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Actualités - CHRONOLOGIES

Visite américaine en Somalie, cible potentielle de la lutte antiterroriste

La discrète visite d’un groupe d’Américains dimanche à Baidoa, au sud de la Somalie, confirme l’intérêt persistant de Washington pour ce pays de la Corne de l’Afrique, cible potentielle de la lutte antiterroriste. «Dix officiers américains en civil sont arrivés en avion à Baidoa, ont rencontré les autorités locales et sont repartis», a indiqué une source humanitaire à Nairobi qui a requis l’anonymat. Les Américains ont également rencontré deux militaires éthiopiens à Baidoa, a ajouté une autre source humanitaire. Une source au sein de la milice qui contrôle la ville a confirmé cette visite, avec des détails légèrement différents. Les Américains étaient cinq et sont arrivés en voiture d’Éthiopie, l’un des principaux alliés des États-Unis dans la région, accompagnés de soldats éthiopiens en uniforme, selon cette source. Washington n’avait pas confirmé mardi après-midi cette visite. Baidoa, à 250 km à l’ouest de Mogadiscio, est contrôlée par l’Armée de résistance rahanwein (RRA), soutenue par l’Éthiopie. La RRA, dont un leader a démenti la visite des militaires américains, a fait savoir lundi qu’elle mettait ses bases et ses hommes à la disposition de toute force étrangère désireuse de «lutter sincèrement contre le terrorisme international». «Si les Américains veulent mener une action dans ce pays, il est grand temps qu’ils y envoient des missions de reconnaissance et aillent voir sur place ce qui s’y passe», a déclaré un analyste occidental qui a requis l’anonymat. Il a toutefois estimé que cette visite n’était pas forcément le signe d’une «action militaire imminente». Les sous-traitants des Américains Depuis la mort de 18 soldats américains déployés à Mogadiscio dans le cadre d’une opération des Nations unies le 3 octobre 1993, les États-Unis n’ont pratiquement pas été impliqués dans les tentatives de règlement de la crise en Somalie, où des chefs de factions rivales s’affrontent depuis une décennie. Depuis les attaques du 11 septembre, les États-Unis ont accusé l’organisation fondamentaliste islamique somalienne al-Itihaad al-Islamiya d’avoir des liens avec le réseau el-Qaëda d’Oussama Ben Laden. Ils ont fait geler les actifs du groupe somalien Barakaat, l’accusant de financer el-Qaëda. Les Américains ont également préparé des plans de différents types d’actions en Somalie, selon des sources diplomatiques. La semaine dernière à Nairobi, le sous-secrétaire américain aux Affaires africaines, Walter Kansteiner, a estimé que le pays pourrait offrir un «environnement confortable à des groupes terroristes». Toutefois, il a écarté la possibilité d’un déplacement prochain de la guerre antiterroriste américaine vers la Somalie, estimant que son pays devant d’abord «apprendre davantage, connaître davantage, découvrir davantage». L’Éthiopie et ses alliés somaliens, notamment la RRA, ont souvent accusé le Gouvernement national de transition (GNT) de Mogadiscio, qui ne contrôle que des portions du pays, de soutenir le terrorisme. «Les Éthiopiens sont en train d’essayer de vendre leur vision de la Somalie aux Américains. Ils veulent devenir les sous-traitants des Américains en Somalie en proposant de la nettoyer du fondamentalisme religieux», estime un observateur régional. Le GNT lui-même accuse régulièrement les chefs de guerre qui lui sont hostiles, et alliés à l’Éthiopie, d’utiliser l’accusation de terrorisme pour ternir l’image des institutions de transition mises en place à Djibouti en août 2000.
La discrète visite d’un groupe d’Américains dimanche à Baidoa, au sud de la Somalie, confirme l’intérêt persistant de Washington pour ce pays de la Corne de l’Afrique, cible potentielle de la lutte antiterroriste. «Dix officiers américains en civil sont arrivés en avion à Baidoa, ont rencontré les autorités locales et sont repartis», a indiqué une source ...