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Actualités - CHRONOLOGIES

7e ART - Un jeune réalisateur de chez nous collectionne les prix - Assad Fouladkar signe un premier long-métrage - à cent pour cent libanais

C’est son premier long-métrage et, déjà, il n’en finit pas de récolter les prix et les invitations aux festivals internationaux de cinéma. Assad Fouladkar est, comme son nom ne l’indique pas, un cinéaste libanais dont l’œuvre fait partie du programme du festival du cinéma européen. Lamma Hikyit Maryam ou Quand Maryam s’est dévoilée sera projeté à la salle Empire III du Sofil demain mardi 11 décembre à 20h. Un quart d’heure de questions-réponses avec le réalisateur et les acteurs suivra. On l’aura compris, Quand Maryam s’est dévoilée, avec Bernadette Houdeib, Talal el-Jordi, Renée Dik, Umaya Lahoud, est un film qui fait beaucoup parler de lui. Et pour cause. Il s’attaque à un sujet tabou : l’infertilité d’un couple dans une société qui regarde d’un œil méprisant et blessant la femme stérile. Assad Fouladkar explique «Dans ce cas-là, l’homme a le droit de prendre d’autres épouses pour assurer sa progéniture. Il peut même divorcer. La femme est alors doublement brimée. Et sa vie, sans doute, saccagée. Mais si l’homme est stérile, alors-là, la femme n’a pas le droit de se plaindre. Dans les deux cas, la femme est victime». Assad Fouladkar est, entre autres, professeur à la LAU, département audiovisuel. Le conseil qu’il donne à ses étudiants pour écrire un scénario accrocheur : «Pas besoin d’ouvrir le journal, inspirez-vous de vos propres histoires, de votre vécu». Une recommandation qu’il a suivie à la lettre dans ce premier long-métrage . Car Quand Maryam... est tiré d’une (ou plutôt deux) histoire(s) réelle(s). Un couple, Ziad et Maryam, vit en harmonie même si, après trois ans de mariage, il ne parvient toujours pas à avoir d’enfants. Ziad est compatissant et assure sa douce moitié de son amour. Mais voilà le hic : Maryam n’arrive plus à supporter la pression croissante de la famille, notamment de sa belle-mère. Prête à craquer, elle réagit en inventant une grossesse. Lorsqu’il devient clair qu’elle n’est pas enceinte, la vie du couple va changer de façon radicale. Assad Fouladkar est un passionné des arts dramatiques, il a d’ailleurs étudié le théâtre à l’Université libanaise. Après avoir enseigné cette matière pendant quelques années et joué dans plusieurs pièces, il obtient un diplôme de réalisation de l’université de Boston aux États-Unis. Durant son séjour dans cette ville, il a écrit et réalisé plusieurs courts-métrages et documentaires. Son court-métrage Kyrie Eleisson a été nominé à l’Oscar du meilleur film d’étudiant en 1990. Il a aussi obtenu cinq autres prix aux États-Unis et le prix du Public au Festival du cinéma à Montpellier en 1990. Il récidive cette année, avec le Prix de la critique et celui de l’Aide à la production au festival de Montpellier 2001, le Best of Festival en Arizona (USA), le Best Real to Reel de Cleveland (USA) pour Lamma Hekyet Maryam qui est en tournée dans les festivals de Los Angeles, San Francisco, Damas, Allamagne… Assad Fouladkar est fier, tout fier du fait que son film est à cent pour cent libanais. Pas de coproduction étrangère, ni de montage à l’étranger. «Je ne me souviens pas du dernier film entièrement fait au Liban. Je suis satisfait rien qu’à voir le nom de mon pays inscrit dans les festivals internationaux», annonce le jeune réalisateur. Mais alors, comment a-t-il fait pour joindre les deux bouts avec ce film ? «Il y a toujours un moyen», assure Fouladkar. Pour sa part, il a formé tout un pool, à l’université, autour du film. Le tournage a duré deux semaines seulement. Il s’est déroulé dans son propre appartement (redécoré à l’image du couple). Les acteurs sont des amis. Le montage a été fait dans les studios de la LAU. «Même si je ne faisais pas partie de cette université, j’aurais trouvé une façon de faire», jure le cinéaste qui est prêt à récidiver. En effet, il prépare son second bébé, Hysteria, qui sera réalisé en 2002. En attendant, Quand Maryam s’est dévoilée est au programme du festival européen du cinéma et il sera, sur les grands écrans, à partir de février.
C’est son premier long-métrage et, déjà, il n’en finit pas de récolter les prix et les invitations aux festivals internationaux de cinéma. Assad Fouladkar est, comme son nom ne l’indique pas, un cinéaste libanais dont l’œuvre fait partie du programme du festival du cinéma européen. Lamma Hikyit Maryam ou Quand Maryam s’est dévoilée sera projeté à la salle Empire...