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Actualités - CHRONOLOGIES

ENVIRONNEMENT - Un rapport accablant de Greenpeace et Green Line - Égouts, industries, dépotoirs, - 140 sources de pollution sur la côte libanaise

«La population nage dans une eau infestée, les poissons sont pêchés dans des régions contaminées». Le rapport des deux associations Green Line et Greenpeace qui découle d’une tournée d’inspection sur le littoral en été, baptisée alors «Le droit de savoir», est on ne peut plus clair et net : 140 sources de pollution, sept dépotoirs géants, 81 complexes industriels, il y a de quoi s’inquiéter… Il ne faut pas être devin pour constater que la côte libanaise est polluée, mais, pour une fois, les chiffres sont disponibles ainsi qu’une carte désignant clairement les régions problématiques. «La dernière tournée de Greenpeace, qui a prélevé des échantillons le long du littoral pour analyser l’eau de mer, date de quatre ans. Nous avons constaté cet été que rien n’a changé», a annoncé Zeina al-Hajj, porte-parole de Greenpeace au Liban qui a tenu hier, à bord du bateau de son organisation «Rainbow Warrior», une conférence de presse conjointe avec Ali Darwiche, président de Green Line. Les écologistes ont déclaré avoir identifié non moins de 58 bouches d’égouts déversant leur contenu dans la mer, 30 conduits industriels et 10 rivières qui peuvent être considérés comme autant d’égouts. Tout cela en 217 km de côte, ce qui ne laisse que peu de régions propres sur la façade maritime du pays, selon eux. Toujours selon le rapport, la partie la plus polluée de la côte est le Grand-Beyrouth et ses environs, en gros de Jieh au sud à Jounieh au nord. Cette région comporte deux dépotoirs majeurs, plus de 25 bouches d’égouts et la plupart des complexes balnéaires, sur une longueur de 30 km à peine. Saïda représente un autre désastre écologique avec un dépotoir, cinq conduits industriels et environ 12 bouches d’égouts. Tripoli requiert également des solutions d’urgence, alors que Chekka et Selaata, au Nord, sont toujours «des symboles d’abus industriel». La campagne estivale des deux organisations a donné naissance à une carte détaillée du littoral libanais, produite grâce aux équipements GPS («Global Positioning System») de Green Line. La carte ne couvre pas toutes les sources de pollution et les agressions contre les différentes régions, mais donne un support concret aux observations des environnementalistes. Les résultats de la première campagne menée par Greenpeace en 1997 montraient déjà des taux de pollution supérieurs à la normale, selon Zeina al-Hajj. Pour sa part, M. Darwiche a soulevé la question de l’accès aux plages interdit à la population par la prolifération des complexes balnéaires et des ports. «Après des années d’inaction, le gouvernement est enfin en train d’effectuer une étude sur les conséquences économiques de cette grave situation de la côte», a renchéri Zeina al-Hajj. Les deux experts ont insisté sur la nécessité pour le Liban de ratifier la Convention de Barcelone sur la protection de la Méditerranée.
«La population nage dans une eau infestée, les poissons sont pêchés dans des régions contaminées». Le rapport des deux associations Green Line et Greenpeace qui découle d’une tournée d’inspection sur le littoral en été, baptisée alors «Le droit de savoir», est on ne peut plus clair et net : 140 sources de pollution, sept dépotoirs géants, 81 complexes industriels,...