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Actualités - CHRONOLOGIES

Vie politique - « J’ai demandé le report du sommet pour que Sharon n’en soit pas la figure principale » - Berry : « Hariri se prend pour Louis XIV »

Le président de l’Assemblée nationale s’en est pris hier au Premier ministre Rafic Hariri, qu’il a comparé au roi Louis XIV. Réagissant à des propos tenus par le chef du gouvernement, à sa sortie de Bkerké, M. Berry a déclaré : «Qu’est-ce que cela veut dire que le prochain directeur de la Sécurité sociale relèvera de l’État ? Le président Hariri se prend-il pour l’État, se prend-il pour Louis XIV, du genre “L’État c’est moi” ? Pense-t-il que tous les fonctionnaires qui relèvent de lui sont à l’État, et tous ceux qui ne le sont pas, même s’ils sont approuvés par le Conseil de la fonction publique, n’en relèvent pas ? Pense-t-il que les gens ont la mémoire si courte ? Qu’ils ont oublié la bataille pour le drapeau (NDLR : opposant le mouvement Amal au PSP, adversaire du drapeau durant la guerre), et ceux qui se sont réellement battus pour que l’État reste debout ?». Les propos virulents de M. Berry ont été tenus au cours d’une conférence de presse, à Aïn el-Tineh. Le président du Parlement a commencé par expliquer la raison pour laquelle il demande le report du sommet arabe prévu en mars à Beyrouth. «C’est pour que Sharon, chassé du Liban par la Résistance, ne soit pas réintroduit au Liban, vingt ans après son départ», a-t-il déclaré en réponse à une question des journalistes. Et d’ajouter qu’il redoute que le Premier ministre israélien soit ainsi «la figure principale» du prochain sommet. M. Berry a déclaré par ailleurs avoir des informations selon lesquelles il sera demandé au Liban, au cours de ce sommet, de renoncer à la résistance armée contre Israël et de n’envisager le départ des Israéliens des fermes de Chebaa que dans le cadre de l’application de la résolution 242 de l’ Onu. Le président du Parlement a refusé de fournir des indications au sujet de ces sources. On sait toutefois qu’il vient d’être reçu, voici quelques jours, par le chef de l’État syrien Bachar el-Assad. «J’ai mis en garde contre une réaction dispersée des pays arabes au lendemain du 11 septembre, a expliqué M. Berry (…). À mon avis, les Américains s’attendaient à un front arabe commun et ne songeaient pas un instant que les Arabes allaient donner tout ce qu’ils ont gratuitement donné. C’était vraiment des actes de bienfaisance. Et, voyant que la Ligue arabe ne voulait rien, les Américains ont été plus loin, en direction du Hamas puis du Jihad islamique. Puisque les intéressés eux-mêmes étaient d’accord, pourquoi devaient-ils s’en faire ? Aujourd’hui, après ce qui s’est passé pour l’intifada, voilà qu’ils se tournent vers le Liban». M. Berry a ajouté que sa demande de report n’émanait pas de lui en sa qualité de président de l’Assemblée, bien que la Constitution lui accorde le droit de toujours s’exprimer au nom de la Chambre, mais qu’il la proposait en sa qualité de chef du mouvement Amal. M. Berry a encore jugé «futile» l’idée que la Syrie lui aurait demandé de lancer cette proposition afin qu’elle n’ait pas à le faire elle-même. La Syrie, a-t-il expliqué, peut très bien demander au ministère libanais des Affaires étrangères, «avec lequel tout est coordonné», de le faire, a-t-il dit. Le président du Législatif a déclaré ignorer si le chef du gouvernement est au courant des informations qu’il détient, mais a estimé probable que le chef de l’État le soit. Si ce dernier a quand même déclaré mercredi, après avoir reçu le secrétaire général de la Ligue arabe, que le sommet se tiendra à la date prévue, c’est peut-être pour que cette proposition vienne d’ailleurs que du Liban, pays hôte du sommet, a-t-il laissé entendre. Au demeurant, M. Berry a déclaré qu’il insiste pour que le sommet arabe se tienne en 2002, et à Beyrouth, comme prévu, soulignant que «ce n’est pas la fin du monde s’il est reporté d’un mois, ou deux, ou trois», et que sa proposition vaut donc ce qu’elle vaut, les Arabes ayant le choix de la retenir ou de la rejeter. Il a rappelé que, voici deux mois, il avait demandé que le sommet arabe soit avancé, estimant que les Arabes pouvaient en tirer profit et que «la politique était chose en mouvement». Les nominations C’est en abordant le sujet du récent train de nominations que le président de la Chambre devait s’emporter. «Avez-vous vraiment menacé de demander aux ministres de votre bloc de se retirer du gouvernement si Ghazi Youssef est nommé directeur de la Caisse nationale de sécurité sociale ?», lui a-t-on demandé. À quoi M. Berry a répondu : «Je regrette profondément que des propos comme ceux que j’ai entendus dans la bouche du président Hariri, à sa sortie du siège patriarcal, aient été tenus. Pour les fêtes, il fallait être plus unanimiste. Il a déclaré qu’un directeur qui relève de l’État sera nommé à la Sécurité sociale. Le président Hariri se prend-il donc pour l’État, se prend-il pour Louis XIV ?». M. Berry a ensuite demandé pour quelle raison l’accord au sujet du processus de nominations n’a pas été respecté. Il s’est presque accusé de naïveté en déclarant qu’il avait cru à ce qu’il avait lu à ce sujet dans la presse, rappelant que si ce processus avait été respecté, «Je n’aurais rien demandé pour moi». Il a affirmé que certains des rapports du Conseil de la fonction publique n’ont pas été présentés aux ministres, «ce qui constitue un crime pénal». «De ce fait, a-t-il précisé, des fonctionnaires innocents ont sauté. Vous n’allez pas me dire que des directeurs généraux dont le Conseil de la fonction publique a fait l’éloge, s’ils étaient restés en place, n’auraient pas relevé de l’État ? Tous les conseils d’administration sont formés de sept personnes, sauf celui de la société Élyssar, qui a été formé de neuf personnes, pourquoi ? Et avec un président, cela fait dix, pourquoi ? Pourquoi ce rhinocéros ? Et comment est-ce que le secrétaire général du Conseil de la privatisation (Ghazi Youssef), qui est aussi conseiller du chef du gouvernement, mais qui a été nommé en-dehors du Conseil des ministres, soit proposé aujourd’hui pour la Sécurité sociale ? Comment se fait-il que son nom ait été avancé, alors qu’aucun ministre ne déclare l’avoir fait ? Croyez-moi, ces nominations scandaleuses ont consacré le principe des quotes-parts. Nous en avions pris notre parti, mais voilà que certains propos ont été tenus. Ainsi, le directeur de l’Économie ne relevait pas de l’État ? Et d’autres comme lui ? Je n’irai pas plus loin aujourd’hui, mais je promets de tout dire si j’entends encore de pareils propos. Ma dignité est en jeu». M. Berry a ajouté qu’il «n’y a pas de problème» en ce qui concerne la direction de la CNSS et qu’il ne demandait pas particulièrement le départ du chef du gouvernement. Le président du Parlement n’a pas commenté les propos de M. Hariri affirmant que le gouvernement actuel serait toujours là en 2002 et en 2003, affirmant que «c’est là une façon de parler» et qu’il n’y voit pas une atteinte faite au Parlement.
Le président de l’Assemblée nationale s’en est pris hier au Premier ministre Rafic Hariri, qu’il a comparé au roi Louis XIV. Réagissant à des propos tenus par le chef du gouvernement, à sa sortie de Bkerké, M. Berry a déclaré : «Qu’est-ce que cela veut dire que le prochain directeur de la Sécurité sociale relèvera de l’État ? Le président Hariri se prend-il...