pour sa part sa participation au sommet, en recevant hier le chef de la diplomatie, Mahmoud Hammoud. Selon l’agence officielle syrienne Sana, M. Assad a assuré à M. Hammoud, venu lui transmettre l’invitation du président Émile Lahoud, qu’il allait «participer positivement aux travaux» du sommet «pour parvenir aux objectifs souhaités». M. Hammoud a affirmé de son côté que le Liban «place de grands espoirs dans ce sommet et espère que la solidarité arabe y sera concrétisée au plus haut degré». M. Assad sera ainsi le premier chef d’État syrien à venir à Beyrouth depuis près d’un demi-siècle et en territoire libanais depuis plus de vingt-cinq ans. Le père et prédécesseur de Bachar el-Assad, le défunt Hafez el-Assad, avait rencontré en 1975, quelques mois avant le début de la guerre au Liban, le président Sleiman Frangié, mais l’entrevue avait eu lieu à Chtaura. En 1959, Gamal Abdel Nasser, alors président de la République arabe unie (union syro-égyptienne), avait rencontré le président Fouad Chéhab, mais le sommet avait eu lieu dans une tente dressée à la frontière libano-syrienne, Chéhab se tenant du côté libanais et Nasser du côté syrien. Baabda : « Un développement positif » Les milieux proches de Baabda ont vu dans la déclaration libyenne de participation au sommet «un développement positif» qui marque la levée du dernier obstacle devant la tenue du sommet. À quoi s’ajoute l’envoi d’émissaires spéciaux auprès des rois et chefs d’État arabes, dont le premier, M. Mahmoud Hammoud, a remis au chef de l’État syrien une invitation personnelle à assister au sommet . Ces développements abondent dans le sens de la prise de position du chef de l’État au cours du sommet d’Amman (2001), au cours duquel il avait souhaité la bienvenue à Beyrouth à ses pairs arabes, y compris au numéro un libyen Mouammar Kadhafi.