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Actualités - CHRONOLOGIE

DÉVELOPPEMENT - Un séminaire à Beyrouth, avec l’aide du Pnud Le GEF cofinance des projets environnementaux à caractère mondial(PHOTO)

C’est après le sommet de la Terre à Rio, et parce que la communauté internationale a reconnu alors que les problèmes écologiques n’ont pas de frontières, que le Fonds de l’environnement global (Global Environmental Facility, GEF) a été créé, afin de cofinancer des projets à intérêt mondial. Afin de mieux introduire cet organisme auprès des acteurs libanais et d’en faciliter par conséquent l’accès, un séminaire est actuellement organisé par le ministère de l’Environnement et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) à l’hôtel Martinez, du 8 au 11 janvier. Y participent, les fonctionnaires du ministère, des représentants du Pnud, de la Banque mondiale (BM) et des membres de la société civile et du secteur privé. Le Pnud, la BM et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) sont les trois agences à travers lesquelles circule le financement du GEF. La séance inaugurale a eu lieu hier en présence du ministre de l’Environnement, Michel Moussa, du représentant du Pnud au Liban, Yves de San, du directeur général du ministère, Berge Hatjian, des représentants de la BM, John Wetter et Shérif Arif, du représentant du secrétariat du GEF, Tom von Ochssee, et d’autres membres d’agences onusiennes et d’ONG. Au programme des quatre jours, une meilleure introduction du GEF auprès de l’audience, un dialogue national avec les acteurs libanais, des informations sur l’accès au financement du GEF, une discussion sur le rôle de la communauté scientifique dans cet organisme, une tournée sur le terrain des projets du GEF au Liban. Le fonds, selon la définition donnée par Marcel Alers, coordinateur du GEF pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord auprès du Pnud, est un mécanisme financier qui offre un financement supplémentaire à des fonds déjà existants, destinés à des projets présentant un intérêt d’environnement global. Ces projets doivent être placés sous des titres bien précis : préserver la biodiversité, lutter contre le changement climatique, protéger les eaux internationales et stopper l’amincissement de la couche d’ozone. Dernièrement, les questions de dégradation du sol ont été ajoutées à la liste, surtout qu’elles se rapportent souvent à l’un des quatre thèmes déjà cités. Le GEF est l’organisme de financement des conventions internationales portant sur ces sujets. Interrogé par L’Orient-Le Jour sur les partenaires du GEF, M. Alers déclare que son institution opère surtout à travers les gouvernements. «Toutes nos activités doivent être approuvées par le gouvernement du pays où nous intervenons. C’est l’un de nos principes qu’une ONG ne peut proposer son projet pour obtenir un financement du GEF, dit-il. Cela ne veut pas dire qu’une Ong ne peut proposer son projet pour obtenir un financement du GEF, s’il répond à nos critères. Toutefois, même si l’idée avancée vient d’une ONG, il est indispensable pour nous de nous assurer qu’elle correspond aux priorités établies par l’État. Voilà pourquoi nous avons un point focal dans chaque pays». Le point focal pour les projets du GEF, au Liban, est le directeur général du ministère de l’Environnement M. Berge Hatjian, désigné par le gouvernement et non par l’organisation internationale. C’est lui qui doit assurer aux tenants du projet en question une lettre d’approbation. Que se passe-t-il lorsqu’une ONG n’a pas les mêmes priorités que l’État, ou qu’elle est entrée en conflit avec lui ? «Le système n’est peut-être pas parfait, reconnaît M. Alers. Dans certains cas, cela présente effectivement des problèmes. Et ceux-ci ne sont pas toujours faciles à déceler. Cela dépend des pays et de la relation qu’y entretient l’État avec la société civile». 12 millions pour le Liban Comment les personnes intéressées pourraient-elles présenter une demande dans le but d’obtenir un financement du GEF ? «Si un gouvernement ou une ONG décide de lancer une idée relative à l’environnement global, le premier conseil que nous lui donnons est de s’informer plus amplement sur la procédure à suivre, indique M. Alers. cela peut être fait auprès de l’une des trois agences impliquées dans le GEF : le Pnud, le PNUE et la BM». En effet, bien que le GEF possède sa propre direction et sa propre gestion, les crédits qu’il accorde doivent être dépensés à travers l’une des trois agences. Ce sont elles qui aident les gouvernements à préparer des propositions. «À titre d’exemple, si le travail doit être effectué par le biais du Pnud, la première chose à faire est de contacter le bureau de cette agence dans le pays où l’on se trouve, précise-t-il. Nous suggérons toujours que le point focal soit avisé le plus tôt possible, afin d’être tenu au courant de la progression du projet. Sans compter que son rôle consiste également à programmer et à coordonner les efforts». Plusieurs critères doivent être pris en compte afin que le projet soit éligible pour un financement du GEF : il doit présenter un intérêt national et être appuyé par le gouvernement, offrir l’avantage de bénéfices globaux, donner la possibilité à tous les groupes qui travaillent sur le même thème de participer au travail, ne pas être en contradiction avec les conventions internationales, avoir un grand mérite scientifique et technique, être économiquement viable, être soumis à un contrôle et à une évaluation, tenir compte des leçons du passé, enfin jouer un rôle catalytique qui attirerait d’autres financements. Le budget du GEF provient de pays donateurs (les pays riches en général, bien que quelques nations en développement fassent partie du groupe). Les bénéficiaires, eux, sont exclusivement les pays plus pauvres. Le GEF compte près de 170 pays membres, chacun d’entre eux possédant une seule voix dans l’assemblée générale. «Le GEF suit un cycle budgétaire de quatre ans, explique M. Alers. Nous en sommes actuellement à la fin du second cycle. Des négociations sont en cours pour réalimenter le fonds. Vers la fin de l’année, nous tiendrons notre prochaine assemblée générale». Interrogé sur le budget du GEF, il déclare : «Dans la première phase pilote du fonds, qui a duré de 1991 à 1994, le budget était d’environ 1,2 milliard de dollars. De 1994 à 1998, il a atteint 2,2 milliards, et de 1998 à 2001, 2,8 milliards. En tout, le budget consacré au GEF était de 5 milliards de dollars, bien qu’un peu plus de 3 milliards seulement aient été dépensés». Il faut d’ailleurs préciser que le GEF cofinance des projets, n’étant jamais la seule source de financement. La somme déjà investie au Liban, selon Yves de San, est approximativement de 12 millions de dollars. Le budget total pour les pays arabes est d’environ 110 millions de dollars pour les projets du Pnud seulement, comme le précise M. Alers. Cette question a fait l’objet d’un débat lors de la première session du congrès. Le budget consacré à ces pays est-il insuffisant, comme l’ont soutenu certains ? «Il ne faut pas oublier que la région arabe n’est pas si grande et qu’un bon nombre de ces pays sont considérés comme riches, donc inéligibles pour le GEF», répond Hani Daraghma, spécialiste de la biodiversité régionale du GEF, basé au bureau du Pnud au Caire. Il faut ajouter que, traditionnellement, les parts du GEF sont réparties comme suit : 30 % pour le Pnud, 60 % pour la BM et 10 % pour le PNUE. Croit-il que les projets déjà exécutés grâce ce budget (qui est nettement inférieur au montant des transactions commerciales mondiales, comme l’ont souligné certains durant le débat) soient satisfaisants ? «Qu’est-ce qui est satisfaisant ?» souligne M. Alers. «Il est clair que tout ce qui a été fait jusqu’à présent reste en deçà de nos aspirations. Même la somme de plusieurs milliards que j’ai évoquée n’est pas significative à l’échelle mondiale. Il y a encore beaucoup à faire et il est nécessaire que tout le monde s’y mette, surtout dans les pays pauvres qui souffrent davantage de la dégradation écologique». Suzanne BAAKLINI
C’est après le sommet de la Terre à Rio, et parce que la communauté internationale a reconnu alors que les problèmes écologiques n’ont pas de frontières, que le Fonds de l’environnement global (Global Environmental Facility, GEF) a été créé, afin de cofinancer des projets à intérêt mondial. Afin de mieux introduire cet organisme auprès des acteurs libanais et d’en...