Affaire Hindi - Le député conteste le déroulement de l’instruction - Pour Harb, l’acte d’accusation a été « une énorme déception »

Pour M. Boutros Harb, qui assure la défense de l’ancien conseiller politique de Samir Geagea, Toufic Hindi, l’acte d’accusation qui requiert la peine de mort contre ce dernier a été «une énorme déception». Et d’expliquer dans une déclaration : «Nous nous étonnons comment l’enquête a été clôturée sans avoir été élargie, en ce sens qu’il n’y a même pas eu de confrontation entre les accusés». M. Harb a fait état d’un «précédent qui n’a pas son pareil dans l’histoire de la justice libanaise : l’enquête a été clôturée et l’acte d’accusation a été publié sur base du témoignage de l’accusé seulement, sans convoquer des témoins et sans engager des poursuites contre les personnes citées dans le témoignage et qui auraient commis un crime entraînant des sanctions pénales». «Cela, malheureusement, s’inscrit dans le cadre de la justice sélective qui établit une distinction entre les Libanais, puisqu’elle engage des poursuites contre des personnes de son choix et qu’elle ferme l’œil sur (les actions de) ceux qu’elle ne veut pas poursuivre», a-t-il déclaré. M. Harb a exprimé l’espoir que la justice assise «procédera à la poursuite de l’enquête afin de combler ces lacunes et d’acquitter les accusés», avant d’affirmer sa confiance dans la justice. «L’acte d’accusation est, comme son nom l’indique, une accusation d’un ou d’un groupe de citoyens qui ne peuvent être considérés qu’innocents jusqu’à la publication des jugements», a-t-il poursuivi, avant de mettre l’accent sur le caractère politique de l’affaire, «qui ne doit pas être un obstacle à l’acquittement des accusés». Le député a déploré le fait que des personnalités politiques opposantes soient également mises au banc des accusés, «dans une tentative inacceptable de coller à chaque opposant l’étiquette de l’agent qu’il faut juger».