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Actualités - OPINIONS

Yasser à rien

Faudrait un jour que Yasser Arafat fasse breveter sa méthode de travail. De Amman, dans les années 70, à Ramallah aujourd’hui, en passant par la quinzaine d’années de colonies de vacances au Liban, le vieux Cactus à keffieh n’a pas dévié d’un poil de touffe de son carnet de bord : signer des cessez-le-feu et se faire entuber par des radicaux agités du bulbe. À chaque époque, Yasser trimbalait dans sa besace les «éléments incontrôlés» du moment. Dans Beyrouth en guerre, les allumés avaient déjà pour nom FDLP et FPLP, un komintern marxisant plutôt opaque dont les Libanais avaient pu apprécier les œuvres complètes. Les cessez-le-feu pleuvaient dru. Et Yasser signait, signait, signait… Et les radicaux tiraient, tiraient, tiraient… Aujourd’hui dans les territoires autonomes, changement de décor : la gauche palestinienne a passé l’arme à droite, aussitôt remplacée par les excités du Hamas et du Jihad. Des furibards, dont la guerre de libération s’est éloignée des casernes pour se fourvoyer dans les bus, pizzerias et autres discothèques des Juifs. Là aussi, les trêves se suivaient. Et Yasser signait, signait, signait… Et les kamikazes sautaient, sautaient, sautaient… Prenant sa sébile et son bâton de pèlerin, Abou Ammar s’est payé de nombreux voyages à l’étranger, récoltant pognon, aides et subsides aussitôt transformés en hélicos perso et 4x4 blindées. Et Yasser signait, signait, signait… Et ses ministres volaient, volaient, volaient… Pour couronner le tout, le voilà à nouveau face à ce gros baril d’Ariel, qui lave encore plus rouge et à grosses flaques depuis qu’il y a un an, il s’en était allé promener ses triglycérides sur l’esplanade des Mosquées. Pauvre, Palestine ! Trois générations fichues et un prix Nobel de la paix prisonnier à Ramallah. Encore heureux que ce ne soit pas entre un bœuf et un âne dans une grotte à Bethléem. Pour Noël, ça aurait fait jaser.
Faudrait un jour que Yasser Arafat fasse breveter sa méthode de travail. De Amman, dans les années 70, à Ramallah aujourd’hui, en passant par la quinzaine d’années de colonies de vacances au Liban, le vieux Cactus à keffieh n’a pas dévié d’un poil de touffe de son carnet de bord : signer des cessez-le-feu et se faire entuber par des radicaux agités du bulbe. À chaque...