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Actualités - CHRONOLOGIES

Burns demanderait à Beyrouth d’appuyer officiellement le plan Powell

La visite du secrétaire d’État adjoint américain William Burns, prévue hier à Beyrouth dans le cadre de sa mission de paix au Proche-Orient, a été reportée à aujourd’hui jeudi, a indiqué une source gouvernementale. Le responsable américain était attendu initialement à Beyrouth le 30 novembre, mais il avait reporté sa visite à cause de la recrudescence de la violence entre Israéliens et Palestiniens et «la hargne de l’État hébreu contre l’Autorité et ses symboles». Selon des sources bien informées, citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, la visite de William Burns revêt une importance particulière. Non pas parce qu’elle est sans précédent – le sous-secrétaire US était venu à Beyrouth le 6 juillet dernier à la suite de sa prise de fonctions –, mais bien parce qu’«il vient s’informer de la réaction libanaise à l’égard de la vision américaine». Une vision pour la relance du processus de paix au Proche-Orient, une fois le cessez-le-feu entre Israéliens et Palestiniens consolidé. Une vision que le secrétaire d’État US Colin Powell avait développée au cours de son intervention dans une université du Kentucky. Ces sources bien informées ont indiqué que le Conseil des ministres n’a fait part d’aucune position officielle concernant le plan Powell. Sauf que William Burns devra entendre un certain nombre de remarques de la part des autorités libanaises. Pourquoi ce plan ne mentionne-t-il pas la nécessité de débloquer les deux volets de négociations libano-israéliennes et syro-israéliennes ? Pourquoi avoir occulté le dossier des réfugiés palestiniens et leur droit au retour ? Qu’est devenu le calendrier-programme ? William Burns connaît les réponses préliminaires de Beyrouth à ces questions : elles avaient été transmises à l’ambassadeur américain Vincent Battle. Les sources précitées s’attendent d’ailleurs à un approfondissement du dialogue autour de la «vision» US. Et la question qui se pose – les réponses varient selon les sources – est la suivante : le responsable américain se contentera-t-il uniquement de concertations et de ramassage d’informations ? Ou bien demandera-t-il officiellement le OK libanais au plan Powell ? «Qui comporte tout de même quelques points positifs : la confirmation de la création de l’État palestinien, qui jouxterait l’État hébreu, et l’assurance que les résolutions onusiennes 224 et 338 devraient être appliquées – et sur le principe de la terre contre la paix». Reste l’écueil majeur : Jérusalem. Autre question que tout un chacun se pose : William Burns se contentera-t-il de limiter ses entretiens avec les responsables libanais à un débat sur la «vision» US, ou bien s’emploiera-t-il à aborder les relations bilatérales ? «Pas de réponse officielle», reconnaissent ces mêmes sources. «Mais si cela a lieu, les autorités libanaises ne céderont pas d’un pouce, ni sur la définition du Hezbollah ni sur le gel de leurs avoirs». Rappelons que Washington avait demandé le 2 novembre dernier au Liban de geler les avoirs du Hezbollah, dans le cadre global de la lutte antiterroriste lancée après les attentats du 11 septembre. Quoi qu’il en soit, la visite de William Burns – qui rencontrera aujourd’hui les trois présidents, ainsi que le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud – survient au lendemain de l’intervention télévisée de Vincent Battle et de celle, il y a deux jours sur la chaîne de télévision MBC, de Condoleeza Rice, conseillère de George Bush à la sécurité nationale. Revenant à la charge, elle avait appelé le Liban et la Syrie «à mettre fin aux activités terroristes du Hezbollah. Nous reconnaissons que le Hezbollah est un parti qui mène des actions politico-sociales, ce qui est une bonne chose, mais ce parti a une branche terroriste responsable de beaucoup de problèmes au P-O. On ne peut pas soutenir la lutte contre el-Qaëda et en même temps appuyer les activités terroristes du Hezbollah. C’est ce que nous disons au Liban et à la Syrie», avait-elle affirmé. Dans tous les cas, le Liban comme la Syrie – les deux escales de William Burns – sont tous deux soumis aux pressions US «pour qu’ils abandonnent leur soutien au terrorisme du Hezbollah». La Syrie justement, qui par le biais de son agence officielle Sana, a souligné hier, à la veille de la visite de William Burns à Damas, que les listes américaines de pays soutenant le terrorisme et d’organisations terroristes «ont été dressées avec la contribution d’Israël».
La visite du secrétaire d’État adjoint américain William Burns, prévue hier à Beyrouth dans le cadre de sa mission de paix au Proche-Orient, a été reportée à aujourd’hui jeudi, a indiqué une source gouvernementale. Le responsable américain était attendu initialement à Beyrouth le 30 novembre, mais il avait reporté sa visite à cause de la recrudescence de la violence...