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Actualités - CHRONOLOGIE

CÉRÉMONIE RELIGIEUSE - Mgr Sfeir : La justice au Liban a eu, cette fois-ci, du cœur Toufic Hindi libre, deux heures durant, pour assister aux obsèques de sa mère (PHOTOS)

Deux heures. Toufic Hindi, le conseiller politique de Samir Geagea, est sorti hier durant deux heures de sa cellule de Roumieh, pour assister aux obsèques de sa mère Yollande, qui s’était éteinte d’un cancer dimanche dernier. M. Hindi a bénéficié d’une autorisation spéciale du procureur général de la République, Adnan Addoum. Dix minutes avant le début de la cérémonie religieuse, qui a commencé à midi, trois 4x4 des FSI se sont arrêtés devant l’une des portes de l’église Notre-Dame de l’Annonciation des syriens-catholiques. Vêtu d’un manteau bleu marine, pâle et aminci, Toufic Hindi est sorti de l’un des véhicules des forces de l’ordre, les mains libres, mais encadré par une douzaine d’hommes en uniforme. Accueilli sur le parvis de l’église par les membres de Kornet Chehwane, notamment le député de Byblos Farès Soueid, l’ancien ambassadeur Simon Karam et le PDG d’an-Nahar Gebrane Tuéni, ainsi que par l’ancien candidat aux législatives de Beyrouth, Massoud Achkar, Hindi parvient à peine à embrasser ses enfants, Karim, Marwan, Nicolas et Sarah. Assailli par les journalistes, Toufic Hindi ne pourra pas se recueillir tranquillement devant la dépouille de sa mère qui repose à l’église. Un lieu de culte témoin d’émouvantes retrouvailles hier entre Toufic Hindi et sa famille, notamment sa sœur Éliane et sa fille benjamine Sarah. Àgée d’une dizaine d’années, Sarah ne lâchera pas son père tout au long de l’office religieux. Elle gardera sa tête posée sur son épaule. Les obsèques célébrées par le vicaire patriarcal des syriens-catholiques, Mgr Antoine Beylouni, en présence du vicaire patriarcal maronite Roland Abou Jaoudé, représentant le patriarche Nasrallah Sfeir, et d’autres prélats, ont rassemblé plusieurs amis et compagnons de Toufic Hindi, notamment les membres du Rassemblement de Kornet Chehwane. Citons parmi les présents, l’ancien président Amine Gemayel, les anciens ministres Fouad Boutros, Nadim Salem, Edmond Rizk et Joseph Hachem, le chef du PNL Dori Chamoun, le porte-parole du Rassemblement de Kornet Chehwane Samir Frangié, les députés Nassib Lahoud, Boutros Harb, Mansour Ghanem el-Bone, Farès Soueid, Antoine Ghanem, l’ancien député Camille Ziadé, l’ancien chef des FL Fouad Abounader, Mlle May Kahalé, l’ancien gouverneur de la BDL Michel el-Khoury, le chef du parti Tadamoun Émile Rahmé et l’épouse du chef des FL Sétrida Geagea (qui a reçu les condoléances avec la famille de la défunte). Le vice-président des Kataëb, Paul Gemayel, Fady Hafez, conseiller politique près l’ambassade des États-Unis, ainsi que Jean-Marc Grosgurin et François Abi Saab de l’ambassade de France figuraient également parmi les personnes présentes. Une dizaine d’anciens compagnons de prison de Toufic Hindi, arrêtés eux aussi au cours des rafles d’août dernier et libérés un peu plus tard, ont assisté aux funérailles, notamment Hikmat Dib, membre dirigeant du courant aouniste, Élie Keirouz et Selmane Samaha du courant FL (qui ont séjourné avec M. Hindi au ministère de la Défense et qui ont été libérés avant les fêtes de fin d’année). Le secrétaire général du patriarche maronite, Youssef Tok, a donné lecture de l’oraison funèbre du cardinal Sfeir. Il a souligné que parmi les facteurs qui ont accéléré la mort de Yollande Hindi figure l’emprisonnement de son fils. «Elle a vu son cadet dans une situation qu’elle n’attendait pas, qui l’a surprise et qu’elle a dénoncée, surtout qu’elle savait combien son fils Toufic est fidèle à son pays et aux causes justes», a-t-il dit. La défunte «a élevé ses enfants dans la fidélité à la patrie, elle les a vus occuper d’importants postes. Son fils Toufic est devenu professeur d’université et conseiller du chef d’un ancien parti», a-t-il ajouté. Et le prélat de remercier les autorités qui ont permis à Hindi de sortir de sa geôle afin de pouvoir dire un dernier adieu à sa mère. «La justice au Liban a prouvé que si elle a une poigne de fer, elle a eu, cette fois-ci, du cœur», a-t-il souligné en conclusion. Dans son oraison funèbre, Mgr Beylouni a déclaré que Yollande Hindi «s’est éteinte avec un serrement au cœur : elle n’a pas pu voir son fils pour lui dire adieu avant de mourir». Remerciant le président de la République et le procureur Addoum pour avoir permis à Hindi de sortir de prison afin d’assister aux funérailles, il a indiqué que «cette initiative nous encourage à renouveler notre appel à la libération de Toufic Hindi, joignant ainsi notre voix à celle du patriarche maronite, au patriarche syrien-catholique Augustin Boutros VIII Abdelahad et à tous ceux qui veulent panser les blessures de la guerre pour parvenir à une véritable réconciliation nationale». À l’issue de l’office religieux, la famille Hindi a reçu les condoléances à l’église. Ensuite, Toufic Hindi et ses proches se sont dirigés vers le salon de l’église où ils ont eu droit à quelques instants d’intimité. Avant de retourner à sa cellule de Roumieh, le prisonnier a été conduit au caveau de la famille, situé à la rue de Damas. Au cours de l’après-midi, Claude Toufic Hindi a rendu visite au procureur de la République pour le remercier de son initiative. L’avocat de Hindi, Joseph Nehmé, a, pour sa part, publié un communiqué remerciant le président de la République, M. Addoum et les forces de l’ordre. Patricia KHODER
Deux heures. Toufic Hindi, le conseiller politique de Samir Geagea, est sorti hier durant deux heures de sa cellule de Roumieh, pour assister aux obsèques de sa mère Yollande, qui s’était éteinte d’un cancer dimanche dernier. M. Hindi a bénéficié d’une autorisation spéciale du procureur général de la République, Adnan Addoum. Dix minutes avant le début de la...