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Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Chine - Le chef de la diplomatie chinoise a rencontré Lahoud, Hariri et Hammoud et s’est envolé samedi pour Damas - Pékin soutient les droits de Beyrouth - à récupérer son « territoire occupé »

Des sources bien informées ayant assisté aux entretiens, vendredi et samedi derniers, entre le ministre chinois des Affaires étrangères Tang Jiaxuan et les responsables libanais, ont souligné la volonté de Pékin de jeter les bases d’un rôle politique qu’il jouerait au Proche-Orient. Notamment avec les pays arabes concernés au premier chef par le processus de paix : le Liban, la Syrie, la Jordanie et l’Égypte. Les quatre escales du chef de la diplomatie chinoise – quatre pays où la présence économique de Pékin est prépondérante. La Chine, selon ces mêmes sources, ne souhaite pas prendre la place des États-Unis, mais elle ne dirait pas non à un rôle politique, «à l’instar de celui entamé par l’Union européenne pour le processus de règlement». Quant à Tang Jiaxuan, il a rappelé à ses interlocuteurs libanais que son pays «s’oppose à l’usage de la force par Israël contre le Liban» et qu’il «soutient le droit du Liban (et de la Résistance) de libérer les fermes de Chebaa». Condamnant les violations de l’espace aérien libanais. Et que Pékin soutient fermement et constamment les efforts fournis à long terme par le Liban pour qu’il recouvre sa souveraineté et son indépendance, et pour récupérer la partie de son territoire toujours occupée. «Le but de ma visite au Liban a été atteint», a dans tous les cas assuré le chef de la diplomatie chinoise. Autre point important : la Chine, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu, approuverait, disent ces sources bien informées rapportées par notre correspondant au palais Bustros, le renouvellement des forces de la Finul, sans que le nombre de ces dernières ne soit revu à la baisse. Le chef de la diplomatie chinoise a également fait part de sa compréhension à l’égard de la position libanaise concernant le retour des réfugiés palestiniens. Autre soutien de Pékin à Beyrouth, celui pour l’éradication des mines au Liban-Sud. Le ministre chinois des AE a également fait part à ses interlocuteurs de sa satisfaction à l’égard de l’évolution des relations commerciales sino-libanaises. Un échange dont le volume au cours des neuf mois écoulés a atteint les 178 millions de dollars, indiquent ces mêmes sources. Notons toutefois que la balance commerciale est fortement en faveur de Pékin : cette année, le Liban a importé pour 350 millions de dollars de produits chinois alors que les importations chinoises de produits libanais ne dépassent pas le million de dollars, selon des sources officielles libanaises citées par l’AFP. «Nous souhaitons trouver de nouvelles façons de coopérer économiquement et d’encourager les entreprises. Nous allons mettre à profit nos capacités pour aider à reconstruire le Liban-Sud», a-t-il promis. Espérant encore plus de collaboration diplomatique entre les deux pays. D’autant plus que sa visite ces deux derniers jours correspond au vingtième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre Beyrouth et Pékin. Il a ainsi adressé une invitation officielle au Premier ministre Rafic Hariri ainsi qu’au locataire du palais Bustros, pour qu’ils se rendent à Pékin. Au sujet du Hezbollah Sauf que face à tout cet «enthousiasme» chinois, il y a la froideur presque glacée de certains responsables libanais. «Notamment en ce qui concerne un très gros projet chinois s’élevant à des centaines de millions de dollars et qui consiste en la construction d’un village chinois au Liban. Un projet auquel participeraient des commerçants et des hommes d’affaires libanais. Le ministre Jiaxuan a indiqué que son pays encourageait les entreprises et les hommes d’affaires chinois à investir au Liban et y étudier le processus de privatisation». En ce qui concerne le terrorisme, les sources précitées ont rappelé que le chef de la diplomatie chinoise en condamne, et «sans ambages», toutes les formes. Et qu’il «comprend» la position du Liban «qui fait la distinction entre résistance et terrorisme». Précisant que Pékin n’approuvait pas la politique des «deux poids deux mesures». Sauf que Tang Jiaxuan ne s’est pas clairement prononcé sur les actions armées du Hezbollah, notamment dans le secteur des fermes de Chebaa. Et n’a pas été plus explicite concernant le parti intégriste lui-même. Parce qu’interrogé sur le point de savoir si Pékin faisait sienne la qualification américaine qui traite le Hezbollah comme une organisation terroriste, ou s’il le considérait comme un mouvement de résistance, il a déclaré qu’«il ne faut pas lier le terrorisme à un pays, une religion, une région ou un parti». Au sujet de la situation dans la région et de la crise proche-orientale, ces mêmes sources bien informées rapportent que Pékin qualifie cette région de «zone sensible – une zone où aucun règlement n’a encore eu lieu. Ce qui a provoqué des conséquences négatives dans le monde après les événements du 11 septembre. La communauté internationale a alors été bien plus à même d’appréhender l’importance du dossier proche-oriental. Et notamment – élément essentiel – l’occupation israélienne et la position américaine», ajoutent ces mêmes sources. Qui rapportent que le chef de la diplomatie chinoise «impute à l’État hébreu la plus grande responsabilité dans la spirale de violence et d’escalade actuelle. Et que la Chine avait toujours soutenu le processus de paix – une paix durable, juste et globale – au Proche-Orient et qu’elle considérait que la situation actuelle exigeait une solution négociée», a affirmé le ministre Jiaxuan. Qui a rencontré au cours de son escale beyrouthine le chef de l’État Émile Lahoud, le Premier ministre Rafic Hariri, outre son homologue Mahmoud Hammoud. Et qui a précisé que «les relations libano-chinoises étaient actuellement très bonnes». Sauf que… Au sujet des échos de la visite de Tang Jiaxuan au Liban, des responsables de premier plan au gouvernement ont critiqué, toujours selon les mêmes sources, la façon qu’a Beyrouth de traiter avec Pékin. Appelant à la nécessité de «développer davantage, de les élargir et de les bonifier, les rapports» avec la Chine. Parce que la Chine est l’un des cinq grands aux Nations unies, et parce qu’elle soutient politiquement le Liban dans son droit de libérer ce qui reste d’occupé de son territoire. Également parce que Pékin a des idées (et des volontés) d’investissements au Liban, «et il ne faut pas en avoir peur», précisent ces responsables. «Et il faut cesser de les entraver avec des conditions impossibles», ajoutent-ils, en faisant allusion au projet du village chinois et de la réserve plus que négative de l’un des Conseils de développement et d’investissement. À Damas Et après avoir quitté Beyrouth avant-hier samedi dans l’après-midi, à l’issue d’un déjeuner offert en son honneur par Mahmoud Hammoud, le ministre chinois des AE est arrivé à Damas, où il a immédiatement condamné «les actes de violence israéliens» dans les territoires palestiniens. «Nous avons vivement dénoncé les actes de violence perpétrés par Israël, nous y sommes opposés et c’est l’État hébreu qui porte la principale responsabilité de la détérioration de la situation au Proche-Orient», a-t-il affirmé dans une déclaration reproduite par l’agence officielle Sana. Ajoutant que «son pays continuera d’appuyer les causes justes des Arabes, notamment les efforts permanents du gouvernement syrien en faveur des droits légitimes des peuples». Le chef de la diplomatie chinoise s’est entretenu hier avec son homologue syrien Farouk el-Chareh, avant d’être reçu par le président syrien Bachar el-Assad.
Des sources bien informées ayant assisté aux entretiens, vendredi et samedi derniers, entre le ministre chinois des Affaires étrangères Tang Jiaxuan et les responsables libanais, ont souligné la volonté de Pékin de jeter les bases d’un rôle politique qu’il jouerait au Proche-Orient. Notamment avec les pays arabes concernés au premier chef par le processus de paix : le...