Liban-Syrie Dory Chamoun : « Les pèlerinages à Anjar doivent cesser »

«Les pèlerinages à Anjar doivent cesser». Le président du PNL Dory Chamoun a été péremptoire, hier. Au sortir du siège patriarcal de Bkerké, où il venait de s’entretenir avec le chef de l’Église maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, M. Chamoun a déclaré : «Nous avons rendu visite à Sa Béatitude pour lui présenter nos vœux, et nous avons parlé de la situation générale. Je considère que ce qui s’est produit la semaine dernière, la querelle entre les présidents, les nominations à l’emporte-pièce, sans compter la situation économique et sociale difficile et les pèlerinages à Anjar sont la goutte qui a fait déborder le vase. Ces visites doivent cesser car elles apportent à la communauté internationale la preuve que la présence syrienne au Liban est inadmissible et que la Syrie doit se retirer du Liban, pour que la classe politique actuelle puisse rendre compte à d’autres qu’à la Syrie». Et M. Chamoun d’expliquer que, s’il en veut à la Syrie, c’est parce que : «C’est la Syrie qui a installé les dirigeants libanais actuels et non le peuple libanais». Mais le Liban n’a-t-il pas besoin de la Syrie, pour empêcher une nouvelle discorde interne de se produire ? «Nous sommes des gens majeurs. Du reste, il nous est possible d’organiser un nouveau Taëf, et je pense d’ailleurs qu’il en est temps, car l’accord de Taëf a lamentablement échoué». «Si rien ne se produit, je pense que le Liban va vers une situation politique et sociale difficile, a ajouté le président du PNL, et je n’écarte pas l’éventualité d’un mouvement de désobéissance civile. Car les gens n’ont plus d’argent pour régler leurs factures. C’est pourquoi, il me semble, il est demandé aux grandes puissances, qui ont permis à la Syrie d’entrer au Liban, de comprendre que sa présence au Liban n’a plus d’utilité et même qu’elle constitue un danger pour elles, et qu’un redressement du Liban n’est plus possible qu’après un retrait syrien».