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Actualités - CHRONOLOGIES

PRIX LITTÉRAIRE - Cérémonie au nouveau siège de la Banque Audi - Un Phénix double et féminin

C’est au – superbe – nouveau siège de la Banque Audi, à Bab Idriss, que s’est tenue, le week-end dernier, la cérémonie de remise du prix Phénix 2001. Un prix «placé sous le signe de la féminité et du courage», comme l’a souligné Alexandre Najjar, le responsable de cette récompense littéraire francophone spécifique au Liban. Et pour cause, les deux lauréates qui l’ont obtenu ont fait chacune, au-delà de l’œuvre littéraire, preuve de vaillance. Évelyne Accad, à qui le jury a choisi de décerner le prix Phénix 2001, a, par son livre Voyages en cancer, paru aux éditions An-Nahar, témoigné avec justesse, «par ce document extrêmement poignant, mais au texte critique impitoyable, sur notre monde postmoderne», a déclaré dans son mot de présentation des lauréates M. Raymond Audi. Et, Marie Moarbès, dont le livre émouvant Mon père m’attendait à Manille (Éditions Robert Laffont) raconte son aventure malheureuse à Jolo au sein de la prise d’otages la plus médiatisée de ces dernières années, apporte elle aussi un témoignage de courage et de vitalité. Ce livre est aussi bouleversant «parce qu’il est une façon toute simple d’exprimer la gratitude de l’auteur envers son père, dont elle a pu mesurer l’ampleur de l’amour durant cette épreuve», a signalé Raymond Audi. C’est d’ailleurs son père, Me Michel Moarbès, qui a reçu des mains du PDG de la Banque Audi le prix spécial du jury, attribué à titre exceptionnel à Marie Moarbès (un chèque de 10 000 FF et une médaille de la Monnaie de Paris qui représente le Petit Prince de Saint-Exupéry, symbole d’espérance et d’optimisme), cette dernière, ayant été empêchée par des contretemps majeurs. Dans son mot de remerciement, le père de la lauréate a fait part à l’assemblée de sa profonde émotion. «Cette cérémonie me touche profondément», a-t-il affirmé. »Certes, elle éveille en moi de douloureux souvenirs : ceux de la pénible épreuve qu’a subie Marie et ceux, sans doute moins cruels, de mon interminable séjour de 4 mois à Manille, où j’attendais dans la fièvre et l’angoisse la libération de ma fille unique (…). Néanmoins, cette chaleureuse réunion d’aujourd’hui met du baume sur mon cœur par la marque d’appréciation dont le jury du prix Phénix a bien voulu honorer Marie (…), elle adoucit et efface presque la peine qui n’a cessé de me tenailler depuis ces malheureux jours de ma présence à Manille». Évelyne Accad, présente, a elle même reçu son chèque de 10 000 FF et sa médaille (au symbole de l’Euro), et a remercié «toutes les personnes qui ont contribué à l’édition et à la reconnaissance de ce livre : amis, famille, médecins, lecteurs, la Banque Audi, les membres du jury, dont je ne connais pas les secrets de la décision, mais ma reconnaissance va au fait que c’était un livre difficile, la preuve mes déboires avec un grand éditeur parisien qui a reculé à la dernière minute. Je souhaite aussi remercier particulièrement deux personnes : Ghassan Tuéni qui, après avoir lu mon manuscrit, a immédiatement donné son accord pour une publication simultanée au Liban à Dar An-Nahar. Son acte courageux prouve son engagement pour un sujet difficile et dont on accepte mal d’en parler. Ensuite, Paul Vieille, anthropologue, sociologue français, connu pour son engagement envers cette région du monde. «Voyage en Cancer, a poursuivi Évelyne Accad, «est un livre écrit dans la souffrance et aussi dans la joie : souffrance de la maladie et de son traitement, joie de l’amour, de l’amitié, des amitiés découvertes et manifestées au travers de cette épreuve. J’ai écrit ce livre pour exorciser ma peur, ma douleur, mais aussi dans le but d’aider les autres, tous ceux et celles qui passent ou doivent passer par ce chemin, et qui malheureusement sont de plus en plus nombreux. Voyage difficile avec ses doutes, ses questionnements, ses analyses, ses réflexions sur la maladie. Fléau de notre siècle, résultat des violences faites à la nature et à l’être humain, fruit de la modernité, prix terrible que nous devons payer pour les polluants et produits chimiques rejetés dans l’atmosphère, résultat des guerres, guerre totale qui n’épargne plus les civils et dont le Liban a aussi eu sa part». Évelyne Accad qui, outre le fait qu’elle soit une universitaire reconnue, titulaire d’un PHD de littérature comparée de l’Université d’Indiana et qu’elle soit l’auteur de plusieurs ouvrages où la poésie, l’essai, le pamphlet côtoient la fiction, est également une militante pour la condition féminine et les droits de l’homme et à ce titre, elle a tenu à évoquer les membres et le fondateur de l’association Faire face (le Dr Saadé) pour leur soutien aux malades du cancer, ainsi que les associations de femmes méditerranéennes qui ont consacré une journée à la mémoire des victimes du conflit palestino-israélien. Ensuite place au cocktail.
C’est au – superbe – nouveau siège de la Banque Audi, à Bab Idriss, que s’est tenue, le week-end dernier, la cérémonie de remise du prix Phénix 2001. Un prix «placé sous le signe de la féminité et du courage», comme l’a souligné Alexandre Najjar, le responsable de cette récompense littéraire francophone spécifique au Liban. Et pour cause, les deux lauréates...