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Actualités - ANALYSES

Élections - Pourparlers préliminaires - sur une nouvelle loi

Entre autres qualités appréciables, les dignitaires religieux ont le sens du suivi civique. Toutes communautés confondues, ils animent dans les coulisses des concertations portant sur l’élaboration d’un nouveau code électoral. Qui devrait éviter les méandres tortueux des trois fâcheux précédents de 92, 96 et 2000. On sait que lors de la dernière édition, le pouvoir avait pris beaucoup de retard dans la présentation de la loi électorale. Qu’il a fini par signer tout en étant le premier à la critiquer, avec une belle unanimité ! Ce qui prouve, si besoin était, que ce texte parachuté lui avait été commandé par les auteurs véritables comme à un vulgaire nègre d’écrivain. Ou plutôt, comme à un simple prête-nom fantoche. Tirant les leçons de cette expérience cocasse, les pôles de la société civile qui s’intéressent à la vie de la nation entrent donc en ligne aujourd’hui. Pour participer, aux côtés des politiques, des partis comme des officiels, à la fabrication d’une mouture totalement refondue. Censée assurer le rééquilibrage entre les composantes du pays, et une meilleure représentation parlementaire de proximité. Pour compléter le tableau, les tractations actuelles abordent également la question des dispositions intérieures de Taëf qui en sont toujours à l’état de lettre morte. C’est-à-dire, en excluant le problème dit extérieur de la présence militaire syrienne pour central qu’il soit, la décentralisation administrative et l’abolition par étapes du confessionnalisme politique. Qui comporte tout d’abord la mise sur pied, toujours bloquée par les différends de sélection, d’un comité national préparatoire. Une fois qu’un consensus de base aurait été atteint sur ces trois sujets, il serait soumis à la troïka présidentielle. Afin qu’elle y apporte les retouches qu’elle jugerait nécessaires. Puis de donner corps à l’ensemble du programme par des législations déterminées. Pour gagner du temps et revaloriser le rôle du Parlement, certains politiciens proposent que cette fois on procède dès le départ par le biais de cette institution. C’est-à-dire qu’en lieu et place de projets de loi émanant du Conseil des ministres, donc de l’Exécutif, il y aurait des propositions de lois établies par des députés. Il y aurait là un raccourci, affirment ces sources, qui soulignent que les membres du gouvernement ont beaucoup plus tendance à se disputer sur tout et sur rien, donc à laisser traîner les choses, que la majorité parlementaire. Mais c’est là un détail qui se discute. Et qui pour le moment reste secondaire, car on est encore très loin du compte. Sans compter qu’en tout cas rien ne pourra se faire sans une étroite coopération entre l’Exécutif et le Législatif. Pour en revenir à l’essentiel, au stade préliminaire actuel, une nette tendance semble se dessiner en faveur du caza pour ce qui est du découpage électoral. Cette formule de petite circonscription emporte les faveurs de la majorité des pôles ou des partis et même le Hezbollah indique qu’il n’y voit pas d’inconvénient. Quant à la décentralisation administrative, elle se révèle à l’étude comme une sorte de miroir aux alouettes. Car de toutes petites nuances dans le texte suffiraient à la vider de son contenu. En maintenant au même niveau supérieur l’autorité centrale, les prérogatives des ministres qui garderaient le plein contrôle des mécanismes administratifs des régions. Il faudra donc voir en quoi consiste au juste le projet de loi que promet le ministre de l’Intérieur, M. Élias Murr, en complément au nouveau code des municipalités. Il reste évident cependant que la décentralisation est une condition incontournable pour tout plan de réforme administrative en profondeur. C’est ce que souligne l’ancien député Auguste Bakhos, qui ajoute que la décentralisation permettra de résoudre, entre autres, les problèmes liés à l’essor urbanistique des régions. Tout en assurant aux citoyens des services à portée de main et en cimentant les liens associatifs dans les localités. Sans compter que la décentralisation devrait rendre plus facile l’abolition du confessionnalisme, ce mal qui frappe les législatives autant que le statut personnel. Quant aux particularismes qu’il faudra préserver, ils seraient protégés par la création d’un Sénat où la représentation se ferait sur des bases communautaires, tandis que la Chambre des députés deviendrait pour sa part aconfessionnelle. Mais il faut avant tout, comme l’ont relevé les Ligues chrétiennes lors d’une réunion présidée par l’émir Harès Chehab, commencer par mettre au jour une loi électorale équitable, sans discrimination, basée sur la petite circonscription.
Entre autres qualités appréciables, les dignitaires religieux ont le sens du suivi civique. Toutes communautés confondues, ils animent dans les coulisses des concertations portant sur l’élaboration d’un nouveau code électoral. Qui devrait éviter les méandres tortueux des trois fâcheux précédents de 92, 96 et 2000. On sait que lors de la dernière édition, le pouvoir...