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Actualités - CHRONOLOGIES

Karzaï tente de rallier les chefs de guerre locaux

Après s’être assuré du soutien du redouté général nordiste Abdul Rashid Dostam, le président Hamid Karzaï tente de rallier à son gouvernement d’autres dissidents potentiels, notamment, selon un spécialiste de la vie politique afghane, l’homme fort d’Hérat (ouest), Ismaël Khan. Selon Faizullah Jalala, professeur de sciences politiques à l’université de Kaboul, M. Karzaï a rencontré à plusieurs reprises ces derniers jours l’ex-gouverneur d’Hérat, peu satisfait de se retrouver exclu de l’administration de coalition établie à la conférence interafghane de Bonn début décembre. «Ils se rencontrent souvent, discrètement. Et nous nous attendons à ce que bientôt Ismaël Khan suive le chemin de Dostam», a-t-il affirmé mercredi. Le général ouzbek Abdul Rashid Dostam, dont la puissance militaire aurait pu déstabiliser le gouvernement à dominante tadjike établi à Kaboul, a été nommé lundi vice-ministre de la Défense. Il s’est engagé à intégrer ses combattants dans une armée régulière afghane. Khan rejoignant les rangs, M. Karzaï pourrait alors plus aisément entreprendre son immense tâche de réunification nationale et éviter le retour d’une situation semblable à celle de 1992-1996, qui avait vu les factions se déchirer dans une sanglante guerre civile. Le nouveau dirigeant afghan ne pourrait malgré tout guère donner à Ismaël Khan qu’un poste de vice-ministre. «Et il ne l’acceptera pas», estime M. Jalala, qui est aussi vice-ministre de l’Enseignement supérieur. Cependant, Khan ne devrait, selon lui, pas constituer une menace majeure pour l’autorité, l’homme ayant d’ailleurs assisté samedi, en dépit d’un retard fort remarqué, à la cérémonie d’investiture du nouveau pouvoir. Un de ses fils, Mir Wais Sadeq, a en outre été nommé ministre du Travail et des Affaires sociales. «Son fils le représentait à Bonn et il le représente maintenant au gouvernement», relève M. Jalala. Selon lui, l’autre réticence de Khan est liée au fait que son traditionnel allié, l’ex-président Burhanuddin Rabbani, membre de la même faction, avait été écarté à Bonn. Un autre proche de Rabbani, Abdurrab Rasul Sayyaf, semble tout aussi peu satisfait de sa propre éviction. L’homme, qui devait prononcer une allocution lors de l’investiture, n’est même pas venu. Selon certaines sources, cette absence ne serait liée qu’à la présence de représentants de l’armée américaine à la cérémonie. M. Karzaï, dont le cabinet compte 11 Pachtouns, 8 Tadjiks, 5 Hazaras, 3 Ouzbeks et 3 membres des autres minorités, doit aussi traiter avec d’autres mécontents. Autre chef de poids, Haji Abdul Qadir, de la province de Jalalabad, semble peu satisfait de son portefeuille du Développement urbain, tandis que les Hazaras s’estiment sous-représentés. Le parti Hezb-i-Islami, de Gulbuddin Hekmatyar, a pour sa part été exclu de la coalition. Pour M. Jalala cependant, il n’y a pas de raisons majeures d’inquiétude. «Il est clair que tous les leaders travaillent ensemble pour le bien de la nation», estime-t-il. «Toutes les factions sont sous intense pression internationale afin de soutenir la nouvelle administration». Il serait, cela dit, essentiel pour la préparation de la Loya Jirga, l’Assemblée traditionnelle qui doit assurer la transition au terme des six mois d’intérim de M. Karzaï, de corriger les «anomalies», relève l’universitaire. «La Loya Jirga doit garantir que non seulement les factions politiques sont représentées, mais aussi les gens ordinaires ainsi que toutes les provinces. À défaut, elle échouera et nous nous retrouverons de nouveau face à de graves ennuis», a-t-il estimé.
Après s’être assuré du soutien du redouté général nordiste Abdul Rashid Dostam, le président Hamid Karzaï tente de rallier à son gouvernement d’autres dissidents potentiels, notamment, selon un spécialiste de la vie politique afghane, l’homme fort d’Hérat (ouest), Ismaël Khan. Selon Faizullah Jalala, professeur de sciences politiques à l’université de Kaboul, M....